lunedì 20 dicembre 2021

Ucraina ha nuovo Ambasciatore presso la Santa Sede




 Ucraina nomina un nuovo Ambasciatore presso la Santa Sede 

di Yaryna Moroz Sarno


   Il 14 dicembre del 2021 con decreto pubblicato dall'Ufficio del Presidente è stato nominato dal presidente dell'Ucraina Volodymyr Zelenskyy un nuovo ambasciatore dell'Ucraina in Vaticano Andriy Yurash.

  Andriy Yurash (17 gennaio 1969) è un politologo (PhD), studioso della religione, esperto delle relazioni tra lo stato e la chiesa, dell'etnopolitica. Si è laureato con lode nel 1992 presso la Facoltà di Giornalismo dell'Università Nazionale Ivan Franko di Leopoli, era professore associato presso la Facoltà di Giornalismo dell'Università Nazionale a Leopoli e dell'Università Pedagogica di Mykhailo Dragomanov a Kyiv. Nel 1996 è entrato nell'Associazione Nazionale dei Giornalisti dell'Ucraina. Dal 1997 è membro dell'Associazione panucraina degli studiosi religiosi (dal 2007 - membro del Consiglio), è diventato uno dei fondatori dell'Associazione internazionale per lo studio della religione nell'Europa centrale e orientale. Nel 2007 è stato invitato a far parte dell'International Editorial Board of religion, state and society, pubblicato da Routledge, Taylor & Francis Group (Oxford, UK). Dal 2014 al 2020 era direttore del Dipartimento della Religione e le Nazionalità del Ministero della Cultura dell'Ucraina, dal 2020 nel dipartimento dell'etnololitica e religione del Segretariato del Consiglio dei Ministri. Ha partecipato attivamente alla questione del Tomos per la Chiesa ortodossa dell'Ucraina.
  Sposato, padre di tre figli, il figlio maggiore Svyatoslav Yurash (n. 1996) è deputato del partito "Servo del Popolo". Sua moglie, Diana Yurash è la produttrice e regista cinematografica, membro dell'Accademia Ucraina della Cinematografia. 

giovedì 2 dicembre 2021

SKOVORODA simbolo della rinascenza filosofica e culturale dell'Ucraina, di Pierre-Alexandre Machet



SKOVORODA symbole de la renaissance philosophique et culturelle de l’Ukraine.

