Ucraina nomina un nuovo Ambasciatore presso la Santa Sede
di Yaryna Moroz Sarno
Il 14 dicembre del 2021 con decreto pubblicato dall'Ufficio del Presidente è stato nominato dal presidente dell'Ucraina Volodymyr Zelenskyy un nuovo ambasciatore dell'Ucraina in Vaticano Andriy Yurash.
Andriy Yurash (17 gennaio 1969) è un politologo (PhD), studioso della religione, esperto delle relazioni tra lo stato e la chiesa, dell'etnopolitica. Si è laureato con lode nel 1992 presso la Facoltà di Giornalismo dell'Università Nazionale Ivan Franko di Leopoli, era professore associato presso la Facoltà di Giornalismo dell'Università Nazionale a Leopoli e dell'Università Pedagogica di Mykhailo Dragomanov a Kyiv. Nel 1996 è entrato nell'Associazione Nazionale dei Giornalisti dell'Ucraina. Dal 1997 è membro dell'Associazione panucraina degli studiosi religiosi (dal 2007 - membro del Consiglio), è diventato uno dei fondatori dell'Associazione internazionale per lo studio della religione nell'Europa centrale e orientale. Nel 2007 è stato invitato a far parte dell'International Editorial Board of religion, state and society, pubblicato da Routledge, Taylor & Francis Group (Oxford, UK). Dal 2014 al 2020 era direttore del Dipartimento della Religione e le Nazionalità del Ministero della Cultura dell'Ucraina, dal 2020 nel dipartimento dell'etnololitica e religione del Segretariato del Consiglio dei Ministri. Ha partecipato attivamente alla questione del Tomos per la Chiesa ortodossa dell'Ucraina.
Sposato, padre di tre figli, il figlio maggiore Svyatoslav Yurash (n. 1996) è deputato del partito "Servo del Popolo". Sua moglie, Diana Yurash è la produttrice e regista cinematografica, membro dell'Accademia Ucraina della Cinematografia.
SKOVORODA symbole de la renaissance philosophique et culturelle de l’Ukraine.
di Pierre-Alexandre Machet
a) SKOVORODA et sa vision utopique de la nouvelle Ukraine
Selon VOLTAIRE, l’Ukraine a toujours rêvé d’être libre. Il n’y a rien d’étonnant que le premier philosophe ukrainien de l’époque des Lumières qui incarne par excellence l’homme éclairé du XVIII ème siècle, Gregory SKOVORODA, ait eu sa vision personnelle en ce qui concerne l’avenir possible de son pays. En étant un homme libre il a transformé sa liberté en une mission en prouvant la liberté de l’homme qui est la valeur suprême et qu’en étant libre on peut se connaître soi-même et ainsi parvenir à connaître Dieu. Pour ce philosophe ukrainien, la liberté, la nature et le bonheur sont les sujets de prédilection de sa pensée. En annonçant le concept de philosophie cordocentrique, il fait de l’Homme l’objet principal de sa théorie de ses préoccupations.
L’Homme est pour SKOVORODA, l’objet essentiel de son étude. Selon SKOVORODA, la philosophie du cœur, prévoit que par les efforts cordocentriques, l’homme peut s’avancer vers la Sagesse. Ainsi, SKOVORODA rejette le rationalisme occidental sans ignorer pour autant le rôle de l’intellect, car selon SKOVORODA, il est nécessaire et doit être considéré comme une notion positive mais cependant secondaire qui a un rôle de support pour réaliser les orientations du cœur, parce que pour SKOVORODA l’intellect n’est juste qu’un instrument qui a pour défaut de vieillir avec le cerveau humain. En revanche, le cœur est capable de transmettre à la conscience toutes les pensées, toutes les opinions, toutes les réflexions en les reliant aux désirs du cœur.
Pour SKOVORODA, être maître de soi-même, c’est être conduit par le cœur, car c’est le cœur qui est le véritable maître et l’intellect n’est qu’un serviteur obéissant. « Voilà comment SKOVORODA conçoit l’harmonie, l’équilibre des rôles respectifs de l’intellect et du cœur. Ce n’est pas par hasard que le peuple ukrainien désigne ainsi SKOVORODA : ‘Nach pershyj rozoum, « Notre premier sage », car la sagesse est une vertu à la fois de l’intellect et du cœur » 489 . En avançant sa philosophie cordocentrique SKOVORODA envisage comme obligatoire la création en perspective d’un nouveau type d’homme; par conséquent on peut dire que SKOVORODA est un philosophe à la fois romantique et utopique car il croit en l’Homme et le considère comme étant capable de s’élever de la terre vers le ciel. Selon le concept Skovorodien de « Cordocentrisme », l’Homme doit cultiver sa spiritualité se laissant guider par le cœur. Selon SKOVORODA ce travail intérieur sur la fidélité à soi-même conduit l’Homme vers la transfiguration.
C’est ainsi que selon SKOVORODA peut apparaitre un nouveau type d’Homme. SKOVORODA nous propose donc un nouvel esprit, une sorte de renaissance, un nouvel Homme. « Lorsque l’Homme est saturé de pensées nouvelles, de visions nouvelles, imbu d’un esprit nouveau, évangélique : il renaît. Renaitre chaque jour, c’est se révéler à soi-même un peu de son moi-géant, un peu de son être intime ».
A travers son œuvre poétique comme éducateur et avec la force de sa théorie philosophique, SKOVORODA a voulu transmettre à ses compatriotes l’idée de la formation d’un nouvel Homme, donc d’une nouvelle société, qui sera basée sur l’esprit évangélique qui a pour centre le cœur.
C’est pourquoi en rêvant au Nouvel Homme, il a rêvé à la nouvelle Ukraine. « Dans l’Ukraine future je vois tout renouvelé, des hommes nouveaux, de nouvelles créatures, de nouvelles créations et une victoire nouvelle et glorieuse. Oh ! comme je me sens bien et léger dans cette nouvelle société. Comme je me sens heureux tranquille, plein d’amour et libre » .
Aujourd’hui en Ukraine libre, cette théorie skovorodienne où l’Homme devient l’idéal de soimême, une telle incarnation de la personne de cœur peut malgré son aspect utopique enflammer l’aspiration de la société ukrainienne et provoquer de profondes recherches spirituelles aussi bien dans le domaine philosophique que dans celui de la foi.
Dans les années 1970, Antoine Eugène KALUZNY a prédît que « la beauté des hommes cordocentriques s’élèvera à l’Est avec la renaissance du peuple Cosaque, du pays de SKOVORODA. Cela demande un travail constant, du courage, de l’héroïsme, du caractère, de la persévérance et de la patience. Cela demande surtout une foi inébranlable en l’homme et en Dieu ». L’on constate qu’aujourd’hui l’Ukraine est en train de redécouvrir les pensées de SKOVORODA mais se trouve encore très loin du pays rêvé par SKOVORODA.
Or, d’après SKOVORODA, tout est possible car l’Homme est le projet constant. Donc, c’est à l’Ukraine de faire vivre les idées de son philosophe cordocentrique. De fait, l’on peut trouver tout ce que l’on veut chez SKOVORODA. Mais surtout il faut souligner l’originalité de sa philosophie cordocentrique. Pour lui tout dépend en quelque sorte du cœur qui est un signe de la transcendance. Malgré son cordocentrisme, SKOVORODA semble être un philosophe sans système.
On note chez lui l’influence des philosophes de l’Antiquité et aussi l’herménetique biblique de SKOVORODA avec un pays idéal inspiré de sa notion cordocentrique avec un système multiculturel et pluraliste. On trouve chez ce philosophe le désir d’une société socialement juste où chacun trouverait le bonheur. Par ses idées SKOVORODA apparaît très en avance sur son temps.
b) SKOVORODA et son rôle dans l’idée nationale
Le plus grand philosophe ukrainien de tous les temps est SKOVORODA. Il appartient à la mémoire du peuple ukrainien, c’est pourquoi il n’est pas étonnant qu’après l’indépendance de l’Ukraine, quand la renaissance des mythes nationaux devient une grande préoccupation de ce pays, SKOVORODA soit reconu comme une personnalité importante pour l’Histoire ukrainienne. Bien sûr, le mythe de SKOVORODA est lié à un autre mythe ukrainien, l’Université Académie MOHYLA .
Lorsque l’État ukrainien restitue les droits et les locaux d’autrefois à cet ancien établissement de prestige, cette grande École fait de son ancien élève, SKOVORODA, une gloire nouvelle pour elle. En quelque sorte, elle vit de la gloire de ce philosophe, donc elle entretient le mythe de SKOVORODA et elle relance recherches et manifestations liées à la personne de ce penseur. Ce qui distingue SKOVORODA des autres personnalités mythiques de l’Histoire ukrainienne, c’est son appartenance à l’activité intellectuelle de l’époque des Lumières.
Pour les Ukrainiens, SKOVORODA est leur fierté intellectuelle, historique. Ce philosophe à l’état pur est le créateur de la philosophie ukrainienne et prouve que l’Ukraine n’était pas barbare au XVIII ème siècle, si elle a eu sur son sol, un philosophe de cette importance. Donc, SKOVORODA vaut plus aujourd’hui qu’autrefois. Pourquoi ? Parce qu’il représente une valeur sûre de la vie intellectuelle ukrainienne de maintenant. Sa mémoire a profité en quelque sorte de l’indépendance ukrainienne.
Déjà en 1835, dans la revue russe « Teleskop », le chercheur A. HASDEN ne tarit pas d’éloge au sujet de cet intellectuel. Il a écrit en effet « Telle une montagne isolée au milieu de la steppe, se tenait SKOVORODA, tout seul, en son époque dans la vieille Ukraine » 493 .
Au XXI ème siècle, ce personnage extraordinaire reste inégalé. On comprend mieux aujourd’hui pourquoi SKOVORODA est unanimement évoqué comme une figure emblématique du XVIII ème siècle ukrainien. Mais on comprend aussi mieux le rôle de l’Académie de Kiev dans le parcours de SKOVORODA. Car c’est ce milieu éclairé de son Académie qui a donné au philosophe le fondement de ses connaissances et a continué de l’inspirer après son voyage en Occident où il a découvert les nouvelles pensées des Lumières. Par conséquent l’analyse en liant ces deux phénomènes culturels de l’Ukraine nous permet de situer dans le temps et dans l’espace, la pensée naissante ukrainienne et de constater le rapport de SKOVORODA avec les Lumières.
C’est à l’Académie de Kiev qu’il s’est initié à la philosophie antique et c’est là également que sa pensée se tourna vers l’Europe éclairée. C’est d’elle que lui vinrent ses inspirations. « Ce qui est certain c’est que l’Académie de Kiev était la seule institution de hautes études en Ukraine et donc la seule à offrir une synthèse condensée et un accès systématisé au trésor des civilisations occidentales ». Étant un mythe national, en quoi SKOVORODA peut-il être toujours important dans le monde intellectuel de l’Ukraine ? Que peut-on en tirer, encore aujourd’hui ? C’est grâce à l’existence de SKOVORODA que la philosophie ukrainienne peut reprendre. Peut-être, justement en étudiant encore et encore l’héritage de ce philosophe, la nouvelle philosophie va s’enrichir d’idées inédites. Il faut espérer que l’œuvre de SKOVORODA va inspirer les philosophes ukrainiens d’aujourd’hui.
La pensée de SKOVORODA et son modèle de l’homme authentique ainsi que sa projection permanente sur la société peuvent aider les Ukrainiens à prendre conscience des gens et à favoriser les rapprochements entre l’Homme et la nature. Dans le contexte moderne de l’Ukraine on peut parler aujourd’hui d’un véritable enseignement de SKOVORODA à la société ukrainienne au sens le plus large et le plus noble du mot. Le terme le plus adapté à ce phénomène serait celui de « skovorodisme » qui engendre à son tour la naissance de nombreux « skovorodistes » (les adeptes de la philosophie de SKOVORODA ou des élèves spirituels). Or, ce qu’il importe de souligner ici, c’est le rôle des idées de SKOVORODA et leur influence sur la société ukrainienne contemporaine.
Selon Tatiana SIROTCHOUK, ce n’est pas par hasard que la première université ukrainienne du XIX ème siècle a été ouverte à Kiev, ville où SKOVORODA a passé la plus longue période de sa vie et que l’Ukraine sans SKOVORODA serait restée encore sans aucune université moderne. Soulignons que sans aucun doute SKOVORODA est considéré comme un personnage d’une importance exceptionnelle, qui mieux que lui peut représenter l’Ukrainité ? En effet c’est grâce à sa pensée originale que le peuple ukrainien peut affirmer qu’il est rentré dans la civilisation, en quelque sorte grâce à SKOVORODA et avec SKOVORODA. Et l’originalité du peuple ukrainien, son originalité culturelle, passe d’abord par l’originalité de la pensée de SKOVORODA et de sa vie.
Sachant qu’à l’époque de SKOVORODA le phénomène du Kobzar était très vivant, très présent dans la société ukrainienne, on peut faire le parallèle entre ce fait historique, typiquement ukrainien et la vie de SKOVORODA. En effet, ces bardes jouant de la kobza menaient eux aussi une vie errante; pour ce détachement du matériel et de leur mémoire historique, ils furent très appréciés par le peuple ukrainien. On peut envisager ainsi que SKOVORODA, au regard du peuple, a été leur kobzar, c’est-à-dire un de leurs sages, c’est pourquoi il était très populaire et très apprécié par les gens simples.
Comme le dit Taras ZAKYDALSKYI : « Ils l’aimaient pour la vie exemplaire qu’il menait, pour ses protestations contre les abus des classes supérieures et aussi pour les chansons et fables qu’il a composées ». Les liens entretenus par SKOVORODA avec les gens les plus défavorisés apportaient à cet homme une certaine notoriété auprès des masses. Or, c’est surtout pour ses liens avec le peuple qu’il vit dans la mémoire collective ukrainienne jusqu’à nos jours. Nous pensons que le style de vie mené par SKOVORODA peut nous permettre de le considérer comme le philosophe du peuple dans le sens du terme le plus beau et le plus noble.
L’originalité de SKOVORODA est soulignée par sa façon de vivre, d’autant plus qu’on ne connaît presque pas d’exemple semblable d’un philosophe errant qui pourrait comme SKOVORODA consacrer sa vie à la liberté de pensée. Nous croyons qu’il est impossible de séparer l’originalité des idées de SKOVORODA de son Être et de ses relations avec la société. Nous soutenons l’opinion de Taras ZAKYDALSKY: « Ma conjecture est que Skovoroda pensait que sa mission de renouveler les cœurs de ceux qui était autour de lui ne pourrait être accompli que par des contacts personnels. ».
Par conséquent, tout de suite, nous pensons à deux de ses prédécesseurs! : le Christ et SOCRATE! Donc on peut affirmer sans équivoque que SKOVORODA a été un penseur libre et national déjà de son vivant, bien que son influence philosophique fut très limitée à son époque comme le prouve la première publication de ses œuvres parue en 1798, donc quatre ans après sa mort. Et ce fut le dialogue « Narcisse ». Pour une autre publication, il a fallu attendre 1861, et ce fut celle de I. T LISENKOV. Pour commémorer le centième anniversaire de la mort du philosophe, D. I. Bahalij a réalisé une édition de ses œuvres. En 1912, V. D. BONCH-BRUEVITCH a préparé l’édition des œuvres de SKOVORODA en deux volumes mais un seul volume parut. La première édition des œuvres complètes de SKOVORODA fut élaborée sous la direction de l’Académie des Sciences de l’Ukraine soviétique parue en 1961.
L’influence de SKOVORODA sur la pensée philosophique et la culture ukrainiennes au fil du temps devint de plus en plus riche, et cette influence sur la culture nationale a été possible grâce aussi aux spécialistes russes qui ont toujours considéré SKOVORODA comme un précurseur de la philosophie russe. C’est ainsi que SKOVORODA a été apprécié comme un philosophe très important par ERN, CHPET, ZENKOVSKY, FLOROVSKY et quelques autres, de même que par des écrivains russes comme DOSTOIEVSKY, SOLOVIEV et TOLSTOÏ. Aujourd’hui toute la particularité de la pensée skovorodienne, renforcée par l’intérêt pour elle de la nouvelle société ukrainienne, prend un nouvel élan et devient l’un des concepts de l’idée nationale ukrainienne.
Donc SKOVORODA revient de façon légitime comme le prophète de son pays pour faire réapparaître l’Ukraine sur le chemin de l’application des idées et des valeurs démocratiques comme des normes de la vie sociale de ce pays libre, comme en rêvait son fils, ce philosophe errant qui a tant aimé le peuple ukrainien et a consacré sa vie pour changer l’Homme.
c) SKOVORODA et l’européanité
Le retour inopiné de l’Ukraine tant rêvé par les Ukrainiens depuis la nuit des temps peut être comparé à l’apparition miraculeuse de l’Atlantide. Ainsi, désormais, le peuple ukrainien qui revient comme « une nation de nulle part » s’affirme comme l’entité existante dans la mémoire européenne. Eclipsée pendant presque trois siècles, l’Ukraine veut réapparaître comme égale parmi les autres nations européennes. Pour cela, elle s’appuie sur son ancienneté en montrant et en faisant renaître ses acquits culturels comme héritage européen. Mais pour réussir sa renaissance et pour prouver aujourd’hui son existence légitime, l’Ukraine a besoin que l’Europe s’efforce de se souvenir d’elle quand elle faisait partie intégrante de la civilisation du Vieux Continent. Pour répondre à l’appel de l’Ukraine, la question se pose de savoir à quelles périodes l’Europe doit-elle revenir pour creuser dans la mémoire européenne.
Les historiens ukrainiens qui réécrivent à nouveau l’Histoire de leur pays veulent à tout prix prouver l’appartenance des Ukrainiens à l’Europe depuis déjà l’époque de l’antiquité, et malgré tous ces efforts, leurs concepts nous paraissent peu crédibles. En revanche, avec certitude indiscutable, l’époque des Lumières peut être considérée comme la période historique faisant référence à l’européanité du peuple ukrainien. En effet quels indices nous prouvent l’exactitude de cette idée ? La réponse est simple, c’est la figure incontournable de la culture ukrainienne, le philosophe Grigori SKOVORODA. On ne peut pas rêver mieux pour le peuple ukrainien d’atteindre le niveau international par sa philosophie originale. La pensée skovorodienne par elle-même sauve l’Ukraine de l’oubli. En étant Ukrainien ce philosophe appartient à l’Histoire de la civilisation européenne.