di Pierre-Alexandre Machet



a) SKOVORODA et sa vision utopique de la nouvelle Ukraine

Selon VOLTAIRE, l’Ukraine a toujours rêvé d’être libre. Il n’y a rien d’étonnant que le premier philosophe ukrainien de l’époque des Lumières qui incarne par excellence l’homme éclairé du XVIII ème siècle, Gregory SKOVORODA, ait eu sa vision personnelle en ce qui concerne l’avenir possible de son pays. En étant un homme libre il a transformé sa liberté en une mission en prouvant la liberté de l’homme qui est la valeur suprême et qu’en étant libre on peut se connaître soi-même et ainsi parvenir à connaître Dieu. Pour ce philosophe ukrainien, la liberté, la nature et le bonheur sont les sujets de prédilection de sa pensée. En annonçant le concept de philosophie cordocentrique, il fait de l’Homme l’objet principal de sa théorie de ses préoccupations. 
L’Homme est pour SKOVORODA, l’objet essentiel de son étude. Selon SKOVORODA, la philosophie du cœur, prévoit que par les efforts cordocentriques, l’homme peut s’avancer vers la Sagesse. Ainsi, SKOVORODA rejette le rationalisme occidental sans ignorer pour autant le rôle de l’intellect, car selon SKOVORODA, il est nécessaire et doit être considéré comme une notion positive mais cependant secondaire qui a un rôle de support pour réaliser les orientations du cœur, parce que pour SKOVORODA l’intellect n’est juste qu’un instrument qui a pour défaut de vieillir avec le cerveau humain. En revanche, le cœur est capable de transmettre à la conscience toutes les pensées, toutes les opinions, toutes les réflexions en les reliant aux désirs du cœur. 
Pour SKOVORODA, être maître de soi-même, c’est être conduit par le cœur, car c’est le cœur qui est le véritable maître et l’intellect n’est qu’un serviteur obéissant. « Voilà comment SKOVORODA conçoit l’harmonie, l’équilibre des rôles respectifs de l’intellect et du cœur. Ce n’est pas par hasard que le peuple ukrainien désigne ainsi SKOVORODA : ‘Nach pershyj rozoum, « Notre premier sage », car la sagesse est une vertu à la fois de l’intellect et du cœur » 489 . En avançant sa philosophie cordocentrique SKOVORODA envisage comme obligatoire la création en perspective d’un nouveau type d’homme; par conséquent on peut dire que SKOVORODA est un philosophe à la fois romantique et utopique car il croit en l’Homme et le considère comme étant capable de s’élever de la terre vers le ciel. Selon le concept Skovorodien de « Cordocentrisme », l’Homme doit cultiver sa spiritualité se laissant guider par le cœur. Selon SKOVORODA ce travail intérieur sur la fidélité à soi-même conduit l’Homme vers la transfiguration. 
C’est ainsi que selon SKOVORODA peut apparaitre un nouveau type d’Homme. SKOVORODA nous propose donc un nouvel esprit, une sorte de renaissance, un nouvel Homme. « Lorsque l’Homme est saturé de pensées nouvelles, de visions nouvelles, imbu d’un esprit nouveau, évangélique : il renaît. Renaitre chaque jour, c’est se révéler à soi-même un peu de son moi-géant, un peu de son être intime ». 
A travers son œuvre poétique comme éducateur et avec la force de sa théorie philosophique, SKOVORODA a voulu transmettre à ses compatriotes l’idée de la formation d’un nouvel Homme, donc d’une nouvelle société, qui sera basée sur l’esprit évangélique qui a pour centre le cœur. 
C’est pourquoi en rêvant au Nouvel Homme, il a rêvé à la nouvelle Ukraine. « Dans l’Ukraine future je vois tout renouvelé, des hommes nouveaux, de nouvelles créatures, de nouvelles créations et une victoire nouvelle et glorieuse. Oh ! comme je me sens bien et léger dans cette nouvelle société. Comme je me sens heureux tranquille, plein d’amour et libre » . 
Aujourd’hui en Ukraine libre, cette théorie skovorodienne où l’Homme devient l’idéal de soimême, une telle incarnation de la personne de cœur peut malgré son aspect utopique enflammer l’aspiration de la société ukrainienne et provoquer de profondes recherches spirituelles aussi bien dans le domaine philosophique que dans celui de la foi. 
Dans les années 1970, Antoine Eugène KALUZNY a prédît que « la beauté des hommes cordocentriques s’élèvera à l’Est avec la renaissance du peuple Cosaque, du pays de SKOVORODA. Cela demande un travail constant, du courage, de l’héroïsme, du caractère, de la persévérance et de la patience. Cela demande surtout une foi inébranlable en l’homme et en Dieu ». L’on constate qu’aujourd’hui l’Ukraine est en train de redécouvrir les pensées de SKOVORODA mais se trouve encore très loin du pays rêvé par SKOVORODA. 
Or, d’après SKOVORODA, tout est possible car l’Homme est le projet constant. Donc, c’est à l’Ukraine de faire vivre les idées de son philosophe cordocentrique. De fait, l’on peut trouver tout ce que l’on veut chez SKOVORODA. Mais surtout il faut souligner l’originalité de sa philosophie cordocentrique. Pour lui tout dépend en quelque sorte du cœur qui est un signe de la transcendance. Malgré son cordocentrisme, SKOVORODA semble être un philosophe sans système. 
On note chez lui l’influence des philosophes de l’Antiquité et aussi l’herménetique biblique de SKOVORODA avec un pays idéal inspiré de sa notion cordocentrique avec un système multiculturel et pluraliste. On trouve chez ce philosophe le désir d’une société socialement juste où chacun trouverait le bonheur. Par ses idées SKOVORODA apparaît très en avance sur son temps.


b) SKOVORODA et son rôle dans l’idée nationale

Le plus grand philosophe ukrainien de tous les temps est SKOVORODA. Il appartient à la mémoire du peuple ukrainien, c’est pourquoi il n’est pas étonnant qu’après l’indépendance de l’Ukraine, quand la renaissance des mythes nationaux devient une grande préoccupation de ce pays, SKOVORODA soit reconu comme une personnalité importante pour l’Histoire ukrainienne. Bien sûr, le mythe de SKOVORODA est lié à un autre mythe ukrainien, l’Université Académie MOHYLA . 
Lorsque l’État ukrainien restitue les droits et les locaux d’autrefois à cet ancien établissement de prestige, cette grande École fait de son ancien élève, SKOVORODA, une gloire nouvelle pour elle. En quelque sorte, elle vit de la gloire de ce philosophe, donc elle entretient le mythe de SKOVORODA et elle relance recherches et manifestations liées à la personne de ce penseur. Ce qui distingue SKOVORODA des autres personnalités mythiques de l’Histoire ukrainienne, c’est son appartenance à l’activité intellectuelle de l’époque des Lumières. 
Pour les Ukrainiens, SKOVORODA est leur fierté intellectuelle, historique. Ce philosophe à l’état pur est le créateur de la philosophie ukrainienne et prouve que l’Ukraine n’était pas barbare au XVIII ème siècle, si elle a eu sur son sol, un philosophe de cette importance. Donc, SKOVORODA vaut plus aujourd’hui qu’autrefois. Pourquoi ? Parce qu’il représente une valeur sûre de la vie intellectuelle ukrainienne de maintenant. Sa mémoire a profité en quelque sorte de l’indépendance ukrainienne. 
Déjà en 1835, dans la revue russe « Teleskop », le chercheur A. HASDEN ne tarit pas d’éloge au sujet de cet intellectuel. Il a écrit en effet « Telle une montagne isolée au milieu de la steppe, se tenait SKOVORODA, tout seul, en son époque dans la vieille Ukraine » 493 . 
Au XXI ème siècle, ce personnage extraordinaire reste inégalé. On comprend mieux aujourd’hui pourquoi SKOVORODA est unanimement évoqué comme une figure emblématique du XVIII ème siècle ukrainien. Mais on comprend aussi mieux le rôle de l’Académie de Kiev dans le parcours de SKOVORODA. Car c’est ce milieu éclairé de son Académie qui a donné au philosophe le fondement de ses connaissances et a continué de l’inspirer après son voyage en Occident où il a découvert les nouvelles pensées des Lumières. Par conséquent l’analyse en liant ces deux phénomènes culturels de l’Ukraine nous permet de situer dans le temps et dans l’espace, la pensée naissante ukrainienne et de constater le rapport de SKOVORODA avec les Lumières. 
C’est à l’Académie de Kiev qu’il s’est initié à la philosophie antique et c’est là également que sa pensée se tourna vers l’Europe éclairée. C’est d’elle que lui vinrent ses inspirations. « Ce qui est certain c’est que l’Académie de Kiev était la seule institution de hautes études en Ukraine et donc la seule à offrir une synthèse condensée et un accès systématisé au trésor des civilisations occidentales ». Étant un mythe national, en quoi SKOVORODA peut-il être toujours important dans le monde intellectuel de l’Ukraine ? Que peut-on en tirer, encore aujourd’hui ? C’est grâce à l’existence de SKOVORODA que la philosophie ukrainienne peut reprendre. Peut-être, justement en étudiant encore et encore l’héritage de ce philosophe, la nouvelle philosophie va s’enrichir d’idées inédites. Il faut espérer que l’œuvre de SKOVORODA va inspirer les philosophes ukrainiens d’aujourd’hui. 
La pensée de SKOVORODA et son modèle de l’homme authentique ainsi que sa projection permanente sur la société peuvent aider les Ukrainiens à prendre conscience des gens et à favoriser les rapprochements entre l’Homme et la nature. Dans le contexte moderne de l’Ukraine on peut parler aujourd’hui d’un véritable enseignement de SKOVORODA à la société ukrainienne au sens le plus large et le plus noble du mot. Le terme le plus adapté à ce phénomène serait celui de « skovorodisme » qui engendre à son tour la naissance de nombreux « skovorodistes » (les adeptes de la philosophie de SKOVORODA ou des élèves spirituels). Or, ce qu’il importe de souligner ici, c’est le rôle des idées de SKOVORODA et leur influence sur la société ukrainienne contemporaine. 