Comme cela a été démontré plus haut, la philosophie de SKOVORODA a attiré depuis toujours les spécialistes de ce domaine aussi bien dans son pays qu'à l'étranger. Même à l’époque soviétique, les philosophes marxistes se penchaient sur l’héritage de ce premier véritable philosophe de l’Europe Orientale. Pour mettre en concordance les pensées de SKOVORODA avec l’idéologie communiste, les philosophes soviétiques manipulèrent l’héritage skovorodien de telle façon, que selon eux, SKOVORODA devient un philosophe révolutionnaire, marxiste dialecticien. Son style de vie a joué un rôle important pour montrer que SKOVORODA a rejeté la société dans laquelle régnaient l’inégalité et l’exploitation de l’homme par l’homme.
La critique des dogmes de l’Église par SKOVORODA et ses opinions au sujet de la Bible considérée par lui comme un conte, furent des prétextes pour les chercheurs soviétiques pour affirmer que SKOVORODA était surtout le poète des pauvres, donc du prolétariat. Ainsi les œuvres littéraires de SKOVORODA furent inclues dans les programmes des écoles du deuxième cycle à partir de la cinquième et des notions sur la pensée de SKOVORODA furent enseignées dans les cours de philosophie à l’Université. L’étude de l’héritage plus complet de SKOVORODA a été obligatoire dans les programmes des facultés de Lettres à l’Université ou dans les Instituts pédagogiques. Chaque année des centaines de milliers de jeunes soviétiques ont écrit leur dissertation au niveau de la licence, du Master, du DEA. Or, bien sûr, tous ces travaux incluant les thèses de doctorats et les manuels des professeurs ne s’éloignaient pas du concept marxiste.
En même temps, l’Occident n’est pas resté indifférent à ce phénomène philosophique de l’Europe de l’Est. Ainsi plusieurs travaux sur SKOVORODA furent effectués dans plusieurs pays d’Europe Occidentale durant le XX ème siècle, plus specialement en Italie, en Pologne, en Allemagne et bien sûr en France. De nombreuses recherches suivirent aux USA et au Canada (voir Bibliographie, p. 395). Les regards portés sur la pensée de SKOVORODA sont multiples et l’interprétation des chercheurs de l’Ouest fut naturellement opposée au concept soviétique.
Avec le temps, les choses se remirent à leur place. La gloire soviétique de SKOVORODA a vécu. Mais la nouvelle époque commencée avec l’indépendance de l’Ukraine s’ouvre à la philosophie de SKOVORODA. Aujourd’hui, l’Ukrainité de SKOVORODA est prouvée et admise sans équivoque. Mais, malgré tous les efforts des Ukrainiens pour que les Russes ne touchent pas à « leur philosophe », les Russes continuent leurs travaux sur ce grand philosophe. Comme exemple de cela, on peut présenter le livre de MARTCHENKO O.V. Grigorij SKOVORODA i russkaja filosofskaja mysl’ XIX-XX vekov [Grégoire SKOVORODA et la pensée philosophique russe : XIXème -XXème siècle].
L’auteur de cet ouvrage explique que la figure de Grégoire Savitch SKOVORODA (1722- 1794) dans l’Histoire de la philosophie de son pays devient dans ce sens complètement particulière. « Étant représentant de la Tradition culturelle et philosophique ukrainienne, lié surtout à l’école Kiévienne, dans l’esprit philosophique russe, il a été présent et dans de nombreux cas, continue d’être jugé en qualité de premier philosophe russe et jouant à cause de cela un rôle d’importance exceptionnelle : le rôle de « predtetcha » de la pensée philosophique spécifique russe, d’ailleurs cela concerne les penseurs de type slavophile et néo-slavophile ainsi que des philosophes d’orientation occidentaliste et néooccidentaliste ».
Aujourd’hui on peut constater que les spécialistes russes reconnaissent que SKOVORODA a appartenu à un autre monde culturel, à une autre formation philosophique que celle de la philosophie russe des XVIIème -XVIII ème siècles. A l’unanimité, eux disent que malgré le fait que la source d’inspiration pour SKOVORODA ait été, sans aucun doute, la pensée originale philosophico religieuse de l’Ukraine du XVIII ème siècle, SKOVORODA va rester pour toujours le point de départ de la philosophie russe; cela est indiscutable car c’est ainsi que voyaient le rôle de SKOVORODA dans la philosophie russe de tels esprits illustres comme V. ERN, B. ZENKOVSKY, G. CHPET etc... Le travail de MARTCHENKO s’ajoute aux autres ouvrages consacrés à la vie et à l’œuvre de SKOVORODA écrits dans plusieurs pays en plusieurs langues. Parmi eux on peut citer les noms suivants : D. I. BAGALEÏ, N. F. SOUMTSOV, D. I. TCHIŽEVSKY, A. E. KALOUŽNY, I. IVANIO, You. A. BARABACH, L. V. OUCHKALOV, E. VON ERDMAN, J. MIRCUK, I. ZAKYDALSKY, R. HANTULA, E. VOLSKY etc…
Depuis l’indépendance de l’Ukraine, la tendance est à l’augmentation des publications et des travaux sur le philosophe ukrainien SKOVORODA. En devenant une référence pour l’européanité de l’Ukraine, SKOVORODA se retrouve au centre des intérêts des chercheurs partisans de l’idée selon laquelle l’Histoire de l’Ukraine c’est une partie de l’Histoire de l’Europe.
Ce concept a été brillamment exposé par Tatiana SIROTCHOUK dans son ouvrage La vie intellectuelle et littéraire en Ukraine au siècle des Lumières dont la troisième partie est consacrée entièrement à SKOVORODA et porte le titre de « Des Lumières à une Lumière : le XVIII ème siècle de Grégoire SKOVORODA ». A travers ces recherches Tatiana SIROTCHOUK montre et démontre les liens entre la vision philosophique de Grégoire SKOVORODA et les pensées des Lumières, comme ROUSSEAU et VOLTAIRE. La manière de vivre de SKOVORODA et son idée de confronter, d’opposer l’homme naturel et l’homme social inspire l’auteur et le renvoie « inévitablement à la doctrine du retour à l’état de nature dont ROUSSEAU fut l’inventeur et le plus fervent adepte ».
Selon D. BAHALIJ, SKOVORODA a été à la fois « philosophe et réformateur religieux », pour ce philosophe la religion doit être sans dogme. Ainsi Bahalij avance une idée selon laquelle pour SKOVORODA « la religion philosophique lui tenait lieu de philosophie et la philosophie qui lui tenait lieu de religion ». Cette croyance philosophique originelle de SKOVORODA pour Tatiana SIROTCHOUK apparait comme demandée et déplacée dans le siècle de la raison, excepté pour VOLTAIRE qui a affirmé : « Si Dieu n’existait pas il faudrait l’inventer ». Selon Tatiana SIROTCHOUK, cette similitude de faire lier dans la mentalité des philosophes du XVIII ème siècle, la philosophie et la théologie prouve que « SKOVORODA présente une cohérence évidente avec l’esprit européen, une cohérence hasardeuse sans doute si on se rappelle qu’il est théologien de formation, mais c’est surtout par ses réflexions libres et ses interprétations non-orthodoxes du Livre Saint qu’il adhère à la quête spirituelle d’un temps marqué par une religion philosophante ».
L’Ukraine dans ce parcours difficile et non évident suscite le plus profond intérêt de la part des chercheurs européens. Après l’indépendance du pays, Arkady JOUKOVSKY a écrit la première Histoire de l’Ukraine en français publiée en 1993. Andréas KAPPELER, chercheur allemand, a aussi écrit Petite histoire de l’Ukraine qui a été traduite en français et a paru en France en 1997. Le petit livre d’Olivier LAROUSSILHE L’Ukraine a été édité aux Presses universitaires de France en 1998. Ce livre aussi retrace l’Histoire de cette nation oubliée. Tous ces ouvrages partent du même constat que l’on ne connaît pratiquement rien en occident sur l’Ukraine. Ces auteurs sont ceux qui firent découvrir à l’Europe, l’Ukraine en tant que pays à part et donc original. Depuis ses diverses publications en Europe, l’Ukraine est sans arrêt présentée comme un sujet de recherches menées par les spécialistes européens.
Parmi les œuvres les plus remarquables consacrées à l’Ukraine, on peut citer spécialement l’ouvrage de Tatiana SIROTCHOUK La vie intellectuelle et littéraire en Ukraine au siècle des Lumières. L’auteur a pour but de définir l’apport et la place de l’Ukraine dans le phénomène intellectuel des Lumières. Cette chercheuse ukrainienne à l’Université de Nancy I dessine l’image de l’Ukraine à cette époque en utilisant largement des archives de toutes sortes, aussi bien ukrainiennes que françaises. Selon elle, l’Ukraine a bien adhéré à l’époque à l’atmosphère des Lumières et à leurs grandes valeurs parmi lesquelles, au premier rang, se trouvent le progrès de la raison, la diffusion du savoir et le combat pour la liberté.
Plusieurs de ces approches en Ukraine au XX ème siècle furent assurées par l’Académie MOHYLA de Kiev qui a joué un rôle de premier plan dans la vie intellectuelle d’une Ukraine ouverte sur l’Europe. Tout au long de son livre, l’auteur cherche des parallèles entre la pensée philosophique occidentale et celle de l’Ukraine.
En passant de VOLTAIRE, DIDEROT ou ROUSSEAU à SKOVORODA, Tatiana SIROTCHOUK cherche les preuves de cohérence entre la philosophie originale du philosophe ukrainien et les pensées des Lumières. Souvent cette ténacité pour prouver la « luminosité » occidentale de la pensée de SKOVORODA est trop forcée à notre avis. Le concept de T. SIROTCHOUK parait marqué par le goût du temps, car aujourd’hui, les Ukrainiens se forcent de prouver leur originalité européenne. Souvent les chercheurs ukrainiens, dans ce but exagèrent un peu. En ce qui concerne le domaine de la philosophie ukrainienne, aujourd’hui on peut dire qu’elle est tournée vers le passé. Même si on voulait que cela se passe autrement, on constate que la philosophie ukrainienne rencontre une véritable crise concernant de nouvelles tendances.
La situation est sauvée par le « Skovorodisme » : des études larges et profondes de l’héritage de Grégory SKOVORODA, le premier philosophe du XVIII ème siècle. Cette personnalité devient un héros national et son esprit éclairé inspire aujourd’hui les intellectuels ukrainiens à tel point qu’ils font des pensées de SKOVORODA l’idée nationale de l’Ukraine moderne. La popularisation de l’œuvre de SKOVORODA est prise très au sérieux par le gouvernement; cela est soutenu par les centres intellectuels et surtout les Universités.
Le nom de SKOVORODA est attribué à des écoles, à des lycées, à des collèges, à des Universités, à des rues; de nombreux monuments sont érigés à sa gloire. De multiples prix culturels portent le nom de SKOVORODA. Ce qui nous rejoint, ce sont les traditions philosophiques qui s’installent en Ukraine. Ainsi l’Académie MOHYLA comme « alma mater » de SKOVORODA reste le phare de développement intellectuel et philosophique dans ce pays. Parmi les traditions on peut apprécier les Lectures Skovorodiennes qui ont lieu à l’Université de Kharkiv et à l’Université de Periaslav Khmelnytskyj. Dans le cadre de ces Lectures participent de nombreux spécialistes occidentaux.
Ainsi, SKOVORODA reste une figure centrale dans l’idée nationale de reconstruction de l’Ukraine. Il reste aussi la personnalité incontournable dans le domaine intellectuel. S’il fût en avance sur son temps, peut-on dire aujourd’hui que le temps est venu pour que sa philosophie de l’Homme et son concept de philosophie cordocentrique puissent enfin être entendus par le peuple ukrainien ? Pour ce visionnaire, le but suprême de la vie de l’Homme sur la terre serait d’actualiser tous ses pouvoirs, ses capacités du corps et de l’esprit, ainsi que de la volonté et du cœur. C’est justement de ces valeurs humaines que la société ukrainienne a besoin aujourd’hui pour devenir une nation vraiment démocratique au sein de l’Europe libre.
DISCORSO DI GIOVANNI PAOLO II ALLA COMUNITA' UCRAINA
Cattedrale dei Santi Volodymyr e Santa Olga (Winnipeg) Domenica, 16 settembre 1984
Cari fratelli e sorelle.
1. È una gioia essere con voi oggi nella cattedrale metropolitana dei santi Vladimiro e Olga a Winnipeg. Saluto voi, l’arcivescovo Hermaniuk, gli altri miei fratelli nell’episcopato, e tutti voi riuniti nel nome del nostro Signore Gesù Cristo. Con gioia noto le rappresentanze delle eparchie di Edmonton, Toronto, New Westminster e Saskatoon. Attraverso di voi, estendo il mio cordiale saluto alla Chiesa cattolica ucraina di rito bizantino e a tutto il popolo ucraino del Canada. Vi saluto come un fratello slavo, partecipando, al più alto grado, del vostro spirito e del vostro retaggio. Sono particolarmente felice di essere con voi poiché ci avviciniamo alla solenne ricorrenza del primo millennio del cristianesimo in Ucraina. In voi abbraccio - nella carità di Cristo - tutta la gente della vostra terra, con tutta la storia, la cultura e l’eroismo con cui essa ha vissuto la sua fede.
Trovandomi qui con voi, non posso non ricordare il grande uomo, il confessore della fede, l’arcivescovo maggiore e cardinale Slipyj, che Dio ha chiamato all’eternità. La sua morte ci ha avvolti in un grande lutto. Egli era degno successore del santo metropolita Andrej Sheptyczkyj. Nel periodo di difficoltà per la Chiesa cattolica ucraina, egli ha provato notevoli sofferenze e patimenti, ma non è crollato; anzi, come un eroe, ha resistito con dignità. Quando è tornato libero, è vissuto a Roma e ha continuato a lavorare con dedizione per il bene della Chiesa e del suo popolo. Come arcivescovo maggiore, ha visitato i vari gruppi di cattolici sparsi in tutto il mondo; ha curato le scienze, ha fondato il centro di studi superiori di San Clemente, ha pubblicato documenti e tante altre opere.
Nelle nostre preghiere invochiamo il Signore, perché lo premi per le sue sofferenze, per la sua fedeltà a Dio e alla Chiesa e per tutto il lavoro svolto. Sia di lui eterna memoria.
2. Come cattolici bizantini ucraini, voi avete ereditato una grande tradizione spirituale, che risale ad un migliaio di anni fa, al tempo di santa Olga e di suo nipote san Vladimiro. Chi poteva sapere, allora, come quella fede sarebbe cresciuta in maniera così armonica con la vostra cultura e quale grande impatto avrebbe avuto sulla vostra storia, tale da portare la grazia della redenzione nelle vite dei vostri antenati? Molto si potrebbe dire ancora sulla vostra storia non di rado legata a quella della mia terra natia; ma poiché il tempo stringe, devo limitarmi a ricordare solo alcuni momenti importanti del vostro difficile ma nobile passato.
Gli eventi di ogni tempo e luogo sono regolati dall’amoroso disegno di Dio, poiché Iddio è il Signore della storia. In modo particolare, la divina Provvidenza ha guidato il vostro sviluppo in Canada. L’archieparchia di Winnipeg, che è solo la terza sede metropolitana nella storia del popolo ucraino, fu eretta qui nel 1956, appena 44 anni dopo che vi fu dato il vostro primo vescovo. Questa provincia ecclesiastica, come quel piccolo granello di senape del Vangelo, ben presto crebbe e fiorì. Quando, per la prima volta, immigrati ucraini vennero in questa terra, essi portarono con sé una forte fede cattolica e un fermo attaccamento alle loro tradizioni religiose e culturali.
Essi diedero priorità alla costruzione delle chiese e delle scuole, desiderando preservare questa preziosa eredità e tramandarla ai loro figli. Essi affondarono le loro radici nel suolo canadese e ben presto divennero cittadini leali ed efficienti. Nello stesso tempo, alcuni generosi assistettero i nuovi immigrati. Non appena fu possibile, il vescovo metropolitano di Lwuow, il servo di Dio Andrej Sheptyckyj, mandò sacerdoti zelanti in loro aiuto. Egli stesso venne in visita nel 1910 e preparò la strada all’incarico del vescovo Budka, il primo dei vostri diligentissimi vescovi in questa terra. È importante ricordare anche i numerosi contributi dati dai locali vescovi e sacerdoti di rito latino, alcuni dei quali prestarono tanta cura e attenzione agli ucraini come ai fedeli del loro stesso rito.
La presenza qui oggi di vescovi di rito latino è un segno del perdurare di quell’armonia e collaborazione. “Ecco quanto è buono e quanto è soave che i fratelli vivano insieme!” (Sal 133, 1). I vostri sacerdoti bizantini, insieme ai religiosi, uomini e donne, hanno contribuito efficacemente al vostro insediamento e alla crescita in questa terra. Religiosi come i Basiliani, i padri Redentoristi e Studiti e le Ancelle di Maria Immacolata hanno riempito parrocchie, ospedali, scuole e molte altre istituzioni. Tutti hanno contribuito a proteggere e a rafforzare la vita familiare, a offrire assistenza ai malati e ai bisognosi e a realizzare il miglioramento della società.
3. Il nostro incontro di oggi, che ha luogo alla vigilia della solenne celebrazione del millennio del cristianesimo a Kiev e nell’intera Ucraina, riporta le nostre menti e i nostri cuori indietro attraverso i secoli della vostra gloriosa storia di fede. Sentiamo profonda gratitudine verso Dio, in modo particolare per la grazia di fedeltà alla Chiesa cattolica e di lealtà al successore di san Pietro che fu concessa ai vostri antenati.
Come arcivescovo di Cracovia sono venuto per conoscere e apprezzare questo prezioso retaggio del popolo ucraino, come è possibile rilevare particolarmente nei martiri di Cholm e di Pidlassia che seguirono l’esempio di san Giosafat, un grande apostolo dell’unità, e come anche si può rilevare nello zelo pastorale di tanti vostri vescovi, fino ad oggi. Questi grandi uomini e donne della storia ucraina vi incoraggiano oggi a vivere la vostra fede cattolica con eguale fervore e zelo. Essi vi ispirano inoltre a lavorare e a pregare senza sosta per l’unità di tutti i cristiani. Nei molti e svariati sforzi ecumenici della Chiesa i membri di rito bizantino come voi hanno un ruolo particolare nei confronti dei cristiani orientali che non sono in piena comunione con la Sede di Pietro.
Voi siete in posizione privilegiata per soddisfare quell’istanza del Concilio Vaticano II che è espressa nel decreto sull’ecumenismo, cioè: “Tutti sappiamo che il conoscere, venerare, conservare e sostenere il ricchissimo patrimonio liturgico e spirituale degli orientali è di somma importanza per custodire fedelmente la pienezza della tradizione cristiana e per condurre a termine la riconciliazione dei cristiani d’Oriente e d’Occidente” (Unitatis redintegratio, 15). Il vostro patrimonio ucraino e la vostra spiritualità, la vostra teologia e liturgia bizantine vi preparano bene a questo importante compito di favorire la riconciliazione e la piena comunione. Possano i cuori di tutti i vescovi, i sacerdoti, i religiosi e i laici essere colmi di un desiderio ardente che la preghiera di Cristo sia realizzata: “Perché tutti siano una sola cosa. Come tu, Padre, sei in me, e io in te, siano anch’essi in noi una cosa sola perché il mondo creda che tu mi hai mandato” (Gv 17, 21).
Ma questo desiderio di unità potrà essere realizzato soltanto se andrà di pari passo con un sincero e fraterno amore verso tutti, un amore come quello di Cristo che è senza limite o eccezioni. Siffatto amore cristiano aprirà i nostri cuori alla luce della divina verità. Esso aiuterà a capire le differenze che ancora dividono i cristiani, a favorire un dialogo costruttivo e una conoscenza reciproca e quindi la salvezza delle anime e l’unità di tutti in Cristo. E dobbiamo ricordare che questo amore cristiano è nutrito dalla preghiera e dalla penitenza.
4. Cari fratelli e sorelle: è bello essere qui con voi oggi. Gioisco nel vedere i vostri fanciulli vestiti nei bei costumi nazionali e sapere che la vostra gioventù cresce con la riconoscente consapevolezza delle sue radici etniche e religiose. Mi unisco a voi nel ringraziare il Signore per le molte istituzioni e tradizioni che aiutano e rafforzano i legami delle vostre famiglie, che costituiscono il fondamento della Chiesa e della società. Possiate conservare sempre col giusto orgoglio il retaggio della fede e della cultura che vi appartiene. Pongo questa intenzione, assieme con tutte le vostre preghiere, davanti alla Immacolata Vergine Maria, regina dell’Ucraina, chiedendole di proteggervi col suo amore materno e condurvi sempre più vicini al suo Divin Figlio, Gesù Cristo, il Redentore del mondo. Amici diletti: nelle parole dell’apostolo Pietro: “Pace a voi tutti che siete in Cristo” (1 Pt 5, 14).
«Per aspera ad astra» (ai cieli attraverso le prove)
Queste pagine sono un omaggio alla vita, al coraggio e all'esempio di una delle grandi figure del ventesimo secolo, Josyf Cardinale Slipyj, padre e capo della Chiesa Cattolica Ucraina, morto in esilio a Roma il 7 settembre 1984. Era un appassionato studioso. Un sacerdote e un vescovo che luminosamente guidava un gregge tormentato e disperso. E' stato certamente il piu' grande ucraino del suo tempo. Confessore di Cristo, imprigionato, torturato, affamato, esposto al freddo polare, deriso, svilito, ingiuriato: tutto sopporto' per l'unita' del Corpo Mistico. Era un vero principe della Chiesa e dette con la sua presenza piu' lustro al Sacro Collegio di quanto tale nomina potesse conferirne alla sua persona. Tuttavia, non e' solo per il suo ingegno, per le sofferenze e per la gloria che noi semplici cristiani volgiamo gli occhi verso di lui, noi che alla luce della sua vita vorremmo perfezionarci. No, il suo esempio ci insegna qualcosa di piu' grande e, al tempo stesso, piu' semplice: imitare Gesu' e diventare, cosi', simili a Lui.
Sacerdote e Professore
Il tuo nome e' Roman Kobernyckyj-Dyckowskyj, meglio conosciuto come Slipyj. Sei un ragazzo di Zazdrist, nell'Ucraina Occidentale. L'anno e' il 1897. Stai insegnando a leggere a tuo fratello Josyf. Passera' quasi un secolo e il tuo nome verra' conosciuto dal mondo intero quando Josyf ricordera' il tuo amore fraterno nel suo testamento spirituale. Egli diverrà infatti il più grande uomo del tuo paese. Sarà la luce che durante il ventesimo secolo risplenderà nelle tenebre del comunismo negatore di Dio. Sei stato tu, Roman, ad accendere in lui l'amore per lo studio che assicura oggi la continuità del rito e della cultura ucraina nella piccola Università di San Clemente a Roma, dopo che la tua Chiesa e la tua nazione parvero ormai sradicate dalla memoria degli uomini.
Josyf Slipyj era nato il 17 febbraio 1892 da una famiglia profondamente cristiana. La sua educazione fu tale che sin dall'infanzia egli diede prova di un notevole amore per lo studio e per le cose di Dio. Era forte di costituzione, nobile e bello di aspetto. All'eta' di 19 anni ottenne il diploma di scuola secondaria a Ternopoli e, vivendo nel seminario diocesano, inizio' gli studi di filosofia presso l'universita' di Lviv (Leopoli). Temeva che il desiderio di diventare professore di universita' potesse pregiudicare la sua vocazione sacerdotale. Ma il pio metropolita di Lviv, Andrei Szeptyckyj, seppe liberarlo dalle sue apprensioni mandandolo a continuare gli studi a Innsbruck. Nel settembre del 1914 le truppe zariste occuparono l'Ucraina Occidentale e arrestarono il metropolita Szeptyckyj perche' aveva rammentato al suo gregge di rimanere fedele al Papa; rimase in prigione sino al marzo del 1917, quando il governo dello Zar fu rovesciato. Da sempre il regime zarista e la Chiesa Ortodossa Russa avevano calpestato i diritti dell'Ucraina e della sua Chiesa unita a Roma. Non avevano mai riconosciuta l'unione di Brest- Litovsk con la quale nel 1596 la Chiesa Cattolica Ucraina ristabili' la comunione con la Sede di Pietro. Il 30 settembre 1917 Josyf Slipyj fu ordinato sacerdote. Tornato ad Innsbruck nel 1918, si laureo' e ottenne la qualifica di professore; poi si reco' a Roma per ulteriori studi. Torno' in patria nel 1922 come professore di teologia dogmatica presso il Seminario di Lviv, e fondo' la rivista teologica Bohoslovia. L'anno 1925 lo vide Rettore di quel Seminario e quattro anni dopo venne nominato Rettore dell'Accademia Teologica di Lviv, dove rimase fino al 1944. Fu un periodo che lo appago' come sacerdote e come studioso. Non duro' a lungo.
Vescovo e Martire
Al di la' della quiete dell'Accademia Teologica di Lviv, la nazione ucraina attraversava un periodo turbolento. Nella scia delle rivoluzioni del 1917, l'Ucraina aveva per breve tempo riacquistato la sua indipendenza (1918-1922). Tale situazione permise la rinascita della Chiesa Ucraina Ortodossa Autocefala che si separo' dalla Chiesa Patriarcale Russa. Ma, all'inizio degli anni venti, i bolscevichi assunsero il controllo dell'est e del centro dell'Ucraina, mentre alla Polonia toccava l'occidente. Le potenze vincitrici abbandonarono la riemergente nazione al suo destino: divenne la Repubblica Sovietica Socialista Ucraina. Mentre la' dove comandavano i bolscevichi la Chiesa Ortodossa Autocefala venne praticamente annientata, la Chiesa Cattolica Ucraina sopravvisse in Galizia sotto la giurisdizione del metropolita Szeptyckyj. Nel novembre del 1939 questi chiese a Papa Pio XII di nominare Josyf Slipyj suo coadiutore con diritto di successione. Il Papa aderi' di buon grado alla promozione del “vostro amato discepolo che tante volte mi avete menzionato lodandolo”. Fu cosi' che il 22 dicembre 1939, festa dell'Immacolata Concezione secondo il calendario Giuliano, Josyf Slipyj venne consacrato vescovo dall'anziano metropolita. Il nuovo arcivescovo-coadiutore scelse come suo motto le parole «Per aspera ad astra» (ai cieli attraverso le prove) che presto divenne un'amara realta'. Da poche settimane lo stato polacco non esisteva piu' e l'Ucraina occidentale era stata annessa all'URSS. Ebbe inizio cosi' la persecuzione. Per fronteggiare il grave pericolo, il metropolita, nel settembre del 1939, convoco' un sinodo creando tre nuovi esarcati e proponendo quattro nuovi esarchi. Uno di questi era Josyf Slipyj che fu nominato esarca dell'Ucraina Orientale.
500 mila deportati
La persecuzione sovietica contro la Chiesa Cattolica venne interrotta dall'invasione tedesca nel giugno del 1941. A quella data i comunisti avevano gia' deportato 250.000 persone dalla sola archieparchia di Lviv e, dall'intera Ucraina, almeno il doppio. Erano stati uccisi, imprigionati e deportati molti sacerdoti. I sovietici ritornarono nel luglio del 1944. Il metropolita Szeptyckyj mori' il 1° novembre; ora il suo successore era alle soglie del martirio. Nel dicembre del 1944 il nuovo metropolita invio' una delegazione a Mosca per far accettare dal governo la posizione della Chiesa Cattolica Ucraina. I sovietici la riconobbero e chiesero a Slipyj di persuadere gli Ucraini insorti ad abbandonare la lotta per l'indipendenza. Egli non si ritenne in grado di farlo. Comincio' una terribile persecuzione.
Miracolosamente salvato
Gia' all'epoca della ritirata dei sovietici dinnanzi all'avanzata dei tedeschi, l'arcivescovo era stato miracolosamente salvato dalla fucilazione. Ora avrebbe avuto solo pochi mesi per esercitare il suo ministero. L'undici aprile del 1945 fu arrestato dalle autorita' sovietiche insieme agli altri vescovi. La cattedrale di Lviv fu perquisita. Anche molti sacerdoti furono arrestati e costretti a sottomettersi all’ortodossia russa, pena la condanna quali agenti del “fascismo universale”. Dopo l'imprigionamento di tutta la gerarchia ucraina, il patriarca di Mosca Alessio indirizzo' una lettera 'pastorale' ai cattolici dicendo che i loro pastori li avevano abbandonati. Trecento coraggiosi sacerdoti protestarono presso il ministro Molotov chiedendo la liberazione dei loro vescovi. Richiesta vana! I comunisti tradussero il metropolita Slipyj da Lviv a Kiev, isolandolo e sottoponendolo a lunghi interrogatori, per lo piu' a tarda notte, chiedendogli di separarsi da Roma e offrendogli la sede metropolitana di Kiev nella Chiesa Russa. Come Gesu' nel deserto, egli resistette e cosi' fecero tutti gli altri vescovi. I sovietici condannarono Slipyj a otto anni di lavori forzati. Divennero stazioni della sua Via Crucis: Makfakovo, Viatka, Novosibirsk, Boimy, Petschora, Inta, Krasnojarsk, Kamtschatka, Jenisseisk, Potma, Vorkuta e Mordovia. A questo esilio infernale si aggiunse il dolore di sapere distrutta la sua Chiesa. Gli ortodossi si impadronirono con la forza di tutte le parrocchie; essere cattolico era considerato un crimine; tutte le diocesi, istituti religiosi e scuole furono soppressi; meta' del clero venne imprigionato e un quinto esiliato.
Due encicliche
Pio XII intervenne ripetutamente in favore degli ucraini e del loro metropolita. Scrisse, nel 1945 e nel 1952, due encicliche sull'argomento: nella prima accuso' il patriarca Alessio di complicita' nella persecuzione. A Natale del 1957 invio' una commovente lettera al metropolita Slipyj in occasione del 40° anniversario della sua ordinazione sacerdotale. Ma le preoccupazioni del Santo Padre suscitarono appena una modesta eco nel mondo cattolico. Per descrivere le sue sofferenze, piu' dell'elenco delle date e dei luoghi della sua via crucis, valgono gli estratti dagli scritti di Slipyj e di quelli che ne condivisero la prigionia. Sono strazianti le parole del suo testamento: «Ho dovuto soffrire di essere arrestato di notte, tribunali segreti, interrogatori interminabili e sorveglianza continua, maltrattamenti morali e fisici, umiliazioni, torture e fame. Mi sono trovato di fronte a inquisitori e giudici perfidi, prigioniero inerme, silenzioso testimone che, fisicamente e psicologicamente esausto, testimoniava della sua Chiesa, essa stessa silenziosa e condannata a morte. Come prigioniero per la causa di Cristo, durante la mia Via crucis trovavo la forza sapendo che il mio gregge spirituale, il mio popolo, tutti i vescovi, i sacerdoti e i fedeli — padri e madri, bambini, la gioventu' militante come i vecchi inermi — camminavano al mio fianco. Non ero solo !".
Due volte, in punto di morte, fu salvato da altri prigionieri. Una volta,dopo un prolungato interrogatorio, quando la sua razione quotidiana era costituita da un piccolo pesce, egli ebbe un collasso. Gli altri carcerati si misero a scandire «dell'acqua calda per il vecchio» e continuarono cosi' per tre ore. Le guardie cedettero e la sua vita fu salva. Un'altra volta, quando il vice-presidente Nixon attraversava la Russia in treno, il metropolita si trovava in un vagone pieno di reclusi che l'ospite di riguardo non doveva vedere. Durante il passaggio di costui i prigionieri furono confinati in una stanza munita soltanto di una finestrella. Molti morirono soffocati ma ogni qual volta Slipyj sveniva, lo avvicinavano al pertugio e cosi' sopravvisse. Scontata la prima condanna, nel 1953 fu ricondotto a Mosca ma ben presto venne condannato ad altri cinque anni in Siberia. Durante questi anni qualcuna delle sue lettere raggiunse il destinatario. Talvolta chiedeva che non gli si inviassero ne' lettere ne' pacchi perche' cio' aumentava le sue difficolta'. Riportiamo qui la conclusione del suo messaggio natalizio del 1954. Subi' nel 1958 la terza e nel 1962 l'ultima condanna: venne deportato nel durissimo campo di Mordovia “da dove non si esce vivi” ma si muore di “morte naturale”.
Vestito di stracci
II padre gesuita Leoni, descrivendo gli orrori del campo di transito di Kivov, sporco e infestato di cimici, cosi' racconta: “Altri detenuti furono introdotti nella nostra cella. All'imbrunire udii vicino a me una voce sconosciuta che mi chiamava. In piedi, accanto al mio giaciglio, c'era un uomo barbuto che mi tendeva la mano dicendo: “Josyf Slipyj”. Fu allo stesso tempo una gioia e un dolore sapermi insieme al mio metropolita”. Ma le piu' dolorose descrizioni sono quelle di coloro che videro l'arcivescovo a Inta in Komi, vicino al circolo polare artico. Testimoni oculari lo descrivono vestito di stracci tenuti assieme da fasce intorno alle caviglie e alle ginocchia, i piedi coperti di fango, indifeso contro il freddo che raggiungeva i 45 gradi sotto zero. Un vero Ecce Homo. “Lo ricordiamo tuttavia sereno, comprensivo e persino generoso verso i sorveglianti e le spie che non mancavano neanche in quel luogo di tremende sofferenze”. Un Austriaco, il professor Grobauer, ricorda l'arrivo di Slipyj in un carro bestiame a Inta. Costretto a camminare nella neve alta ebbe, a tarda sera, un collasso e cadde. Il secondino lo spinse col calcio del fucile. Cadde ancora una volta e non riusci' a risollevarsi malgrado la brutalita' della guardia. Grobauer lo prese sottobraccio e sostenendolo lo aiuto' a camminare. Arrivarono a destinazione e il metropolita si sedette esausto sulla sua piccola valigia. Vennero due giovani che gliela rubarono e lo lasciarono nella neve con il sangue che gli colava dal naso e dalla bocca.
Interviene Papa Giovanni
Nel 1962, la polizia segreta fece un ultimo tentativo per corromperlo con il fasto dell'Ortodossia di Mosca. Gli venne offerto il Patriarcato di tutte le Russie. Egli si mantenne saldo, ancora una volta simile al suo Maestro nel deserto. Nel frattempo, Papa Giovanni XXIII stava tentando di ottenere la sua liberazione. Il leader sovietico Kruscev, infine, acconsenti'. Il cardinale Slipyj raccontera' in seguito come seppe della sua liberazione. Era gravemente infermo e uno dei sorveglianti gli chiese: “Come stai, vecchio?”. Gli dettero un piatto di minestra, un letto e lo portarono a Mosca. Giunse a Roma il 9 febbraio 1963 ed entro' zoppicando nell'abbazia di Grottaferrata, il piede destro congelato. Gli dettero del latte caldo...
Esule e Profeta
Il pensiero di abbandonare la sua Chiesa e il suo popolo non aveva mai sfiorato la mente del grande ucraino. Persino quando venne rilasciato, la sua prima domanda fu: “Questa mia liberazione implica anche la liberta' della Chiesa Greco-Cattolica ?”. Gli dissero soltanto che sarebbe andato a Mosca e li' ne avrebbe discusso. Gli venne una grave crisi di coscienza. Desiderava ritornare a Lviv: “non posso abbandonare il mio popolo. Ma per obbedire al Papa e per essere utile alla mia gente, se non mi permettono di ritornare in Ucraina, vedremo che cosa accadra' della mia vita”. A tal proposito scrisse nel testamento: “Papa Giovanni mi chiamo' al Concilio. Considerai questa chiamata un ordine, nel quale intuivo l'incomprensibile disegno di Dio. Non era forse questa una possibilita' per testimoniare per la nostra Chiesa? Per compiere quello che non avrei potuto da prigioniero?”. Aveva sperato che dopo il Concilio gli sarebbe stato possibile ritornare in Ucraina, ma cio' era in contrasto con gli accordi, a lui ignoti, stipulati per !a sua liberazione. Oltre cio' era stato promesso che la sua scarcerazione non sarebbe stata sfruttata propagandisticamente. Pertanto, egli fu impressionato dalla chiarezza con cui il ministro Andreotti deplorò il suo arrivo quasi clandestino a Roma: “Quando arrivò qui ella venne accolto da noi, cattolici di Roma, con un bizzarro silenzio. Il nostro e' uno strano mondo, nel quale si teme di onorare i perseguitati per paura che il persecutore compia mali maggiori di quanti ne ha finora compiuti. Avremmo desiderato salutarla con la stessa gioia prorompente con la quale i cristiani di Roma hanno accolto San Pietro”.