Selon Tatiana SIROTCHOUK, ce n’est pas par hasard que la première université ukrainienne du XIX ème siècle a été ouverte à Kiev, ville où SKOVORODA a passé la plus longue période de sa vie et que l’Ukraine sans SKOVORODA serait restée encore sans aucune université moderne. Soulignons que sans aucun doute SKOVORODA est considéré comme un personnage d’une importance exceptionnelle, qui mieux que lui peut représenter l’Ukrainité ? En effet c’est grâce à sa pensée originale que le peuple ukrainien peut affirmer qu’il est rentré dans la civilisation, en quelque sorte grâce à SKOVORODA et avec SKOVORODA. Et l’originalité du peuple ukrainien, son originalité culturelle, passe d’abord par l’originalité de la pensée de SKOVORODA et de sa vie. 
Sachant qu’à l’époque de SKOVORODA le phénomène du Kobzar était très vivant, très présent dans la société ukrainienne, on peut faire le parallèle entre ce fait historique, typiquement ukrainien et la vie de SKOVORODA. En effet, ces bardes jouant de la kobza menaient eux aussi une vie errante; pour ce détachement du matériel et de leur mémoire historique, ils furent très appréciés par le peuple ukrainien. On peut envisager ainsi que SKOVORODA, au regard du peuple, a été leur kobzar, c’est-à-dire un de leurs sages, c’est pourquoi il était très populaire et très apprécié par les gens simples. 
Comme le dit Taras ZAKYDALSKYI : « Ils l’aimaient pour la vie exemplaire qu’il menait, pour ses protestations contre les abus des classes supérieures et aussi pour les chansons et fables qu’il a composées ». Les liens entretenus par SKOVORODA avec les gens les plus défavorisés apportaient à cet homme une certaine notoriété auprès des masses. Or, c’est surtout pour ses liens avec le peuple qu’il vit dans la mémoire collective ukrainienne jusqu’à nos jours. Nous pensons que le style de vie mené par SKOVORODA peut nous permettre de le considérer comme le philosophe du peuple dans le sens du terme le plus beau et le plus noble. 
L’originalité de SKOVORODA est soulignée par sa façon de vivre, d’autant plus qu’on ne connaît presque pas d’exemple semblable d’un philosophe errant qui pourrait comme SKOVORODA consacrer sa vie à la liberté de pensée. Nous croyons qu’il est impossible de séparer l’originalité des idées de SKOVORODA de son Être et de ses relations avec la société. Nous soutenons l’opinion de Taras ZAKYDALSKY: « Ma conjecture est que Skovoroda pensait que sa mission de renouveler les cœurs de ceux qui était autour de lui ne pourrait être accompli que par des contacts personnels. ». 
Par conséquent, tout de suite, nous pensons à deux de ses prédécesseurs! : le Christ et SOCRATE! Donc on peut affirmer sans équivoque que SKOVORODA a été un penseur libre et national déjà de son vivant, bien que son influence philosophique fut très limitée à son époque comme le prouve la première publication de ses œuvres parue en 1798, donc quatre ans après sa mort. Et ce fut le dialogue « Narcisse ». Pour une autre publication, il a fallu attendre 1861, et ce fut celle de I. T LISENKOV. Pour commémorer le centième anniversaire de la mort du philosophe, D. I. Bahalij a réalisé une édition de ses œuvres. En 1912, V. D. BONCH-BRUEVITCH a préparé l’édition des œuvres de SKOVORODA en deux volumes mais un seul volume parut. La première édition des œuvres complètes de SKOVORODA fut élaborée sous la direction de l’Académie des Sciences de l’Ukraine soviétique parue en 1961.
L’influence de SKOVORODA sur la pensée philosophique et la culture ukrainiennes au fil du temps devint de plus en plus riche, et cette influence sur la culture nationale a été possible grâce aussi aux spécialistes russes qui ont toujours considéré SKOVORODA comme un précurseur de la philosophie russe. C’est ainsi que SKOVORODA a été apprécié comme un philosophe très important par ERN, CHPET, ZENKOVSKY, FLOROVSKY et quelques autres, de même que par des écrivains russes comme DOSTOIEVSKY, SOLOVIEV et TOLSTOÏ. Aujourd’hui toute la particularité de la pensée skovorodienne, renforcée par l’intérêt pour elle de la nouvelle société ukrainienne, prend un nouvel élan et devient l’un des concepts de l’idée nationale ukrainienne. 
Donc SKOVORODA revient de façon légitime comme le prophète de son pays pour faire réapparaître l’Ukraine sur le chemin de l’application des idées et des valeurs démocratiques comme des normes de la vie sociale de ce pays libre, comme en rêvait son fils, ce philosophe errant qui a tant aimé le peuple ukrainien et a consacré sa vie pour changer l’Homme.