Una formazione granitica
Con serena energia l'arcivescovo Slipyj comincio' a svolgere il suo ministero in esilio. Apparve per la prima volta in televisione il 17 marzo in occasione della beatificazione di Elisabetta Seton. Una settimana dopo, predicando nel Collegio Pontificio Greco, disse agli studenti: “Potreste trovarvi facilmente nei nostri tempi in un ambiente completamente ateo nel quale la stragrande maggioranza...combatte l'esistenza di Dio, nega ogni religione e vi insulta come ingannati o ingannatori, oziosi e nemici del popolo. Chiunque non avrà acquisito una granitica formazione teologica può facilmente perdere la testa ed essere influenzato dal pensiero ateo”. A maggio scrisse una bellissimi lettera d'addio a Papa Giovanni morente; egli stesso, qualche settimana piu' tardi, si ammalò gravemente e il nuovo Papa Paolo VI si reco' al suo capezzale. Egli guari' e presiedette per undici giorni il capitolo delle suore Basiliane, visitò la Sicilia e parlò nel Concilio Vaticano II l'undici Ottobre 1963.
La sua universita'
Lo stesso anno comincio' l'opera che aveva piu' a cuore: l'8 dicembre fondo' a Roma l'Universita' Cattolica Ucraina. Questo modesto centro di rinascita per la Chiesa Ucraina si trova a Roma solo temporaneamente. Quando l'Ucraina avra' riottenuto la liberta' religiosa, sara' trasferita li', suo luogo naturale. L'anno seguente trovo' una casa per i suoi monaci Studiti, nei pressi del lago di Albano ed ebbe la gioia di poter presentare la comunita' a Paolo VI l'8 gennaio del 1965 .
Eravate gia' Cardinale
Una settimana dopo, il 25 gennaio 1965, Papa Paolo VI creò 27 cardinali e fra essi c’era Slipyj . Fu allora che il Cardinale Testa gli disse: “Eravate gia' un cardinale “inpectore” di Papa Giovanni!” confermando la diffusa supposizione che egli fosse stato uno dei tre cardinali i cui nomi non erano stati comunicati da Papa Giovanni nel suo concistoro del 28 marzo 1960. Slipyj chiese a Mons. Capovilla, gia' segretario di Papa Giovanni, perchè non gli avesse accennato prima della nomina. E Capovilla: “Perche' non mi era permesso dirlo”. Ma il Cardinale Testa aveva benevolmente rivelato il segreto. Fra le grandi opere compiute dal Cardinale Slipyj possiamo annoverare la costruzione in Roma della cattedrale di Santa Sofia, cioe' della Divina Sapienza. Questo “Sobor”— una chiesa dove la gente accorre da lontano in occasione di determinate festivita' — e' stata costruita fra il 1967 e il 1969 secondo le istruzioni del cardinale. Si tratta di una riproduzione della Santa Sofia di Kiev. E' stata consacrata il 27 settembre 1969 e il Papa vi ha solennemente portato reliquie di San Clemente Papa. Il Sobor e' un centro spirituale per tutti i cattolici ucraini sparsi attraverso il mondo e il Cardinale, nel suo testamento, lo ha lasciato al suo popolo con delle raccomandazioni piene di bontà.Vi sono altri tre punti nodali negli anni che il cardinale Slipyj ha vissuto in esilio. La sua ansiosa cura rivolta a tutte le Chiese di rito ucraino; il suo dolore per il rifiuto di riconoscere il carattere patriarcale della sua Chiesa; la sua incessante difesa di tutti coloro che sono perseguitati dai comunisti. Non gli era permesso di ritornare nella sua patria ma visitò le Chiese Ucraine in esilio con una serie di viaggi pastorali, malgrado numerosi ostacoli e grandi difficoltà. Viaggi e controversie Nel 1968 visitò gli ucraini delle Americhe, dell'Australia e della Nuova Zelanda. Nei due anni seguenti fu in Germania, Spagna, Gran Bretagna, Francia e Austria. A Lourdes egli ricordò con emozione le ultime parole dei morenti nei campi sovietici: “Mamma, mi ascolti?”. Nel 1976, l'ultimo grande viaggio lo porto' in Canada, Stati Uniti, Olanda e Germania. La controversia relativa al Patriarcato costituì il piu' profondo tormento di tutto il suo esilio. Avrebbe firmato il suo testamento “ l'umile Josyf, Patriarca e Cardinale” ma il titolo di Patriarca non venne mai riconosciuto per motivi che egli ritenne “profani e indegni”. Nei primi mesi della sua liberta', nell'agosto del 1963, egli scrisse a Paolo VI chiedendogli di riconoscere il Patriarcato: analoga richiesta la rivolse al Concilio l'undici ottobre. Spiego' ai Padri che era l'unico mezzo per salvaguardare l'unità e la sopravvivenza della Chiesa Cattolica Ucraina. Papa Paolo VI accolse in parte le sue richieste riconoscendolo Arcivescovo Maggiore, attualmente l'unico nella Chiesa Cattolica. Questo titolo conferisce diritti che corrispondono a quelli di un patriarca. Nel 1980 Papa Giovanni Paolo II estendeva ancora questi diritti e nel 1982 il Cardinale Slipyj scrisse il suo celebre “Pro memoria”, un ultimo appello diretto sempre ad ottenere il patriarcato. Morì senza raggiungere questa meta e soffrendo per la discordia seminata nel suo gregge su questa aspirazione.
Ferito il cuore paterno
II cuore paterno del patriarca era particolarmente ferito dalle sofferenze e dalle necessità pratiche dei suoi compatrioti in Ucraina e di quelle di tutti i credenti che soffrono sotto il comunismo. Perorando incessantemente la causa del suo popolo scrisse anche alle Nazioni Unite e al Presidente Carter. Drammatico fu, nel 1977, all'eta' di 85 anni, un suo intervento presso il Tribunale Sakharov. In quell'occasione affermo': “Sono qui per due motivi. Oggi si testimonia sulla persecuzione religiosa nell'Unione Sovietica e nella mia patria, l'Ucraina. La Chiesa della quale io sono capo e padre è vittima di questa persecuzione e là dove si parla della mia Chiesa io devo essere presente per difenderla. Il secondo motivo è che io sono il condannato: sono il testimone di questo Arcipelago, come un altro “condannato”, Solgenitsin, l'ha definito. Ne reco sul corpo le cicatrici”. Purtroppo, in Occidente, le voci di tali testimoni vengono soffocate da uomini che, vivendo al sicuro, lontani dai campi Sovietici, continuano a pensare — malgrado l'evidenza di quasi settant'anni di sofferenze terribili da parie di innumerevoli credenti— che i marxisti atei possono rispettare il popolo di Dio.
Onorare la sua memoria
II Cardinale e' morto novantaduenne il 7 settembre 1984: il modo migliore per onorare la memoria di questo imitatore di Cristo e' di dare ascolto ai suoi ammonimenti. La sua grande anima possa riposare nella pace di Cristo.
Le icone ucraine della Madre di Dio Odigitria del XV-XVI secolo
L'icona ucraina della Madre di Dio, XV secolo,
Museo Nazionale di Cracovia
La raffigurazione maestosa della Madre di Dio Odigìtria (Odighìtria) [dal gr. ὁδηγήτρια «colei che conduce, che indica la via», deriva da ὁδηγέω, ὁδηγητέω «guidare mostrando la via», composto di ὁδός «via» e ἄγω, ἡγέομαι «guidare, condurre»] è stata conosciuta nell'icona originale di tipo iconografico Odigitria del V secolo, che era molto venerata nel monastero della Panaghia Odigitria a Costantinopoli. Secondo la tradizione, l'icona mariana fu portata dalla Terra Santa da Aelia Eudocia, la moglie dell'imperatore Teodosio II. La Vergine venne raffigurata in posizione frontale, indossando l'omophorion (velo).
L'icona ucraina della Madre di Dio, XV secolo, villaggio Ryhvaild,
Museo Storico a Sanok
L'icona della Madre di Dio, la seconda metà del XV secolo, Dolyna, Museo Storico di Sanok
L'icona ucraina del XV secolo, villaggio Grushiv, Museo Nazionale a Leopoli
L'icona della Madre di Dio Odigitria con i profeti, gli innografi, santi Gioacchino ed Anna, XV secolo, Museo di Nowy Sącz
L'icona ucraina della Madre di Dio con i profeti, XV-XVI secolo, Museo Nazionale a Leopoli
L'icona del XV -XVI secolo, villaggio Beregy Dolishni, Museo Nazionale a Leopoli
Bibliografia: R. Biskupski, Ikony z XV w. w Muzeum Historycznym w Sanoku. Katalog zbiorów, t. 1, Sanok 2013
LETTERA APOSTOLICA ORIENTALE LUMEN DEL SOMMO PONTEFICE GIOVANNI PAOLO II ALL'EPISCOPATO, AL CLERO E AI FEDELI PER LA RICORRENZA CENTENARIA DELLA ORIENTALIUM DIGNITAS DI PAPA LEONE XIII
Venerati Fratelli, Carissimi Figli e Figlie della Chiesa
1. La luce dell'Oriente ha illuminato la Chiesa universale, sin da quando è apparso su di noi «un sole che sorge» (Lc 1,78), Gesù Cristo, nostro Signore, che tutti i cristiani invocano quale Redentore dell'uomo e speranza del mondo.
Quella luce ispirava al mio Predecessore Papa Leone XIII la Lettera
Apostolica Orientalium Dignitas con la quale egli volle difendere il
significato delle tradizioni orientali per tutta la Chiesa [cfr. Leonis
XIII Acta, 14 (1894), 358-370. Il Pontefice richiama la stima e l'aiuto
concreto che la Santa Sede ha riservato alle Chiese Orientali e la
volontà di tutelarne le specificità; inoltre Lett. ap.Praeclara
gratulationis (20 giugno 1894), 1.c.,195-214; Lett. enc. Christi nomen
(24 dicembre 1894), 1.c., 405-409].
Ricorrendo il centenario di quell'avvenimento e delle iniziative
contemporanee con le quali questo Pontefice intendeva favorire la
ricomposizione dell'unità con tutti i cristiani d'Oriente, ho voluto che
un appello simile, arricchito dalle tante esperienze di conoscenza e
d'incontro realizzatesi in quest'ultimo secolo, fosse rivolto alla
Chiesa cattolica.
Poiché infatti crediamo che la venerabile e antica tradizione delle
Chiese orientali sia parte integrante del patrimonio della Chiesa di
Cristo, la prima necessità per i cattolici e di conoscerla per potersene
nutrire e favorire, nel modo possibile a ciascuno, il processo
dell'unità.
I nostri fratelli orientali cattolici sono ben coscienti di essere i
portatori viventi, insieme con i fratelli ortodossi, di questa
tradizione. E necessario che anche i figli della Chiesa cattolica di
tradizione latina possano conoscere in pienezza questo tesoro e sentire
così, insieme con il Papa, la passione perché sia restituita alla Chiesa
e al mondo la piena manifestazione della cattolicità della Chiesa,
espressa non da una sola tradizione, né tanto meno da una comunità
contro l'altra; e perché anche a noi tutti sia concesso di gustare in
pieno quel patrimonio divinamente rivelato e indiviso della Chiesa
universale [cfr. Conc. Ecum. Vat. II, Decr. sulle Chiese Orientali
Cattoliche Orientalium Ecclesiarum, I; Decr. sull'ecumenismo Unitatis Redintegratio, 17] che si conserva e cresce nella vita delle Chiese d'Oriente come in quelle d'Occidente.
2. Il mio sguardo si rivolge all'Orientale Lumen che risplende da Gerusalemme (cfr. Is 60,1; Ap 21,10), la città nella quale il Verbo di Dio, fatto uomo per la nostra salvezza, ebreo «nato dalla stirpe di Davide» (Rm 1,3; 2Tm
2,8), morì e fu risuscitato. In quella città santa, mentre si compiva
il giorno di Pentecoste e «si trovavano tutti insieme nello stesso
luogo» (At 2,1), lo Spirito Paraclito fu inviato su Maria e i
discepoli. Di lì il Buon Annuncio si irradiò nel mondo perché, ripieni
dello Spirito Santo, «annunziavano la Parola di Dio con franchezza» (At
4,31). Di lì dalla madre di tutte le Chiese [S. Agostino, al riguardo,
osserva: «Da dove la Chiesa ha avuto inizio? Da Gerusalemme», In
Epistulam Ioannis, II, 2: PL 35,1990] il Vangelo fu predicato a tutte le
nazioni, molte delle quali si gloriano di aver avuto in uno degli
apostoli il primo testimone del Signore [cfr. Conc. Ecum. Vat. II, Cost.
dogm. sulla Chiesa Lumen Gentium, 23; Decr. sull'ecumenismo Unitatis Redintegratio, 14]. In quella città le culture e le tradizioni più varie ebbero ospitalità nel nome dell'unico Dio (cfr. At
2,9-11). Nel volgerci ad essa con nostalgia e gratitudine ritroviamo la
forza e l'entusiasmo per intensificare la ricerca dell'armonia in
quell'autenticità e pluriformità che rimane l'ideale della Chiesa [cfr.
Conc. Ecum. Vat. II, Decr. sull'ecumenismo Unitatis Redintegratio, 4].
3. Un Papa, figlio di un popolo slavo, sente particolarmente nel
cuore il richiamo di quei popoli verso i quali si volsero i due santi
fratelli Cirillo e Metodio, esempio glorioso di apostoli dell'unità che
seppero annunziare Cristo nella ricerca della comunione tra Oriente ed
Occidente, pur tra le difficoltà che già talvolta contrapponevano i due
mondi. Più volte mi sono soffermato sull'esempio del loro operato [cfr.
Lett. ap. Egregiae virtutis (31 dicembre 1980): AAS 73 (1981), 258-262;
Lett. enc. Slavorum Apostoli (2 giugno 1985), 12-14: AAS 77 (1985), 792-796], anche rivolgendomi a quanti ne sono i figli nella fede e nella cultura.
Queste considerazioni vogliono ora allargarsi per abbracciare tutte
le Chiese orientali, nella varietà delle loro diverse tradizioni. Ai
fratelli delle Chiese d'Oriente va il mio pensiero, nel desiderio di
ricercare insieme la forza di una risposta agli interrogativi che l'uomo
oggi si pone, ad ogni latitudine del mondo. Al loro patrimonio di fede e
di vita intendo rivolgermi, nella coscienza che il cammino dell'unità
non può conoscere ripensamenti ma è irreversibile come l'appello del
Signore all'unità. «Carissimi, abbiamo questo compito comune, dobbiamo
dire insieme fra Oriente e Occidente: Ne evacuetur Crux! (cfr. 1Cor
1,17). Non sia svuotata la Croce di Cristo, perché se si svuota la
Croce di Cristo, l'uomo non ha più radici, non ha più prospettive: è
distrutto! Questo è il grido alla fine del secolo ventesimo. E il grido
di Roma, il grido di Costantinopoli, il grido di Mosca. E il grido di
tutta la cristianità: delle Americhe, dell'Africa, dell'Asia, di tutti. E
il grido della nuova evangelizzazione» [Discorso dopo la Via Crucis del
Venerdi Santo (1° aprile 1994), 3: AAS 87 (1995), 88].
Alle Chiese d'Oriente si dirige il mio pensiero, come numerosi altri
Papi fecero nel passato, sentendo rivolto anzitutto a sé il mandato di
mantenere l'unità della Chiesa e di cercare instancabilmente l'unione
dei cristiani dove fosse stata lacerata. Un legame particolarmente
stretto già ci unisce. Abbiamo in comune quasi tutto [cfr. Conc. Ecum.
Vat. II, Decr. sull'ecumenismo Unitatis Redintegratio, 14-18]; e abbiamo in comune soprattutto l'anelito sincero all'unità.
4. Giunge a tutte le Chiese, d'Oriente e d'Occidente, il grido degli
uomini d'oggi che chiedono un senso per la loro vita. Noi vi percepiamo
l'invocazione di chi cerca il Padre dimenticato e perduto (cfr. Lc 15,18-20; Gv 14,8). Le donne e gli uomini di oggi ci chiedono di indicare loro Cristo, che conosce il Padre e ce lo ha rivelato (cfr. Gv
8,55; 14,8-11). Lasciandoci interpellare dalle domande del mondo,
ascoltandole con umiltà e tenerezza, in piena solidarietà con chi le
esprime, noi siamo chiamati a mostrare con parole e gesti di oggi le
immense ricchezze che le nostre Chiese conservano nei forzieri delle
loro tradizioni. Impariamo dal Signore stesso che lungo il cammino si
fermava tra la gente, l'ascoltava, si commuoveva quando li vedeva «come
pecore senza pastore» (Mt 9,36; cfr. Mc 6,34). Da lui
dobbiamo apprendere quello sguardo d'amore con il quale riconciliava gli
uomini con il Padre e con se stessi, comunicando loro quella forza che
sola è in grado di sanare tutto l'uomo.
Di fronte a questo appello le Chiese d'Oriente e di Occidente sono
chiamate a concentrarsi sull'essenziale: «Non possiamo presentarci
davanti a Cristo, Signore della storia, così divisi come ci siamo
purtroppo ritrovati nel corso del secondo millennio. Queste divisioni
devono cedere il passo al riavvicinamento e alla concordia; debbono
essere rimarginate le ferite sul cammino dell'unità dei cristiani»
[Discorso al Concistoro straordinario, 13 giugno 1994].
Al di là delle nostre fragilità dobbiamo volgerci a Lui, unico
Maestro, partecipando alla sua morte, in modo da purificarci da quel
geloso attaccamento ai sentimenti e alle memorie non delle grandi cose
che Dio ha fatto per noi, ma delle vicende umane di un passato che pesa
ancora fortemente sui nostri cuori. Lo Spirito renda limpido il nostro
sguardo, perché insieme possiamo camminare verso l'uomo contemporaneo
che attende il lieto annuncio. Se di fronte alle attese e alle
sofferenze del mondo daremo una risposta concorde, illuminante,
vivificante, contribuiremo davvero a un annuncio più efficace del
Vangelo tra gli uomini del nostro tempo.
I CONOSCERE L'ORIENTE CRISTIANO UN'ESPERIENZA DI FEDE
5. «Nell'indagare la verità rivelata in oriente e in occidente furono
usati metodi e prospettive diversi per giungere alla conoscenza e alla
proclamazione delle cose divine. Non fa quindi meraviglia che alcuni
aspetti del mistero rivelato siano talvolta percepiti in modo più adatto
e posti in miglior luce dall'uno che non dall'altro, cosicché si può
dire allora che quelle varie formule teologiche non di rado si
completino, piuttosto che opporsi» [Conc. Ecum. Vat. II, Decr.
sull'ecumenismo Unitatis Redintegratio, 17].
Portando nel cuore le domande, le aspirazioni e le esperienze a cui
ho accennato, la mia mente si volge al patrimonio cristiano
dell'Oriente. Non intendo descriverlo né interpretarlo: mi metto in
ascolto delle Chiese d'Oriente che so essere interpreti viventi del
tesoro tradizionale da esse custodito. Nel contemplarlo appaiono ai miei
occhi elementi di grande significato per una più piena ed integrale
comprensione dell'esperienza cristiana e, quindi, per dare una più
completa risposta cristiana alle attese degli uomini e delle donne di
oggi. Rispetto a qualsiasi altra cultura, l'Oriente cristiano ha infatti
un ruolo unico e privilegiato, in quanto contesto originario della
Chiesa nascente.
La tradizione orientale cristiana implica un modo di accogliere, di
comprendere e di vivere la fede nel Signore Gesù. In questo senso essa è
vicinissima alla tradizione cristiana d'Occidente che nasce e si nutre
della stessa fede. Eppure se ne differenzia, legittimamente e
mirabilmente, in quanto il cristiano orientale ha un proprio modo di
sentire e di comprendere, e quindi anche un modo originale di vivere il
suo rapporto con il Salvatore. Voglio qui avvicinarmi con rispetto e
trepidazione all'atto di adorazione che esprimono queste Chiese,
piuttosto che individuare questo o quel punto teologico specifico,
emerso nei secoli in contrapposizione polemica nel dibattito tra
Occidentali e Orientali.
L'Oriente cristiano fin dalle origini si mostra multiforme al proprio
interno, capace di assumere i tratti caratteristici di ogni singola
cultura e con un sommo rispetto di ogni comunità particolare. Non
possiamo che ringraziare Dio, con profonda commozione, per la mirabile
varietà con cui ha consentito di comporre, con tessere diverse, un
mosaico così ricco e composito.
6. Vi sono alcuni tratti della tradizione spirituale e teologica,
comuni alle diverse Chiese d'Oriente, che ne distinguono la sensibilità
rispetto alle forme assolute della trasmissione del Vangelo nelle terre
d'Occidente. Così li sintetizza il Vaticano II: «E noto a tutti con
quanto amore i cristiani orientali compiano le sacre azioni liturgiche,
soprattutto la celebrazione eucaristica, fonte della vita della Chiesa e
pegno della gloria futura, con la quale i fedeli uniti col Vescovo
hanno accesso a Dio Padre per mezzo del Figlio, Verbo Incarnato, morto e
glorificato, nell'effusione dello Spirito Santo, ed entrano in
comunione con la santissima Trinità, fatti "partecipi della natura
divina" (2Pt 1,4)» [Ibidem, 15].
In questi tratti si delinea la visione orientale del cristiano, il
cui fine è la partecipazione alla natura divina mediante la comunione al
mistero della santa Trinità. Vi si tratteggiano la «monarchia» del
Padre e la concezione della salvezza secondo l'economia, quale la
presenta la teologia orientale dopo Sant'Ireneo di Lione e quale si
diffonde presso i Padri cappadoci [cfr. S. Ireneo, Contro le eresie,
V,36,2: SCh 153/2,461; S. Basilio, Trattato sullo Spirito Santo, XV,36:
PG 32,132; XVII,43, I.c., 148; XVIII, 47, I.c., 153].
La partecipazione alla vita trinitaria si realizza attraverso la
liturgia e in modo particolare l'Eucaristia, mistero di comunione con il
corpo glorificato di Cristo, seme di immortalità [cfr. S. Gregorio di
Nissa, Discorso catechetico XXXVII: PG 45,97]. Nella divinizzazione e
soprattutto nei sacramenti la teologia orientale attribuisce un ruolo
tutto particolare allo Spirito Santo: per la potenza dello Spirito che
dimora nell'uomo la deificazione comincia già sulla terra, la creatura è
trasfigurata e il Regno di Dio è inaugurato.
L'insegnamento dei Padri cappadoci sulla divinizzazione è passato
nella tradizione di tutte le Chiese orientali e costituisce parte del
loro patrimonio comune. Ciò si può riassumere nel pensiero già espresso
da Sant'Ireneo alla fine del II secolo: Dio si è fatto figlio dell'uomo,
affinché l'uomo potesse divenire figlio di Dio [cfr. Contro le eresie,
III,10,2: SCh 211/2,121; III,18,7, I.c., 365; III,19,1, I.c., 375;
IV,20,4: SCh 100/2,635; IV 33,4, I.c., 811; V, Pref., SCh 153/2,15].
Questa teologia della divinizzazione resta una delle acquisizioni
particolarmente care al pensiero cristiano orientale [Innestati in
Cristo «gli uomini diventano dei e figli di Dio, ... la polvere e
innalzata ad un tale grado di gloria da essere ormai uguale in onore e
deità alla natura divina», Nicola Cabasilas, La vita in Cristo, I: PG
150,505].
In questo cammino di divinizzazione ci precedono coloro che la grazia
e l'impegno nella via del bene ha reso «somigliantissimi» al Cristo: i
martiri e i santi [cfr. S.Giovanni Damasceno, Sulle immagini, I,19: PG
94,1249]. E tra questi un posto tutto particolare occupa la Vergine
Maria, dalla quale è germogliato il Virgulto di Jesse (cfr. Is
11,1). La sua figura è non solo la Madre che ci attende ma la Purissima
che - realizzazione di tante prefigurazioni veterotestamentarie - è
icona della Chiesa, simbolo e anticipo dell'umanità trasfigurata dalla
grazia, modello e sicura speranza per quanti muovono i loro passi verso
la Gerusalemme del cielo [cfr. Giovanni Paolo II, Lett. enc. Redemptoris
Mater (25 marzo 1987) 31-34: AAS 79 (1987), 402-406; Conc. Ecum. Vat.
II, Decr. sull'ecumenismo Unitatis Redintegratio, 15].
Pur accentuando fortemente il realismo trinitario e la sua
implicazione nella vita sacramentale l'Oriente associa la fede
nell'unità della natura divina alla inconoscibilità della divina
essenza. I Padri orientali affermano sempre che è impossibile sapere ciò
che Dio è, si può solo sapere che Egli è, poiché si è rivelato nella
storia della salvezza come Padre, Figlio e Spirito Santo [cfr. S.
Ireneo, Contro le eresie, II,28,3-6: SCh 294,274-284; S. Gregorio di
Nissa, Vita di Mosè: PG 44,377; S. Gregorio di Nazianzo, Sulla santa
Pasqua, or. XLV, 3s: PG 36,625-630].
Questo senso della indicibile realtà divina si riflette nella
celebrazione liturgica, dove il senso del mistero è colto così
fortemente da parte di tutti i fedeli dell'Oriente cristiano.
«In oriente si trovano pure le ricchezze di quelle tradizioni
spirituali, che sono state espresse specialmente dal monachesimo. Ivi
infatti fin dai gloriosi tempi dei santi padri fiorì quella spiritualità
monastica, che si estese poi all'occidente e dalla quale, come da sua
fonte trasse origine la regola monastica dei latini e in seguito
ricevette ripetutamente nuovo vigore. Perciò caldamente si raccomanda
che i cattolici con maggior frequenza accedano a queste ricchezze dei
padri orientali, le quali trasportano tutto l'uomo alla contemplazione
delle cose divine» [Conc. Ecum. Vat. II, Decr. sull'ecumenismo Unitatis Redintegratio, 15].
Vangelo, Chiese e culture
7. Già altre volte ho messo in evidenza che un primo grande valore
vissuto particolarmente nell'Oriente cristiano consiste nell'attenzione
ai popoli e alle loro culture, perché la Parola di Dio e la sua lode
possano risuonare in ogni lingua. Su questo tema mi sono soffermato
nella Lettera enciclica Slavorum Apostoli, ove rilevavo che Cirillo e
Metodio «desiderarono diventare simili sotto ogni aspetto a coloro ai
quali recavano il Vangelo; vollero diventare parte di quei popoli e
condividerne in tutto la sorte» [N. 9: AAS 77 (1985), 789-790]; «si
trattava di un nuovo metodo di catechesi» [Ibidem, II, I.c., 791]. Nel
fare questo essi espressero un atteggiamento molto diffuso nell'Oriente
cristiano: «Incarnando il Vangelo nella peculiare cultura dei popoli che
evangelizzavano, i Santi Cirillo e Metodio ebbero particolari meriti
per la formazione e lo sviluppo di quella stessa cultura o, meglio, di
molte culture» [Ibidem, 21, I.c., 802-803]. Rispetto e considerazione
per le culture particolari si uniscono in essi alla passione per
l'universalità della Chiesa, che instancabilmente si sforzano di
realizzare. L'atteggiamento dei due fratelli di Salonicco è
rappresentativo, nell'antichità cristiana, di uno stile tipico di molte
Chiese: la rivelazione si annuncia in modo adeguato e si fa pienamente
comprensibile quando Cristo parla la lingua dei vari popoli, e questi
possono leggere la Scrittura e cantare la liturgia nella lingua e con le
espressioni che sono loro proprie, quasi rinnovando i prodigi della
Pentecoste.
In un tempo nel quale si riconosce come sempre più fondamentale il
diritto di ogni popolo ad esprimersi secondo il proprio patrimonio di
cultura e di pensiero, l'esperienza delle singole Chiese d'Oriente ci si
presenta come un autorevole esempio di riuscita inculturazione.
Da questo modello apprendiamo che se vogliamo evitare il rinascere di
particolarismi e anche di nazionalismi esasperati, dobbiamo comprendere
che l'annuncio del Vangelo deve essere, ad un tempo, profondamente
radicato nella specificità delle culture ed aperto a confluire in una
universalità che è scambio per il comune arricchimento.
Tra memoria e attesa
8. Spesso oggi ci sentiamo prigionieri del presente; è come se l'uomo
avesse smarrito la percezione di far parte di una storia che lo precede
e lo segue. A questa fatica di collocarsi tra passato e futuro con
animo grato per i benefici ricevuti e per quelli attesi, in particolare
le Chiese dell'Oriente offrono uno spiccato senso della continuità, che
prende i nomi di Tradizione e di attesa escatologica.
La Tradizione è patrimonio della Chiesa di Cristo, memoria viva del
Risorto incontrato e testimoniato dagli Apostoli che ne hanno trasmesso
il ricordo vivente ai loro successori, in una linea ininterrotta che è
garantita dalla successione apostolica, attraverso l'imposizione delle
mani, fino ai Vescovi di oggi. Essa si articola nel patrimonio storico e
culturale di ciascuna Chiesa, plasmato in essa dalla testimonianza dei
martiri, dei padri e dei santi, nonché dalla fede viva di tutti i
cristiani lungo i secoli fino ai nostri giorni. Si tratta non di una
ripetizione immutata di formule, ma di un patrimonio che custodisce il
vivo nucleo kerygmatico originario. E la Tradizione che sottrae la
Chiesa al pericolo di raccogliere solo opinioni mutevoli e ne garantisce
la certezza e la continuità.
Quando gli usi e le consuetudini propri di ciascuna Chiesa vengono
intesi come pura immobilità, si rischia certo di sottrarre alla
Tradizione quel carattere di realtà vivente, che cresce e si sviluppa, e
che lo Spirito le garantisce proprio perché essa parli agli uomini di
ogni tempo. E come già la Scrittura cresce con chi la legge [«Divina
eloquia cum legente crescunt»: S. Gregorio Magno In Ezechiel, I,VII,8:
PL 76,843], così ogni altro elemento del patrimonio vivo della Chiesa
cresce nella comprensione dei credenti e si arricchisce di apporti
nuovi, nella fedeltà e nella continuità [cfr. Conc. Ecum. Vat. II, Cost.
dogm. sulla divina Rivelazione Dei Verbum,
8]. Solo una religiosa assimilazione, nell'obbedienza della fede, di
ciò che la Chiesa chiama «Tradizione» consentirà a questa di incarnarsi
nelle diverse situazioni e condizioni storico-culturali [cfr.
Commissione Teologica lnternazionale, Interpretationis problema (ottobre
1989), II,1-2: EnVat 11, pp. 1717-1719]. La Tradizione non è mai pura
nostalgia di cose o forme passate, o rimpianto di privilegi perduti, ma
la memoria viva della Sposa conservata eternamente giovane dall'Amore
che la inabita.
Se la Tradizione ci pone in continuità con il passato, l'attesa
escatologica ci apre al futuro di Dio. Ogni Chiesa deve lottare contro
la tentazione di assolutizzare ciò che compie e quindi di autocelebrarsi
o di abbandonarsi alla tristezza. Ma il tempo è di Dio, e tutto ciò che
si realizza non si identifica mai con la pienezza del Regno, che è
sempre dono gratuito. Il Signore Gesù è venuto a morire per noi ed è
risorto dai morti, mentre la creazione, salvata nella speranza, soffre
ancora nelle doglie del parto (cfr. Rm 8,22); quello stesso Signore tornerà per consegnare il cosmo al Padre (cfr. 1Cor 15,28). Questo ritorno la Chiesa invoca, e di esso è testimone privilegiato il monaco e il religioso.
L'Oriente esprime in modo vivo le realtà della tradizione e
dell'attesa. Tutta la sua liturgia, in particolare, è memoriale della
salvezza e invocazione del ritorno del Signore. E se la Tradizione
insegna alle Chiese la fedeltà a ciò che le ha generate, l'attesa
escatologica le spinge al essere ciò che ancora non sono in pienezza e
che il Signore vuole che diventino, e quindi a cercare sempre nuove vie
di fedeltà, vincendo il pessimismo perché proiettate verso la speranza
di Dio che non delude.
Dobbiamo mostrare agli uomini la bellezza della memoria, la forza che
ci viene dallo Spirito e che ci rende testimoni perché siamo figli di
testimoni; far gustare loro le cose stupende che lo Spirito ha
disseminato nella storia; mostrare che è proprio la Tradizione a
conservarle dando quindi speranza a coloro che, pur non avendo veduto i
loro sforzi di bene coronati da successo, sanno che qualcun altro li
porterà a compimento, allora l'uomo si sentirà meno solo, meno rinchiuso
nell'angolo angusto del proprio operato individuale.
Il monachesimo come esemplarità di vita battesimale
9. Vorrei ora guardare il vasto paesaggio del cristianesimo d'Oriente
da un'altura particolare, che permette di scorgerne molti tratti: il
monachesimo.
In Oriente il monachesimo ha conservato una grande unità, non
conoscendo, come in Occidente, la formazione dei diversi tipi di vita
apostolica. Le varie espressioni della vita monastica, dal cenobitismo
stretto, come lo concepivano Pacomio o Basilio, all'eremitismo più
rigoroso di un Antonio o di un Macario l'egiziano, corrispondono più a
stadi diversi del cammino spirituale che alla scelta tra diversi stati
di vita. Tutti comunque si rifanno al monachesimo in sé, in qualsiasi
forma esso si esprima.
Inoltre il monachesimo non è stato visto in Oriente soltanto come una
condizione a parte, propria di una categoria di cristiani ma
particolarmente come punto di riferimento per tutti i battezzati, nella
misura dei doni offerti a ciascuno dal Signore, proponendosi come una
sintesi emblematica del cristianesimo.
Quando Dio chiama in modo totale come nella vita monastica, allora la
persona può raggiungere il punto più alto di quanto sensibilità,
cultura e spiritualità sono in grado di esprimere. Ciò vale a maggior
ragione per le Chiese orientali, per le quali il monachesimo costituì
una esperienza essenziale e che ancora oggi mostra di fiorire in esse,
non appena la persecuzione ha termine e i cuori possono levarsi in
libertà verso i cieli. Il monastero è il luogo profetico in cui il
creato diventa lode di Dio e il precetto della carità concretamente
vissuta diventa ideale di convivenza umana, e dove l'essere umano cerca
Dio senza barriere e impedimenti, diventando riferimento per tutti,
portandoli nel cuore ed aiutandoli a cercare Dio.
Vorrei anche ricordare la fulgida testimonianza delle monache
nell'Oriente cristiano. Essa ha indicato un modello di valorizzazione
dello specifico femminile nella Chiesa, anche forzando la mentalità del
tempo. Durante recenti persecuzioni, soprattutto nei paesi dell'Est
europeo, quando molti monasteri maschili furono chiusi con violenza, il
monachesimo femminile ha conservato accesa la fiaccola della vita
monastica. Il carisma della monaca con le caratteristiche che le sono
specifiche, è un segno visibile di quella maternità di Dio alla quale
sovente si richiama la Scrittura santa.
Guarderò dunque al monachesimo, per individuare quei valori che sento
oggi molto importanti per esprimere l'apporto dell'Oriente cristiano al
cammino della Chiesa di Cristo verso il Regno. Senza essere esclusivi
talvolta né della sola esperienza monastica né del patrimonio
dell'Oriente, questi aspetti hanno spesso acquisito in esso una
connotazione particolare. D'altronde noi stiamo cercando di valorizzare
non l'esclusività ma l'arricchimento reciproco in ciò che l'unico
Spirito ha suscitato nell'unica Chiesa di Cristo.
Il monachesimo è stato da sempre l'anima stessa delle Chiese
orientali: i primi monaci cristiani sono nati in Oriente e la vita
monastica è stata parte integrante del lumen orientale trasmesso in
Occidente dai grandi Padri della Chiesa indivisa [Grande è stato
l'influsso in Occidente della Vita di Antonio, scritta da S. Atanasio:
PG 26,835-977. La ricorda, tra gli altri, S. Agostino nelle sue
Confessiones, VIII, 6: CSEL 33,181-182. Le traduzioni di opere dei Padri
orientali, tra le quali le Regole di S. Basilio: PG 31,889-1305; la
Storia dei monaci d 'Egitto: PG 65,441-456, e gli Apoftegmi dei Padri
del deserto: PG 65,72-440 segnarono il monachesimo in Occidente; cfr.
Guglielmo di Saint-Thierry, Epistula ad Fratres de Monte Dei: SCh
223,130-384].