c) SKOVORODA et l’européanité

Le retour inopiné de l’Ukraine tant rêvé par les Ukrainiens depuis la nuit des temps peut être comparé à l’apparition miraculeuse de l’Atlantide. Ainsi, désormais, le peuple ukrainien qui revient comme « une nation de nulle part » s’affirme comme l’entité existante dans la mémoire européenne. Eclipsée pendant presque trois siècles, l’Ukraine veut réapparaître comme égale parmi les autres nations européennes. Pour cela, elle s’appuie sur son ancienneté en montrant et en faisant renaître ses acquits culturels comme héritage européen. Mais pour réussir sa renaissance et pour prouver aujourd’hui son existence légitime, l’Ukraine a besoin que l’Europe s’efforce de se souvenir d’elle quand elle faisait partie intégrante de la civilisation du Vieux Continent. Pour répondre à l’appel de l’Ukraine, la question se pose de savoir à quelles périodes l’Europe doit-elle revenir pour creuser dans la mémoire européenne.
Les historiens ukrainiens qui réécrivent à nouveau l’Histoire de leur pays veulent à tout prix prouver l’appartenance des Ukrainiens à l’Europe depuis déjà l’époque de l’antiquité, et malgré tous ces efforts, leurs concepts nous paraissent peu crédibles. En revanche, avec certitude indiscutable, l’époque des Lumières peut être considérée comme la période historique faisant référence à l’européanité du peuple ukrainien. En effet quels indices nous prouvent l’exactitude de cette idée ? La réponse est simple, c’est la figure incontournable de la culture ukrainienne, le philosophe Grigori SKOVORODA. On ne peut pas rêver mieux pour le peuple ukrainien d’atteindre le niveau international par sa philosophie originale. La pensée skovorodienne par elle-même sauve l’Ukraine de l’oubli. En étant Ukrainien ce philosophe appartient à l’Histoire de la civilisation européenne. 
Comme cela a été démontré plus haut, la philosophie de SKOVORODA a attiré depuis toujours les spécialistes de ce domaine aussi bien dans son pays qu'à l'étranger. Même à l’époque soviétique, les philosophes marxistes se penchaient sur l’héritage de ce premier véritable philosophe de l’Europe Orientale. Pour mettre en concordance les pensées de SKOVORODA avec l’idéologie communiste, les philosophes soviétiques manipulèrent l’héritage skovorodien de telle façon, que selon eux, SKOVORODA devient un philosophe révolutionnaire, marxiste dialecticien. Son style de vie a joué un rôle important pour montrer que SKOVORODA a rejeté la société dans laquelle régnaient l’inégalité et l’exploitation de l’homme par l’homme.
La critique des dogmes de l’Église par SKOVORODA et ses opinions au sujet de la Bible considérée par lui comme un conte, furent des prétextes pour les chercheurs soviétiques pour affirmer que SKOVORODA était surtout le poète des pauvres, donc du prolétariat. Ainsi les œuvres littéraires de SKOVORODA furent inclues dans les programmes des écoles du deuxième cycle à partir de la cinquième et des notions sur la pensée de SKOVORODA furent enseignées dans les cours de philosophie à l’Université. L’étude de l’héritage plus complet de SKOVORODA a été obligatoire dans les programmes des facultés de Lettres à l’Université ou dans les Instituts pédagogiques. Chaque année des centaines de milliers de jeunes soviétiques ont écrit leur dissertation au niveau de la licence, du Master, du DEA. Or, bien sûr, tous ces travaux incluant les thèses de doctorats et les manuels des professeurs ne s’éloignaient pas du concept marxiste. 
En même temps, l’Occident n’est pas resté indifférent à ce phénomène philosophique de l’Europe de l’Est. Ainsi plusieurs travaux sur SKOVORODA furent effectués dans plusieurs pays d’Europe Occidentale durant le XX ème siècle, plus specialement en Italie, en Pologne, en Allemagne et bien sûr en France. De nombreuses recherches suivirent aux USA et au Canada (voir Bibliographie, p. 395). Les regards portés sur la pensée de SKOVORODA sont multiples et l’interprétation des chercheurs de l’Ouest fut naturellement opposée au concept soviétique. 
Avec le temps, les choses se remirent à leur place. La gloire soviétique de SKOVORODA a vécu. Mais la nouvelle époque commencée avec l’indépendance de l’Ukraine s’ouvre à la philosophie de SKOVORODA. Aujourd’hui, l’Ukrainité de SKOVORODA est prouvée et admise sans équivoque. Mais, malgré tous les efforts des Ukrainiens pour que les Russes ne touchent pas à « leur philosophe », les Russes continuent leurs travaux sur ce grand philosophe. Comme exemple de cela, on peut présenter le livre de MARTCHENKO O.V. Grigorij SKOVORODA i russkaja filosofskaja mysl’ XIX-XX vekov [Grégoire SKOVORODA et la pensée philosophique russe : XIXème -XXème siècle].