I forti tratti comuni che uniscono l'esperienza monastica d'Oriente e
d'Occidente fanno di essa un mirabile ponte di fraternità, dove l'unità
vissuta risplende persino più di quanto possa apparire nel dialogo fra
le Chiese.
Tra Parola ed Eucaristia
10. Il monachesimo in modo particolare rivela che la vita è sospesa
tra due vertici: la Parola di Dio e l'Eucaristia. Ciò significa che esso
è sempre, anche nelle sue forme eremitiche, al contempo risposta
personale a una chiamata individuale ed evento ecclesiale e comunitario.
E la Parola di Dio il punta di partenza del monaco, una Parola che
chiama, che invita; che personalmente interpella, come accadde agli
Apostoli. Quando una persona è raggiunta dalla Parola, nasce
l'obbedienza, cioè l'ascolto che cambia la vita. Ogni giorno il monaco
si nutre del pane della Parola. Privato di esso egli è come morto, e non
ha più nulla da comunicare ai fratelli, perché la Parola è Cristo, al
quale il monaco è chiamato a conformarsi.
Anche quando canta con i suoi fratelli la preghiera che santifica il
tempo, egli continua la sua assimilazione della Parola. La ricchissima
innografia liturgica, della quale vanno giustamente fiere tutte le
Chiese dell'Oriente cristiano, non è che la continuazione della Parola
letta, compresa, assimilata e finalmente cantata: quegli inni sono in
gran parte delle sublimi parafrasi del testo biblico, filtrate e
personalizzate attraverso l'esperienza del singolo e della comunità.
Di fronte all'abisso della divina misericordia al monaco non resta
che proclamare la coscienza della propria povertà radicale, che diviene
subito invocazione e grido di giubilo per una salvezza ancora più
generosa, perché insperabile dall'abisso della propria miseria [cfr. ad
esempio S. Basilio, Regola breve: PG 31,1079-1305; S. Giovanni
Crisostomo, Sulla compunzione: PG 47 391-422; Omelie su Matteo, om.
XV,3, PG 57,225-228; S. Gregorio di Nissa Sulle beatitudini, om. 3: PG
44,1219-1232]. Ecco perché l'invocazione di perdono e la glorificazione
di Dio sostanziano gran parte della preghiera liturgica. Il cristiano è
immerso nello stupore di questo paradosso, ultimo di una infinita serie,
tutta magnificata con riconoscenza nel linguaggio della liturgia:
l'Immenso si fa limite, una vergine partorisce; attraverso la morte
Colui che è la vita sconfigge per sempre la morte, nell'alto dei cieli
un corpo umano si asside alla destra del Padre.
Al culmine di questa esperienza orante sta l'Eucaristia, l'altro
vertice indissolubilmente legato alla Parola, in quanto luogo nel quale
la Parola si fa Carne e Sangue, esperienza celeste ove essa torna a
farsi evento.
Nell'Eucaristia si svela la natura profonda della Chiesa, comunità
dei convocati alla sinassi per celebrare il dono di Colui che è
offerente ed offerta: essi, partecipando ai Santi Misteri divengono
«consanguinei» [cfr. Nicola Cabasilas, La vita in Cristo, IV: PG
150,584-585; Cirillo d'Alessandria, Trattato su Giovanni, 11: PG 74,561;
ibidem, 12, 1.c., 564; S. Giovanni Crisostomo, Omelie su Matteo om.
LXXXII,5: PG 58,743-744] di Cristo, anticipando l'esperienza della
divinizzazione nell'ormai inseparabile vincolo che lega in Cristo
divinità e umanità.
Ma l'Eucaristia è anche ciò che anticipa l'appartenenza di uomini e
cose alla Gerusalemme celeste. Essa svela così compiutamente la sua
natura escatologica: come segno vivente di tale attesa, il monaco
prosegue e porta a pienezza nella liturgia l'invocazione della Chiesa,
la Sposa che supplica il ritorno dello Sposo in un «marana tha»
continuamente ripetuto non solo a parole, ma con l'intera esistenza.
Una liturgia per tutto l'uomo e per tutto il cosmo
11. Nell'esperienza liturgica, Cristo Signore è la luce che illumina
il cammino e svela la trasparenza del cosmo, proprio come nella
Scrittura. Gli avvenimenti del passato trovano in Cristo significato e
pienezza e il creato si rivela per ciò che è: un insieme di tratti che
solo nella liturgia trovano la loro compiutezza, la loro piena
destinazione. Ecco perché la liturgia è il cielo sulla terra e in essa
il Verbo che ha assunto la carne permea la materia di una potenzialità
salvifica che si manifesta in pienezza nei Sacramenti: lì la creazione
comunica a ciascuno la potenza conferitale da Cristo. Così il Signore,
immerso nel Giordano, trasmette alle acque una potenza che le abilita ad
essere lavacro di rigenerazione battesimale [cfr. S. Gregorio di
Nazianzo, Discorso XXXIX: PG 36,335-360].
In questo quadro la preghiera liturgica in Oriente mostra una grande
attitudine a coinvolgere la persona umana nella sua totalità: il mistero
è cantato nella sublimità dei suoi contenuti, ma anche nel calore dei
sentimenti che suscita nel cuore dell'umanità salvata. Nell'azione sacra
anche la corporeità è convocata alla lode e la bellezza, che in Oriente
è uno dei nomi più cari per esprimere la divina armonia e il modello
dell'umanità trasfigurata [cfr. Clemente di Alessandria, Il Pedagogo,
III,1,1: SCh 158,12], si mostra ovunque: nelle forme del tempio, nei
suoni, nei colori, nelle luci, nei profumi. Il tempo prolungato delle
celebrazioni, la ripetuta invocazione, tutto esprime un progressivo
immedesimarsi nel mistero celebrato con tutta la persona. E la preghiera
della Chiesa diviene così già partecipazione alla liturgia celeste,
anticipo della beatitudine finale.
Questa valorizzazione integrale della persona nelle sue componenti
razionali ed emotive, nell'«estasi» e nell'immanenza, è di grande
attualità, costituendo una mirabile scuola per la comprensione del
significato delle realtà create: esse non sono né un assoluto, né un
nido di peccato e di iniquità. Nella liturgia le cose svelano la propria
natura di dono offerto dal Creatore all'umanità: «Dio vide quanto aveva
fatto, ed ecco, era cosa molto buona» (Gen 1,31). Se tutto ciò è
segnato dal dramma del peccato, che appesantisce la materia e ne
ostacola la trasparenza, questa è redenta nell'Incarnazione e resa
pienamente teoforica, cioè capace di metterci in relazione con il Padre:
questa proprietà è massimamente manifesta nei santi misteri, i
Sacramenti della Chiesa.
Il Cristianesimo non rifiuta la materia, la corporeità, che viene
anzi valorizzata in pieno nell'atto liturgico, nel quale il corpo umano
mostra la sua intima natura di tempio dello Spirito e giunge ad unirsi
al Signore Gesù, fatto anch'egli corpo per la salvezza del mondo. Né
questo comporta una esaltazione assoluta di tutto quanto è fisico,
perché conosciamo bene quale disordine abbia introdotto il peccato
nell'armonia dell'essere umano. La liturgia rivela che il corpo,
attraversando il mistero della Croce, è in cammino verso la
trasfigurazione, la pneumatizzazione: sul monte Tabor Cristo lo ha
mostrato splendente come è volere del Padre che torni ad essere.
Ed anche la realtà cosmica è convocata al rendimento di grazie,
perché tutto il cosmo è chiamato alla ricapitolazione nel Cristo
Signore. Si esprime in questa concezione un equilibrato e mirabile
insegnamento sulla dignità, il rispetto e la finalità della creazione e
del corpo umano in particolare. Esso, rigettato parimenti ogni dualismo
ed ogni culto del piacere fine a se stesso, diventa luogo reso luminoso
dalla grazia e quindi pienamente umano.
A chi cerca un rapporto di autentico significato con se stesso e con
il cosmo, così spesso ancora sfigurato dall'egoismo e dall'ingordigia,
la liturgia rivela la via verso l'equilibrio dell'uomo nuovo e invita al
rispetto per la potenzialità eucaristica del mondo creato: esso è
destinato ad essere assunto nell'Eucaristia del Signore, nella sua
Pasqua presente nel sacrificio dell'altare.
Uno sguardo limpido alla scoperta di se stessi
12. A Cristo, l'Uomo-Dio, si volge lo sguardo del monaco: nel volto
sfigurato di Lui, uomo del dolore, egli già scorge l'annuncio profetico
del volto trasfigurato del Risorto. All'occhio contemplativo il Cristo
si rivela come alle donne di Gerusalemme, salite a contemplare il
misterioso spettacolo del Calvario. E così, formato a quella scuola, lo
sguardo del monaco si abitua a contemplare Cristo anche nelle pieghe
nascoste della creazione e nella storia degli uomini, essa pure compresa
nel suo progressivo conformarsi al Cristo totale.
Lo sguardo progressivamente cristificato impara così a distaccarsi
dall'esteriorità, dal turbine dei sensi da quanto cioè impedisce
all'uomo quella lievità disponibile a lasciarsi afferrare dallo Spirito.
Percorrendo questa strada egli si lascia riconciliare con Cristo in un
incessante processo di conversione: nella coscienza del proprio peccato e
della lontananza dal Signore, che si fa compunzione del cuore simbolo
del proprio battesimo nell'acqua salutare delle lacrime; nel silenzio e
nella quiete interiore ricercata e donata, dove si apprende a far
battere il cuore in armonia con il ritmo dello Spirito, eliminando ogni
doppiezza o ambiguità. Questo divenire sempre più sobrio ed essenziale,
più trasparente a se stesso, può farlo cadere nell'orgoglio e
nell'intransigenza, se arriva a ritenere che ciò sia il frutto del suo
sforzo ascetico. Il discernimento spirituale, nella continua
purificazione, lo rende allora umile e mansueto, cosciente di percepire
solo qualche tratto di quella verità che lo sazia, perché è dono dello
Sposo, Lui solo pienezza di felicità.
All'uomo che cerca il significato della vita, l'Oriente offre questa
scuola per conoscersi ed essere libero, amato da quel Gesù che disse:
«Venite a me, voi tutti, che siete affaticati e oppressi, e io vi
ristorerò» (Mt 11,28). A chi cerca la guarigione interiore, egli
dice di continuare a cercare: se l'intenzione è retta e la via onesta
alla fine il volto del Padre si farà riconoscere, impresso com'è nelle
profondità del cuore umano.
Un padre nello Spirito
13. Il percorso del monaco non è scandito in genere unicamente da uno
sforzo personale, ma fa riferimento ad un padre spirituale, al quale si
abbandona con fiducia filiale nella certezza che in lui si manifesta la
tenera ed esigente paternità di Dio. Questa figura dà al monachesimo
orientale una straordinaria duttilità: per l'opera del padre spirituale
il cammino di ogni monaco è infatti fortemente personalizzato nei tempi,
nei ritmi, nei modi della ricerca di Dio. Proprio perché il padre
spirituale è il punto di raccordo e di ammonizzazione, ciò consente al
monachesimo la più grande varietà di espressioni, cenobitiche ed
eremitiche. Il monachesimo in Oriente ha così potuto essere
realizzazione delle attese di ciascuna Chiesa nei vari periodi della sua
storia [Significative sono, ad esempio, le esperienze di Antonio; cfr.
S. Atanasio Vita di Antonio, 15: PG 26,865; di S. Pacomio, Les vies
copres de saint Pakhome et ses successeurs, ed. L. Th. Lefort, Louvain
1943, p.3; e la testimonianza di Evagrio Il Pontico, Trattato pratico,
100: SCh 171,710].
In questa ricerca l'Oriente insegna in modo particolare che ci sono
fratelli e sorelle ai quali lo Spirito ha elargito il dono della guida
spirituale: essi sono punti di riferimento preziosi, perché guardano con
l'occhio di amore che Dio tiene su di noi. Non si tratta di rinunciare
alla propria libertà, per farsi gestire da altri: si tratta di trarre
profitto dalla conoscenza del cuore, che è un vero carisma per essere
aiutati, con dolcezza e fermezza a trovare la strada della verità. Il
nostro mondo ha un estremo bisogno di padri. Spesso li ha rifiutati
perché gli sembravano poco credibili, o il loro modello appariva ormai
superato e poco attraente per la sensibilità corrente. Stenta tuttavia a
trovarne di nuovi, e allora soffre nella paura e nell'incertezza, senza
modelli e punti di riferimento. Colui che è padre nello Spirito, se è
veramente tale - e il popolo di Dio ha sempre mostrato di saperlo
riconoscere -, non farà uguali a se stesso, ma aiuterà a trovare la
strada verso il Regno.
Certo, anche all'Occidente è dato il dono mirabile di una vita
monastica, maschile e femminile, che custodisce il dono della guida
nello Spirito ed attende di essere valorizzata. In quell'ambito e
dovunque la grazia susciti tali preziosi strumenti di maturazione
interiore, possano i responsabili coltivare e valorizzare un tale dono e
tutti avvalersene: sperimenteranno così quale consolazione e quale
sostegno sia la paternità nello Spirito per il loro cammino di fede
[cfr. Giovanni Paolo II, Omelia ai Religiosi e alle Religiose (2
febbraio 1988), 6: AAS 80 (1988), 1111].
Comunione e servizio
14. Proprio nel progressivo distacco da ciò che nel mondo lo ostacola
nella comunione col suo Signore, il monaco ritrova il mondo come luogo
ove si riflette la bellezza del Creatore e l'amore del Redentore. Nella
sua orazione il monaco pronuncia una epiclesi dello Spirito sul mondo ed
è certo che sarà esaudito, perché essa partecipa della stessa preghiera
di Cristo. E così egli sente nascere in sé un amore profondo per
l'umanità, quell'amore che la preghiera in Oriente così spesso celebra
come attributo di Dio, l'amico degli uomini che non ha esitato ad
offrire suo Figlio perché il mondo fosse salvo. In questo atteggiamento è
dato talora al monaco di contemplare quel mondo già trasfigurato
dall'azione deificante del Cristo morto e risorto.
Qualunque sia la modalità che lo Spirito gli riserva, il monaco è
sempre essenzialmente l'uomo della comunione. Con questo nome si è
indicato fin dall'antichità anche lo stile monastico della vita
cenobitica. Il monachesimo ci mostra come non vi sia autentica vocazione
che non nasca dalla Chiesa e per la Chiesa. Ne è testimonianza
l'esperienza di tanti monaci che, rinchiusi nelle loro celle, portano
nella loro preghiera una straordinaria passione non solo per la persona
umana ma per ogni creatura, nell'invocazione incessante affinché tutto
si converta alla corrente salvifica dell'amore di Cristo. Questo cammino
di liberazione interiore nell'apertura all'Altro fa del monaco l'uomo
della carità. Alla scuola dell'apostolo Paolo che indica la pienezza
della legge nella carità (cfr. Rm 13,10), la comunione monastica orientale è sempre stata attenta a garantire la superiorità dell'amore rispetto ad ogni legge.
Essa si manifesta anzitutto nel servizio ai fratelli nella vita
monastica ma poi anche alla comunità ecclesiale, in forme che variano
nei tempi e nei luoghi, e vanno dalle opere sociali alla predicazione
itinerante. Le Chiese d'Oriente hanno vissuto con grande generosità
questo impegno, a cominciare dalla evangelizzazione che è il servizio
più alto che il cristiano possa offrire al fratello, per proseguire in
molte altre forme di servizio spirituale e materiale. Si può anzi dire
che il monachesimo sia stato nell'antichità - e, a varie riprese, anche
in tempi successivi - lo strumento privilegiato per l'evangelizzazione
dei popoli.
Una persona in relazione
15. La vita del monaco dà ragione dell'unità che esiste in Oriente
fra spiritualità e teologia: il cristiano, e il monaco in particolare,
più che cercare verità astratte, sa che solo il suo Signore è Verità e
Vita, ma sa anche che egli è la Via (cfr. Gv 14,6) per
raggiungere entrambe; conoscenza e partecipazione sono dunque un'unica
realtà: dalla persona al Dio tripersonale attraverso l'Incarnazione del
Verbo di Dio.
L'Oriente ci aiuta a delineare con grande ricchezza di elementi il
significato cristiano della persona umana. Esso è centrato
sull'Incarnazione, dalla quale trae luce la stessa creazione. In Cristo,
vero Dio e vero uomo, si svela la pienezza dell'umana vocazione: perché
l'uomo diventasse Dio il Verbo ha assunto l'umanità. L'uomo, che
conosce continuamente il gusto amaro del suo limite e del suo peccato,
non si abbandona allora alla recriminazione o all'angoscia perché sa che
dentro di sé opera la potenza della divinità. L'umanità è stata assunta
da Cristo senza separazione dalla natura divina e senza confusione
[cfr. Symbolum Chalsedonense, DS 301-302], e l'uomo non è lasciato solo a
tentare, in mille modi spesso frustrati, una impossibile scalata al
cielo: vi è un tabernacolo di gloria, che è la persona santissima di
Gesù il Signore, dove divino e umano si incontrano in un abbraccio che
non potrà mai essere sciolto: il Verbo si è fatto carne, in tutto simile
a noi eccetto il peccato. Egli versa la divinità nel cuore malato
dell'umanità e, infondendovi lo Spirito del Padre, la rende capace di
diventare Dio per grazia.
Ma se questo ci ha rivelato il Figlio, allora a noi è dato di
accostarci al mistero del Padre, principio di comunione nell'amore. La
Trinità Santissima ci appare allora come una comunità di amore:
conoscere un simile Dio significa sentire l'urgenza che egli parli al
mondo, che si comunichi, e la storia della salvezza non è che la storia
d'amore di Dio per la creatura che egli ha amato e scelto, volendola
«secondo l'icona dell'icona» - come si esprime l'intuizione dei Padri
orientali [cfr. S. Ireneo, Contro le eresie, V,16,2: SCh 153/2,217; IV,
334: SCh 100/2,811; S. Atanasio, Contro i Gentili 2-3 e 34: PG 25,5-8 e
68-69; L'incarnazione del Verbo, 12-13: SCh 18,228-231], - cioè plasmata
ad immagine dell'Immagine, che è il Figlio, condotta alla comunione
perfetta dal santificatore, lo Spirito d'amore. E anche quando l'uomo
pecca, questo Dio lo cerca e lo ama, perché la relazione non sia
fratturata e l'amore continui a scorrere. E lo ama nel mistero del
Figlio, che si lascia uccidere sulla croce da un mondo che non lo
riconobbe, ma è risuscitato dal Padre, quale garanzia perenne che
nessuno può uccidere l'amore, perché chiunque ne è partecipe è toccato
dalla gloria di Dio: è quest'uomo trasformato dall'amore che i discepoli
hanno contemplato sul Tabor, l'uomo che noi tutti siamo chiamati ad
essere.