L’auteur de cet ouvrage explique que la figure de Grégoire Savitch SKOVORODA (1722- 1794) dans l’Histoire de la philosophie de son pays devient dans ce sens complètement particulière. « Étant représentant de la Tradition culturelle et philosophique ukrainienne, lié surtout à l’école Kiévienne, dans l’esprit philosophique russe, il a été présent et dans de nombreux cas, continue d’être jugé en qualité de premier philosophe russe et jouant à cause de cela un rôle d’importance exceptionnelle : le rôle de « predtetcha » de la pensée philosophique spécifique russe, d’ailleurs cela concerne les penseurs de type slavophile et néo-slavophile ainsi que des philosophes d’orientation occidentaliste et néooccidentaliste ».
Aujourd’hui on peut constater que les spécialistes russes reconnaissent que SKOVORODA a appartenu à un autre monde culturel, à une autre formation philosophique que celle de la philosophie russe des XVIIème -XVIII ème siècles. A l’unanimité, eux disent que malgré le fait que la source d’inspiration pour SKOVORODA ait été, sans aucun doute, la pensée originale philosophico religieuse de l’Ukraine du XVIII ème siècle, SKOVORODA va rester pour toujours le point de départ de la philosophie russe; cela est indiscutable car c’est ainsi que voyaient le rôle de SKOVORODA dans la philosophie russe de tels esprits illustres comme V. ERN, B. ZENKOVSKY, G. CHPET etc... Le travail de MARTCHENKO s’ajoute aux autres ouvrages consacrés à la vie et à l’œuvre de SKOVORODA écrits dans plusieurs pays en plusieurs langues. Parmi eux on peut citer les noms suivants : D. I. BAGALEÏ, N. F. SOUMTSOV, D. I. TCHIŽEVSKY, A. E. KALOUŽNY, I. IVANIO, You. A. BARABACH, L. V. OUCHKALOV, E. VON ERDMAN, J. MIRCUK, I. ZAKYDALSKY, R. HANTULA, E. VOLSKY etc…
Depuis l’indépendance de l’Ukraine, la tendance est à l’augmentation des publications et des travaux sur le philosophe ukrainien SKOVORODA. En devenant une référence pour l’européanité de l’Ukraine, SKOVORODA se retrouve au centre des intérêts des chercheurs partisans de l’idée selon laquelle l’Histoire de l’Ukraine c’est une partie de l’Histoire de l’Europe. 
Ce concept a été brillamment exposé par Tatiana SIROTCHOUK dans son ouvrage La vie intellectuelle et littéraire en Ukraine au siècle des Lumières dont la troisième partie est consacrée entièrement à SKOVORODA et porte le titre de « Des Lumières à une Lumière : le XVIII ème siècle de Grégoire SKOVORODA ». A travers ces recherches Tatiana SIROTCHOUK montre et démontre les liens entre la vision philosophique de Grégoire SKOVORODA et les pensées des Lumières, comme ROUSSEAU et VOLTAIRE. La manière de vivre de SKOVORODA et son idée de confronter, d’opposer l’homme naturel et l’homme social inspire l’auteur et le renvoie « inévitablement à la doctrine du retour à l’état de nature dont ROUSSEAU fut l’inventeur et le plus fervent adepte ». 
Selon D. BAHALIJ, SKOVORODA a été à la fois « philosophe et réformateur religieux », pour ce philosophe la religion doit être sans dogme. Ainsi Bahalij avance une idée selon laquelle pour SKOVORODA « la religion philosophique lui tenait lieu de philosophie et la philosophie qui lui tenait lieu de religion ». Cette croyance philosophique originelle de SKOVORODA pour Tatiana SIROTCHOUK apparait comme demandée et déplacée dans le siècle de la raison, excepté pour VOLTAIRE qui a affirmé : « Si Dieu n’existait pas il faudrait l’inventer ». Selon Tatiana SIROTCHOUK, cette similitude de faire lier dans la mentalité des philosophes du XVIII ème siècle, la philosophie et la théologie prouve que « SKOVORODA présente une cohérence évidente avec l’esprit européen, une cohérence hasardeuse sans doute si on se rappelle qu’il est théologien de formation, mais c’est surtout par ses réflexions libres et ses interprétations non-orthodoxes du Livre Saint qu’il adhère à la quête spirituelle d’un temps marqué par une religion philosophante ».