Un silenzio che adora
16. Eppure continuamente questo mistero si vela, si copre di silenzio
[Il silenzio («hesychia») è una componente essenziale della
spiritualità monastica orientale; cfr. Vita e detti dei Padri del
Deserto: PG 65,72-456; Evagrio Il Pontico, Le basi della vita monastica:
PC 40,1252-1264], per evitare che, in luogo di Dio, ci si costruisca un
idolo. Solo in una purificazione progressiva della conoscenza di
comunione, l'uomo e Dio si incontreranno e riconosceranno nell'abbraccio
eterno la loro mai cancellata connaturalità d'amore.
Nasce così quello che viene chiamato l'apofatismo dell'Oriente
cristiano: più l'uomo cresce nella conoscenza di Dio, più lo percepisce
come mistero inaccessibile, inafferrabile nella sua essenza. Ciò non va
confuso con un misticismo oscuro dove l'uomo si perde in enigmatiche
realtà impersonali. Anzi, i cristiani d'Oriente si rivolgono a Dio come
Padre, Figlio, Spirito Santo, persone vive, teneramente presenti, alle
quali esprimono una dossologia liturgica solenne e umile, maestosa e
semplice. Essi però percepiscono che a questa presenza ci si avvicina
soprattutto lasciandosi educare ad un silenzio adorante, perché al
culmine della conoscenza e dell'esperienza di Dio sta la sua assoluta
trascendenza. Ad esso si giunge, più che attraverso una meditazione
sistematica, mediante l'assimilazione orante della Scrittura e della
liturgia.
In questa umile accettazione del limite creaturale di fronte
all'infinita trascendenza di un Dio che non cessa di rivelarsi come il
Dio-Amore, Padre del Signore nostro Gesù Cristo, nel gaudio dello
Spirito Santo, io vedo espresso l'atteggiamento della preghiera e il
metodo teologico che l'Oriente preferisce e continua ad offrire a tutti i
credenti in Cristo.
Dobbiamo confessare che abbiamo tutti bisogno di questo silenzio
carico di presenza adorata: la teologia, per poter valorizzare in pieno
la propria anima sapienziale e spirituale; la preghiera, perché non
dimentichi mai che vedere Dio significa scendere dal monte con un volto
così raggiante da essere costretti a coprirlo con un velo (cfr. Es
34, 33) e perché le nostre assemblee sappiano fare spazio alla presenza
di Dio, evitando di celebrare se stesse; la predicazione, perché non si
illuda che sia sufficiente moltiplicare parole per attirare
all'esperienza di Dio; l'impegno, per rinunciare a chiudersi in una
lotta senza amore e perdono. Ne ha bisogno l'uomo di oggi che spesso non
sa tacere per paura di incontrare se stesso, di svelarsi, di sentire il
vuoto che si fa domanda di significato; l'uomo che si stordisce nel
rumore. Tutti, credenti e non credenti, hanno bisogno di imparare un
silenzio che permetta all'Altro di parlare, quando e come vorrà, e a noi
di comprendere quella parola.
II DALLA CONOSCENZA ALL'INCONTRO
17. Trent'anni sono trascorsi da quando i Vescovi della Chiesa
cattolica, riuniti in Concilio con la presenza di non pochi fratelli
delle altre Chiese e Comunità ecclesiali, hanno ascoltato la voce dello
Spirito che illuminava verità profonde sulla natura della Chiesa,
manifestando così che tutti i credenti in Cristo si trovavano molto più
vicini di quanto potessero pensare, tutti in cammino verso l'unico
Signore, tutti sostenuti e sorretti dalla sua grazia. Emergeva di qui un
invito sempre più pressante all'unità.
Da allora molta strada si è fatta nella conoscenza reciproca. Essa ha
intensificato la stima e ci ha consentito spesso di pregare insieme
l'unico Signore ed anche gli uni per gli altri, in un cammino di carità
che è già pellegrinaggio di unità.
Dopo gli importanti passi compiuti da Papa Paolo VI, ho voluto che si
proseguisse sulla strada della reciproca conoscenza nella carità. Posso
testimoniare la gioia profonda che ha suscitato in me l'incontro
fraterno con tanti capi e rappresentanti di Chiese e Comunità ecclesiali
in questi anni. Insieme abbiamo condiviso preoccupazioni e attese,
insieme abbiamo invocato l'unione tra le nostre Chiese e la pace per il
mondo. Ci siamo sentiti insieme più responsabili del bene comune, non
solo come singoli ma a nome dei cristiani di cui il Signore ci ha fatto
pastori. Talvolta a questa Sede di Roma sono giunti i pressanti appelli
di altre Chiese, minacciate o colpite dalla violenza e dal sopruso. A
tutte essa ha cercato di aprire il proprio cuore. Per loro, appena è
stato possibile, si è levata la voce del Vescovo di Roma, perché gli
uomini di buona volontà ascoltassero il grido di quei nostri fratelli
sofferenti.
«Tra i peccati che esigono un maggior impegno di penitenza e di
conversione devono essere annoverati certamente quelli che hanno
pregiudicato l'unità voluta da Dio per il suo popolo. Nel corso dei
mille anni che si stanno concludendo, ancor più che nel primo millennio,
la comunione ecclesiale, "talora non senza colpa di uomini d'entrambe
le parti" [Conc. Ecum. Vat. II, Decr. sull'ecumenismo Unitatis Redintegratio,
3], ha conosciuto dolorose lacerazioni che contraddicono apertamente
alla volontà di Cristo e sono di scandalo al mondo. Tali peccati del
passato fanno sentire ancora, purtroppo, il loro peso e permangono come
altrettante tentazioni anche nel presente. E necessario farne ammenda,
invocando con forza il perdono di Cristo» [Giovanni Paolo II, Lett.
ap.Tertio Millennio Adveniente (10 novembre 1994), 34: AAS 87 (1995),
26].
Il peccato della nostra separazione è gravissimo: sento il bisogno
che cresca la nostra comune disponibilità allo Spirito che ci chiama a
conversione, ad accettare e riconoscere l'altro con rispetto fraterno, a
compiere nuovi gesti coraggiosi, capaci di sciogliere ogni tentazione
di ripiegamento. Sentiamo la necessità di andare oltre il grado di
comunione che abbiamo raggiunto.
18. Si fa in me ogni giorno più acuto il desiderio di ripercorrere la
storia delle Chiese, per scrivere finalmente una storia della nostra
unità, e riandare così al tempo in cui, all'indomani della morte e della
risurrezione del Signore Gesù, il Vangelo si diffuse nelle culture più
varie, ed ebbe inizio uno scambio fecondissimo ancor oggi testimoniato
dalle liturgie delle Chiese. Pur non mancando difficoltà e contrasti, le
lettere degli Apostoli (cfr. 2Cor 9,11-14) e dei Padri [cfr. S.
Clemente Romano, Lettera ai Corinti: Patres Apostolici, ed. F.X. Funk,
I, 64-144; S. Ignazio d'Antiochia, Lettere, l.c., 172-252; S. Policarpo,
Lettera ai Filippesi, I.c., 266-282] mostrano legami strettissimi,
fraterni, tra le Chiese, in una piena comunione di fede nel rispetto
delle specificità e delle identità. La comune esperienza del martirio e
la meditazione degli atti dei martiri di ogni Chiesa, la partecipazione
alla dottrina di tanti santi maestri della fede, in una profonda
circolazione e condivisione, rafforzano questo mirabile sentimento di
unità [cfr. S. Ireneo, Contro le eresie, I,10,2: SCh 264/2,158- 160]. Lo
sviluppo di differenti esperienze di vita ecclesiale non impediva che,
mediante reciproche relazioni, i cristiani potessero continuare a
provare la certezza di essere a casa propria in qualsiasi Chiesa perché
da tutte si levava, in mirabile varietà di lingue e di modulazioni, la
lode dell'unico Padre, per Cristo, nello Spirito Santo; tutte erano
adunate per celebrare l'Eucaristia, cuore e modello per la comunità non
solo per quanto riguarda la spiritualità o la vita morale, ma anche per
la struttura stessa della Chiesa, nella varietà dei ministeri e dei
servizi sotto la presidenza del Vescovo, successore degli Apostoli [cfr.
Conc. Ecum. Vat. II, Cost. dogm. sulla Chiesa Lumen Gentium, 26; Cost. sulla sacra Liturgia, Sacrosanctum concilium, 41; Decr. sull'ecumenismo Unitatis Redintegratio,
15]. I primi concili sono una testimonianza eloquente di questa
perdurante unità nella diversità [cfr. Giovanni Paolo II, Lett. A
Concilio Constantinopolitano I (25 marzo 1981), 2: AAS 73 (1981), 515;
Lett. ap. Duodecimum saeculum (4 dicembre 1987), 2 e 4: AAS 80 (1988),
242.243-244].
Ed anche quando si rafforzarono certe incomprensioni dogmatiche -
amplificate spesso sotto l'influsso di fattori politici e culturali -
che già portavano a dolorose conseguenze nei rapporti fra le Chiese,
rimase vivo lo sforzo di invocare e promuovere l'unità della Chiesa. Nel
primo intreccio del dialogo ecumenico lo Spirito Santo ci ha consentito
di rinsaldarci nella fede comune, perfetta continuazione del kerygma
apostolico, e di questo rendiamo grazie a Dio con tutto il cuore [cfr.
Giovanni Paolo II, Omelia in S. Pietro, alla presenza di Demetrio I,
Arcivescovo di Costantinopoli e Patriarca Ecumenico (6 dicembre 1987),
3: AAS 80 (1988), 713-714]. E se lentamente, già nei primi secoli
dell'era cristiana, sono andate sorgendo contrapposizioni all'interno
del corpo della Chiesa, non possiamo dimenticare che per tutto il primo
millennio perdura, nonostante difficoltà, l'unità fra Roma e
Costantinopoli. Abbiamo sempre meglio appreso che a lacerare il tessuto
dell'unità non è stato tanto un episodio storico o una semplice
questione di preminenza, ma un progressivo estraneamento, sicché
l'altrui diversità non è più percepita come ricchezza comune, ma come
incompatibilità. Anche quando il secondo millennio conosce un
indurimento nella polemica e nella divisione, quanto più cresce
l'ignoranza reciproca e il pregiudizio, non cessano tuttavia incontri
costruttivi fra capi di Chiese desiderosi di intensificare i rapporti e
di favorire gli scambi, così come non viene meno l'opera santa di uomini
e donne che, riconoscendo nella contrapposizione un grave peccato ed
essendo innamorati dell'unità e della carità, hanno tentato in molti
modi di promuovere, con la preghiera, con lo studio e la riflessione,
con l'incontro aperto e cordiale, la ricerca della comunione [cfr. ad
esempio Anselmo di Havelberg, Dialoghi: PL 188,1139-1248]. E tutta
quest'opera meritoria a confluire nella riflessione del Concilio
Vaticano II e a trovare come un emblema nella abrogazione delle
reciproche scomuniche del 1054 voluta dal Papa Paolo VI e dal Patriarca
ecumenico Atenagora I [cfr. Tomos Agapis, Vatican-Phanar (1958-1970),
Rome-Istanbul, 1971, pp.278-295].
19. Il cammino della carità conosce nuovi momenti di difficoltà in
seguito ai recenti avvenimenti che hanno coinvolto l'Europa centrale e
orientale. Fratelli cristiani che insieme avevano subito la persecuzione
si guardano con sospetto e timore nel momento in cui si aprono
prospettive e speranze di maggiore libertà: non è questo un nuovo, grave
rischio di peccato che dobbiamo tutti, con ogni forza, tentare di
vincere, se vogliamo che popoli in ricerca possano più agevolmente
trovare il Dio dell'amore, anziché essere nuovamente scandalizzati dalle
nostre lacerazioni e contrapposizioni? Quando, in occasione del Venerdì
Santo 1994, Sua Santità il Patriarca di Costantinopoli Bartolomeo I
fece dono alla Chiesa di Roma della sua meditazione sulla «Via della
Croce», ho voluto ricordare questa comunione nella recente esperienza
del martirio: «Noi siamo uniti in questi martiri fra Roma, la "Montagna
delle Croci" e le Isole Soloviesy e tanti altri campi di sterminio. Noi
siamo uniti sullo sfondo dei martiri non possiamo non essere uniti»
[Discorso dopo la Via Crucis del Venerdi Santo (1° aprile 1994): AAS 87
(1995), 87].
E dunque urgente che si prenda coscienza di questa gravissima
responsabilità: oggi possiamo cooperare per l'annuncio del Regno o
divenire fautori di nuove divisioni. Il Signore apra i nostri cuori,
converta le nostre menti e ci ispiri passi concreti, coraggiosi, capaci
se necessario di forzare luoghi comuni, facili rassegnazioni o posizioni
di stallo. Se chi vuol essere primo è chiamato a farsi servo di tutti,
allora dal coraggio di questa carità si vedrà crescere il primato
dell'amore. Prego il Signore perché ispiri prima di tutto a me stesso ed
ai Vescovi della Chiesa cattolica gesti concreti a testimonianza di
questa interiore certezza. Lo chiede la natura più profonda della
Chiesa. Ogni volta che celebriamo l'Eucaristia, sacramento della
comunione, noi troviamo nel Corpo e nel Sangue condiviso il sacramento e
l'appello alla nostra unità [cfr. Messale Romano, solennità del
Santissimo Corpo e Sangue di Cristo, orazione sopra le offerte; ibidem,
preghiera eucaristica III; S. Basilio, Anafora alessandrina, ed. E.
Renaudot, Liturgiarum Orientalium Collectio, I, Francoforte, 1847,
p.68]. Come potremo essere pienamente credibili se ci presentiamo divisi
davanti all'Eucaristia, se non siamo capaci di vivere la partecipazione
allo stesso Signore che siamo chiamati ad annunciare al mondo? Di
fronte alla reciproca esclusione dall'Eucaristia sentiamo la nostra
povertà e l'esigenza di porre ogni sforzo affinché venga il giorno nel
quale parteciperemo insieme dello stesso pane e del medesimo calice
[cfr. Paolo VI, Messaggio ai Mechitaristi (8 settembre 1977):
Insegnamenti 15 (1977), 812]. Allora l'Eucaristia tornerà ad essere
pienamente percepita come profezia del Regno e riecheggeranno con piena
verità queste parole tratte da una antichissima preghiera eucaristica:
«Come questo pane spezzato era sparso sui colli e raccolto divenne una
cosa sola, così la tua Chiesa si raccolga dai confini della terra nel
tuo regno» [Didachè, IX,4; Patres Apostolici, ed. F.X. Funk, I,22].
Esperienze di unità
20. Ricorrenze di particolare significato ci incoraggiano a rivolgere
il nostro pensiero, con affetto e riverenza, alle Chiese orientali.
Anzitutto, come si è detto, il centenario della Lettera apostolica
«Orientalium Dignitas». Da allora ha avuto inizio un cammino che ha
portato, tra l'altro, nel 1917, alla creazione della Congregazione per
le Chiese Orientali [cfr. Motu proprio Dei providentis (1° maggio 1917):
AAS 9 (1917), 529-531] e all'istituzione del Pontificio Istituto
Orientale [cfr. Motu proprio Orientis Catholici (15 ottobre 1917), l.c.,
531 -533] ad opera del Papa Benedetto XV. In seguito, il 5 giugno 1960,
fu istituito da Giovanni XXIII il Segretariato per la promozione
dell'unità dei Cristiani [cfr. Motu proprio Superno Dei nutu (5 giugno
1960), 9: AAS 52 (1960), 435-436]. In tempi recenti, il 18 ottobre 1990,
ho promulgato il Codice dei Canoni delle Chiese Orientali [cfr. Cost.
ap. Sacri canones (18 ottobre 1990): AAS 82 (1990), 1033-1044], perché
fosse salvaguardata e promossa la specificità del patrimonio orientale.
Sono questi i segni di un atteggiamento che la Chiesa di Roma ha
sempre sentito parte integrante del mandato affidato da Gesù Cristo
all'apostolo Pietro: confermare i fratelli nella fede e nell'unità (cfr.
Lc 22,32). I tentativi del passato avevano i loro limiti
derivanti dalla mentalità dei tempi e dalla stessa comprensione delle
verità sulla Chiesa. Ma vorrei qui riaffermare che questo impegno porta
nella sua radice la convinzione che Pietro (cfr. Mt 16,17-19)
intende porsi al servizio di una Chiesa unità nella carità. «Il compito
di Pietro è di cercare costantemente le vie che servono al mantenimento
dell'unità. Egli, dunque, non deve creare ostacoli, ma cercare delle
vie. Il che non è affatto in contraddizione con il compito assegnatogli
da Cristo di "confermare i fratelli nella fede" (cfr. Lc 22,32).
Inoltre, è significativo che Cristo abbia pronunciato queste parole
proprio quando l'apostolo stava per rinnegarlo. Era come se il Maestro
stesso avesse voluto dirgli: "Ricordati che sei debole, che anche tu hai
bisogno di un'incessante conversione. Puoi confermare gli altri in
quanto hai coscienza della tua debolezza. Ti do come compito la verità,
la grande verità di Dio destinata alla salvezza dell'uomo, ma questa
verità non può essere predicata e realizzata in alcun altro modo che
amando". E necessario, sempre, "veritatem facere in caritate" - far
verità nella carità (cfr. Ef 4,15)» [Giovanni Paolo II, Varcare
la soglia della speranza, Milano 1994, p. 168]. Oggi sappiamo che
l'unità può essere realizzata dall'amore di Dio solo se le Chiese lo
vorranno insieme, nel pieno rispetto delle singole tradizioni e della
necessaria autonomia. Sappiamo che questo può compiersi solo a partire
dall'amore di Chiese che si sentono chiamate a manifestare sempre
maggiormente l'unica Chiesa di Cristo, nata da un solo battesimo e da
una sola eucarestia, e che vogliono essere sorelle [cfr. Conc. Ecum.