L’Ukraine dans ce parcours difficile et non évident suscite le plus profond intérêt de la part des chercheurs européens. Après l’indépendance du pays, Arkady JOUKOVSKY a écrit la première Histoire de l’Ukraine en français publiée en 1993. Andréas KAPPELER, chercheur allemand, a aussi écrit Petite histoire de l’Ukraine qui a été traduite en français et a paru en France en 1997. Le petit livre d’Olivier LAROUSSILHE L’Ukraine a été édité aux Presses universitaires de France en 1998. Ce livre aussi retrace l’Histoire de cette nation oubliée. Tous ces ouvrages partent du même constat que l’on ne connaît pratiquement rien en occident sur l’Ukraine. Ces auteurs sont ceux qui firent découvrir à l’Europe, l’Ukraine en tant que pays à part et donc original. Depuis ses diverses publications en Europe, l’Ukraine est sans arrêt présentée comme un sujet de recherches menées par les spécialistes européens.
Parmi les œuvres les plus remarquables consacrées à l’Ukraine, on peut citer spécialement l’ouvrage de Tatiana SIROTCHOUK La vie intellectuelle et littéraire en Ukraine au siècle des Lumières. L’auteur a pour but de définir l’apport et la place de l’Ukraine dans le phénomène intellectuel des Lumières. Cette chercheuse ukrainienne à l’Université de Nancy I dessine l’image de l’Ukraine à cette époque en utilisant largement des archives de toutes sortes, aussi bien ukrainiennes que françaises. Selon elle, l’Ukraine a bien adhéré à l’époque à l’atmosphère des Lumières et à leurs grandes valeurs parmi lesquelles, au premier rang, se trouvent le progrès de la raison, la diffusion du savoir et le combat pour la liberté.
Plusieurs de ces approches en Ukraine au XX ème siècle furent assurées par l’Académie MOHYLA de Kiev qui a joué un rôle de premier plan dans la vie intellectuelle d’une Ukraine ouverte sur l’Europe. Tout au long de son livre, l’auteur cherche des parallèles entre la pensée philosophique occidentale et celle de l’Ukraine. 
En passant de VOLTAIRE, DIDEROT ou ROUSSEAU à SKOVORODA, Tatiana SIROTCHOUK cherche les preuves de cohérence entre la philosophie originale du philosophe ukrainien et les pensées des Lumières. Souvent cette ténacité pour prouver la « luminosité » occidentale de la pensée de SKOVORODA est trop forcée à notre avis. Le concept de T. SIROTCHOUK parait marqué par le goût du temps, car aujourd’hui, les Ukrainiens se forcent de prouver leur originalité européenne. Souvent les chercheurs ukrainiens, dans ce but exagèrent un peu. En ce qui concerne le domaine de la philosophie ukrainienne, aujourd’hui on peut dire qu’elle est tournée vers le passé. Même si on voulait que cela se passe autrement, on constate que la philosophie ukrainienne rencontre une véritable crise concernant de nouvelles tendances. 
La situation est sauvée par le « Skovorodisme » : des études larges et profondes de l’héritage de Grégory SKOVORODA, le premier philosophe du XVIII ème siècle. Cette personnalité devient un héros national et son esprit éclairé inspire aujourd’hui les intellectuels ukrainiens à tel point qu’ils font des pensées de SKOVORODA l’idée nationale de l’Ukraine moderne. La popularisation de l’œuvre de SKOVORODA est prise très au sérieux par le gouvernement; cela est soutenu par les centres intellectuels et surtout les Universités. 
Le nom de SKOVORODA est attribué à des écoles, à des lycées, à des collèges, à des Universités, à des rues; de nombreux monuments sont érigés à sa gloire. De multiples prix culturels portent le nom de SKOVORODA. Ce qui nous rejoint, ce sont les traditions philosophiques qui s’installent en Ukraine. Ainsi l’Académie MOHYLA comme « alma mater » de SKOVORODA reste le phare de développement intellectuel et philosophique dans ce pays. Parmi les traditions on peut apprécier les Lectures Skovorodiennes qui ont lieu à l’Université de Kharkiv et à l’Université de Periaslav Khmelnytskyj. Dans le cadre de ces Lectures participent de nombreux spécialistes occidentaux. 
Ainsi, SKOVORODA reste une figure centrale dans l’idée nationale de reconstruction de l’Ukraine. Il reste aussi la personnalité incontournable dans le domaine intellectuel. S’il fût en avance sur son temps, peut-on dire aujourd’hui que le temps est venu pour que sa philosophie de l’Homme et son concept de philosophie cordocentrique puissent enfin être entendus par le peuple ukrainien ? Pour ce visionnaire, le but suprême de la vie de l’Homme sur la terre serait d’actualiser tous ses pouvoirs, ses capacités du corps et de l’esprit, ainsi que de la volonté et du cœur. C’est justement de ces valeurs humaines que la société ukrainienne a besoin aujourd’hui pour devenir une nation vraiment démocratique au sein de l’Europe libre.