Vat. II, Decr. sull'ecumenismo Unitatis Redintegratio,
14]. Come ebbi modo di dire, «è una la Chiesa di Cristo; se ci sono
divisioni si devono superare, ma la Chiesa è una, la Chiesa di Cristo
fra l'Oriente e l'Occidente non può essere che una, una e unità» [Visita
al Pont. Istituto Orientale, 12 dicembre 1993].
Certo, allo sguardo odierno appare che una vera unione era possibile
solo nel pieno rispetto dell'altrui dignità, senza ritenere che il
complesso degli usi e consuetudini della Chiesa latina fosse più
completo o più adatto a mostrare la pienezza della retta dottrina; ed
ancora che tale unione doveva essere preceduta da una coscienza di
comunione che permeasse tutta la Chiesa e non si limitasse ad un accordo
tra vertici. Oggi siamo coscienti - e lo si è più volte riaffermato -
che l'unità si realizzerà come e quando il Signore vorrà, e che essa
richiederà l'apporto della sensibilità e la creatività dell'amore, forse
anche andando oltre le forme già storicamente sperimentate [cfr. Conc.
Ecum. Vat. II, Decr. sulle Chiese Orientali Cattoliche Orientalium Ecclesiarum, 30].
21. Le Chiese orientali entrate nella piena comunione con questa
Chiesa di Roma vollero essere una manifestazione di tale sollecitudine,
espressa secondo il grado di maturazione della coscienza ecclesiale in
quel tempo [cfr. Giovanni Paolo II, Messaggio Magnum Baptismi donum (14
febbraio 1988), 4: AAS 80 (1988), 991-992]. Entrando nella comunione
cattolica, esse non intendevano affatto rinnegare la fedeltà alla loro
tradizione, che hanno testimoniato nei secoli con eroismo e spesso a
prezzo del sangue. E se talvolta, nei loro rapporti con le Chiese
ortodosse, si sono verificati malintesi e aperte contrapposizioni, tutti
sappiamo di dover invocare incessantemente la divina misericordia e un
cuore nuovo capace di riconciliazione, oltre ogni torto subito o
inflitto.
Più volte si è ribadito che la già realizzata unione piena delle
Chiese orientali cattoliche con la Chiesa di Roma non deve comportare
per esse una diminuzione nella coscienza della propria autenticità ed
originalità [cfr. Conc. Ecum. Vat. II, Decr. sulle Chiese Orientali
Cattoliche Orientalium Ecclesiarum,
24]. Qualora ciò fosse avvenuto, il Concilio Vaticano II le ha esortate
a riscoprire in pieno la loro identità, avendo esse «il diritto e il
dovere di reggersi secondo le proprie discipline particolari, poiché si
raccomandano per veneranda antichità, sono più corrispondenti ai costumi
dei loro fedeli e più adatte a provvedere al bene delle loro anime»
[Ibidem, 5]. Queste Chiese recano nella loro carne una drammatica
lacerazione perché è impedita ancora una totale comunione con le Chiese
orientali ortodosse, con le quali pur condividono il patrimonio dei loro
padri. Una costante e comune conversione è indispensabile perché esse
procedano risolutamente e con slancio in vista della reciproca
comprensione. E conversione è richiesta anche alla Chiesa latina, perché
rispetti e valorizzi in pieno la dignità degli Orientali ed accolga con
gratitudine i tesori spirituali di cui le Chiese orientali cattoliche
sono portatrici a vantaggio dell'intera comunione cattolica [cfr. Conc.
Ecum. Vat. II, Decr. sull'ecumenismo Unitatis Redintegratio,
17; Giovanni Paolo II, Discorso al Concistoro Straordinario, 13 giugno
1994]; mostri concretamente, molto più che in passato, quanto stimi e
ammiri l'Oriente cristiano e quanto essenziale consideri l'apporto di
esso perché sia pienamente vissuta l'universalità della Chiesa.
Incontrarsi, conoscersi, lavorare insieme
22. Ho vivo il desiderio che le parole che San Paolo rivolgeva
dall'Oriente ai fedeli della Chiesa di Roma risuonino oggi sulle labbra
dei cristiani d'Occidente riguardo ai loro fratelli delle Chiese
orientali: «Anzitutto rendo grazie al mio Dio per mezzo di Gesù Cristo
riguardo a tutti voi, perché la fama della vostra fede si espande in
tutto il mondo» (Rm 1,8). E subito appresso l'Apostolo delle
genti dichiarava con entusiasmo il suo proposito: «Ho un vivo desiderio
di vedervi per comunicarvi qualche dono spirituale perché ne siate
fortificati, o meglio, per rinfrancarmi con voi e tra voi mediante la
fede che abbiamo in comune, voi e io» (Rm 1,11-12). Ecco dunque
delineata mirabilmente la dinamica dell'incontro: la conoscenza dei
tesori di fede altrui - che ho cercato appena di tratteggiare - produce
spontaneamente lo stimolo per un nuovo e più intimo incontro tra
fratelli, che sia di vero e sincero scambio reciproco. E uno stimolo che
lo Spirito suscita costantemente nella Chiesa e che si fa più
insistente proprio nei momenti di maggiore difficoltà.
23. Sono peraltro ben cosciente che in questo momento alcune tensioni
tra la Chiesa di Roma ed alcune Chiese d'Oriente rendono più difficile
il cammino della stima reciproca in vista della comunione. Più volte
questa Sede di Roma si è sforzata di emanare direttive che favoriscano
il cammino comune di tutte le Chiese in un momento così importante per
la vita del mondo, soprattutto nell'Europa Orientale, dove eventi
storici drammatici hanno impedito spesso alle Chiese orientali, in tempi
recenti, di realizzare in pienezza il mandato dell'evangelizzazione che
pure sentivano impellente [cfr. Giovanni Paolo II, Lettera ai Vescovi
del Continente europeo (31 maggio 1991): AAS 84 (1992), 163-168; inoltre
«Les principes généraux et normes pratiques pour coordonner
l'évangélisation et l'engagement oecuménique de l'Église catholique en
Russie et dans les autres Pays de la C.E.I.» (pubblicati dalla
Pontificia Commissione Pro Russia il 1° giugno 1992)].
Situazioni di maggiore libertà offrono loro oggi rinnovate
opportunità anche se i mezzi a loro disposizione sono limitati a causa
delle difficoltà dei Paesi ove operano. Desidero affermare con forza che
le comunità d'Occidente sono pronte a favorire in tutto - e non poche
già operano in tal senso - l'intensificazione di questo ministero di
diaconia, mettendo a disposizione di tali Chiese l'esperienza acquisita
in anni di più libero esercizio della carità. Guai a noi se l'abbondanza
dell'uno fosse causa dell'umiliazione dell'altro o di sterili e
scandalose competizioni. Da parte loro le comunità d'Occidente si
faranno un dovere anzitutto di condividere, ove possibile, progetti di
servizio con i fratelli delle Chiese d'Oriente o di contribuire alla
realizzazione di quanto esse intraprendono al servizio dei loro popoli e
comunque mai ostenteranno, nei territori di presenza comune, un
atteggiamento che possa apparire irrispettoso dei faticosi sforzi che le
Chiese d'Oriente intendono compiere, con tanto maggior merito quanto
più precarie sono le loro disponibilità.
Esprimere gesti di comune carità, l'una verso l'altra ed insieme
verso gli uomini che si trovano in necessità, apparirà come un atto di
immediata eloquenza. Evitare questo o addirittura testimoniare il
contrario indurrà quanti ci osservano a credere che ogni impegno di
riavvicinamento fra le Chiese nella carità è solo enunciazione astratta,
senza convinzione e senza concretezza.
Sento fondamentale il richiamo del Signore ad operare in ogni modo
perché tutti i credenti in Cristo testimonino insieme la propria fede,
soprattutto nei territori dove più consistente è la convivenza fra figli
della Chiesa cattolica - latini e orientali - e figli delle Chiese
ortodosse. Dopo il comune martirio patito per Cristo sotto l'oppressione
dei regimi atei, è giunto il momento di soffrire, se necessario, per
non venire mai meno alla testimonianza della carità tra cristiani,
perché se anche dessimo il nostro corpo per essere bruciato, ma non
avessimo la carità, a nulla servirebbe (cfr. 1Cor 13,3). Dovremo
pregare intensamente perché il Signore intenerisca le nostre menti e i
nostri cuori e ci doni la pazienza e la mitezza.
24. Credo che un modo importante per crescere nella comprensione
reciproca e nell'unità consista proprio nel migliorare la nostra
conoscenza gli uni degli altri. I figli della Chiesa cattolica già
conoscono le vie che la Santa Sede ha indicato perché essi possano
raggiungere tale scopo: conoscere la liturgia delle Chiese d'Oriente
[cfr. Congregazione per L'Educazione Cattolica, Istr. In ecclesiasticam
futurorum (3 giugno 1979), 48: En Vat 6, p. 1080]; approfondire la
conoscenza delle tradizioni spirituali dei Padri e dei Dottori
dell'Oriente cristiano [cfr. Congregazione per l'Educazione Cattolica,
Istr. Inspectis dierum (10 novembre 1989): AAS 82 (1990), 607-636];
prendere esempio dalle Chiese d'Oriente per l'inculturazione del
messaggio del Vangelo; combattere le tensioni fra Latini e Orientali e
stimolare il dialogo fra Cattolici e Ortodossi, formare in istituzioni
specializzate per l'Oriente cristiano teologi, liturgisti, storici e
canonisti che possano diffondere, a loro volta, la conoscenza delle
Chiese d'Oriente; offrire nei seminari e nelle facoltà teologiche un
insegnamento adeguato su tali materie, soprattutto per i futuri
sacerdoti [cfr. Congregazione per L'Educazione Cattolica, Lett. circ. En
égard au développement (6 gennaio 1987), 9-14: L'Osservatore Romano, 16
aprile 1987, p. 6]. Sono indicazioni sempre molto valide, sulle quali
intendo insistere con particolare forza.
25. Oltre alla conoscenza, sento molto importante la frequentazione
reciproca. Al riguardo, auspico che un'opera particolare esercitino i
monasteri, proprio per il ruolo tutto speciale che riveste la vita
monastica all'interno delle Chiese e per i molti punti che uniscono
l'esperienza monastica, e quindi la sensibilità spirituale, in Oriente e
in Occidente. Un'altra forma di incontro è costituita dall'accoglienza
di docenti e studenti ortodossi presso le Università Pontificie ed altre
istituzioni accademiche cattoliche. Continueremo a fare il possibile
perché tale accoglienza possa assumere proporzioni maggiori. Dio
benedica inoltre la nascita e lo sviluppo di luoghi destinati proprio
all'ospitalità dei nostri fratelli d'Oriente, anche in questa città di
Roma, che custodisce la memoria vivente e comune dei corifei degli
Apostoli e di tanti martiri.
E importante che le iniziative d'incontro e di scambio coinvolgano
nel modo e nelle forme più ampie le comunità ecclesiali: sappiamo ad
esempio quanto positive possano risultare iniziative di contatto tra
parrocchie, come «gemellate» per un reciproco arricchimento culturale e
spirituale, anche nell'esercizio della carità.
Giudico molto positivamente le iniziative di pellegrinaggi comuni sui
luoghi dove la santità si è espressa in modo particolare, nel ricordo
di uomini e donne che in ogni tempo hanno arricchito la Chiesa del
sacrificio della propria vita. In questa direzione sarebbe poi un atto
di grande significato il pervenire al riconoscimento comune della
santità di quei cristiani che negli ultimi decenni, in particolare nei
paesi dell'Est europeo, hanno versato il sangue per l'unica fede in
Cristo.
26. Un pensiero particolare va poi ai territori della diaspora dove
vivono, in ambito a maggioranza latina, molti fedeli delle Chiese
orientali che hanno lasciato le loro terre d'origine. Questi luoghi,
dove più facile è il contatto sereno all'interno di una società
pluralistica, potrebbero essere l'ambiente ideale per migliorare e
intensificare la collaborazione fra le Chiese nella formazione dei
futuri sacerdoti, nei progetti pastorali e caritativi, anche a vantaggio
delle terre d'origine degli Orientali.
Agli Ordinari latini di quei Paesi raccomando in modo particolare lo
studio attento, la piena comprensione e la fedele applicazione dei
principi enunciati da questa Sede sulla collaborazione ecumenica [cfr.
Pont. Consiglio per la Promozione dell'Unità dei Cristiani, Directoire
pour l'application des principes et des normes sur l'Oecumenisme, V: AAS
85 (1993), 1096-1119] e sulla cura pastorale dei fedeli delle Chiese
orientali cattoliche, soprattutto quando costoro sono sprovvisti di una
propria Gerarchia.
Invito i Gerarchi e il clero orientale cattolico a collaborare
strettamente con gli Ordinari latini per una pastorale efficace che non
sia frammentaria, soprattutto quando la loro giurisdizione si estende su
territori molto vasti ove l'assenza di collaborazione significa, in
effetti, l'isolamento. I Gerarchi orientali cattolici non trascureranno
alcun mezzo per favorire un clima di fraternità, di stima sincera e
reciproca, e di collaborazione con i loro fratelli delle Chiese alle
quali non ci unisce ancora una comunione piena, in particolare verso
coloro che appartengono alla medesima tradizione ecclesiale.
Laddove in Occidente non vi fossero sacerdoti orientali per assistere
i fedeli delle Chiese orientali cattoliche, gli Ordinari latini ed i
loro collaboratori operino perché cresca in quei fedeli la coscienza e
la conoscenza della propria tradizione, ed essi siano chiamati a
cooperare attivamente, con il loro apporto specifico, alla crescita
della comunità cristiana.
27. Con riferimento al monachesimo, in considerazione della sua
importanza nel cristianesimo d'Oriente, desideriamo che esso rifiorisca
nelle Chiese orientali cattoliche e siano incoraggiati quanti si sentono
chiamati a operare per questo rafforzamento [cfr. Messaggio del Sinodo
Generale Ordinario dei Vescovi, VII: «Appello alle Religiose e Religiosi
delle Chiese Orientali» (27 ottobre 1994): L 'Osservatore Romano, 29
ottobre 1994, p.7]. Esiste infatti un intrinseco legame fra la preghiera
liturgica, la tradizione spirituale e la vita monastica in Oriente.
Proprio per questo, anche per loro una ripresa ben formata e motivata
della vita monastica potrebbe significare una vera fioritura ecclesiale.
Ne si dovrà pensare che ciò diminuisca l'efficacia del ministero
pastorale, che anzi uscirà corroborata da una così robusta spiritualità e
ritroverà in tal modo la sua collocazione ideale. Tale auspicio
riguarda anche i territori della diaspora orientale, ove la presenza di
monasteri orientali darebbe maggiore solidità alle Chiese orientali in
quei Paesi, offrendo inoltre un prezioso apporto alla vita religiosa dei
cristiani d'Occidente.
Camminare insieme verso l'«Orientale Lumen»
28. Nel concludere questa Lettera il mio pensiero va ai diletti
fratelli i Patriarchi, i Vescovi, i Sacerdoti e i Diaconi, i Monaci e le
Monache, gli uomini e le donne delle Chiese d'Oriente.
Sulla soglia del terzo millennio noi tutti sentiamo giungere alle
nostre Sedi il grido degli uomini, schiacciati dal peso di minacce gravi
eppure forse persino a loro insaputa, desiderosi di conoscere la storia
d'amore voluta da Dio. Quegli uomini sentono che un raggio di luce, se
accolto, può ancora disperdere le tenebre dall'orizzonte della tenerezza
del Padre.
Maria, «Madre dell'astro che non tramonta» [Horologion, Inno
Akathistos alla Santissima Madre di Dio, Ikos 5], «aurora del mistico
giorno» [Ibidem], «oriente del Sole di gloria» [Horologion, Compieta
della domenica (1° tono) nella liturgia bizantina], ci addita
l'Orientale Lumen.
Da Oriente ogni giorno torna a sorgere il sole della speranza, la
luce che restituisce al genere umano la sua esistenza. Da Oriente,
secondo una bella immagine, tornerà il nostro Salvatore (cfr. Mt 24,27).
Gli uomini e le donne d'Oriente sono per noi segno del Signore che
torna. Noi non possiamo dimenticarli, non solo perché li amiamo come
fratelli e sorelle, redenti dallo stesso Signore, ma anche perché la
nostalgia santa dei secoli vissuti nella piena comunione della fede e
della carità ci urge, ci grida i nostri peccati, le nostre reciproche
incomprensioni: noi abbiamo privato il mondo di una testimonianza comune
che, forse avrebbe potuto evitare tanti drammi se non addirittura
cambiare il senso della storia.
Noi sentiamo con dolore di non potere ancora partecipare alla
medesima Eucaristia. Ora che il millennio si chiude e il nostro sguardo è
tutto rivolto al Sole che sorge, li ritroviamo con gratitudine sul
percorso del nostro sguardo e del nostro cuore.
L'eco del Vangelo, parola che non delude, continua a risuonare con
forza, indebolita solo dalla nostra separazione: Cristo grida, ma l'uomo
stenta a sentire la sua voce perché noi non riusciamo a trasmettere
parole unanimi. Ascoltiamo insieme l'invocazione degli uomini che
vogliono udire intera la Parola di Dio. Le parole dell'Occidente hanno
bisogno delle parole dell'Oriente perché la Parola di Dio manifesti
sempre meglio le sue insondabili ricchezze. Le nostre parole si
incontreranno per sempre nella Gerusalemme del cielo, ma invochiamo e
vogliamo che quell'incontro sia anticipato nella Santa Chiesa che ancora
cammina verso la pienezza del Regno.
Voglia Dio far breve il tempo e lo spazio. Presto, molto presto
Cristo, l'Orientale Lumen, ci conceda di scoprire che in realtà,
nonostante tanti secoli di lontananza, eravamo vicinissimi, perché
insieme, forse senza saperlo, camminavamo verso l'unico Signore, e
quindi gli uni verso gli altri.
L'uomo del terzo millennio possa godere di questa scoperta,
finalmente raggiunto da una parola concorde e per questo pienamente
credibile, proclamata da fratelli che si amano e si ringraziano per le
ricchezze che reciprocamente si donano. E così noi ci presenteremo a Dio
con le mani pure della riconciliazione e gli uomini del mondo avranno
una solida ragione in più per credere e per sperare.
Con questi voti imparto a tutti la mia Benedizione.
Dal Vaticano, il 2 maggio, memoria di S. Atanasio, Vescovo e Dottore della Chiesa, dell'anno 1995, decimosettimo di Pontificato.