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Fonte: Pierre-Alexandre Machet. Tradition culturelle et spécificité de la tradition philosophique en Ukraine. Littératures. Université Michel de Montaigne - Bordeaux III, 2014. (citaz. pag.177-186).
Tradition culturelle et spécificité de la tradition philosophique en Ukraine (archives-ouvertes.fr)



giovedì 16 settembre 2021

 VIAGGIO APOSTOLICO IN CANADA

DISCORSO DI GIOVANNI PAOLO II
ALLA COMUNITÀ UCRAINA

Cattedrale dei Santi Volodymyr e Santa Olga (Winnipeg)
Domenica, 16 settembre 1984

 

Cari fratelli e sorelle.

1. È una gioia essere con voi oggi nella cattedrale metropolitana dei santi Vladimiro e Olga a Winnipeg. Saluto voi, l’arcivescovo Hermaniuk, gli altri miei fratelli nell’episcopato, e tutti voi riuniti nel nome del nostro Signore Gesù Cristo. Con gioia noto le rappresentanze delle eparchie di Edmonton, Toronto, New Westminster e Saskatoon. Attraverso di voi, estendo il mio cordiale saluto alla Chiesa cattolica ucraina di rito bizantino e a tutto il popolo ucraino del Canada. Vi saluto come un fratello slavo, partecipando, al più alto grado, del vostro spirito e del vostro retaggio. Sono particolarmente felice di essere con voi poiché ci avviciniamo alla solenne ricorrenza del primo millennio del cristianesimo in Ucraina. In voi abbraccio - nella carità di Cristo - tutta la gente della vostra terra, con tutta la storia, la cultura e l’eroismo con cui essa ha vissuto la sua fede.

Trovandomi qui con voi, non posso non ricordare il grande uomo, il confessore della fede, l’arcivescovo maggiore e cardinale Slipyj, che Dio ha chiamato all’eternità. La sua morte ci ha avvolti in un grande lutto. Egli era degno successore del santo metropolita Andrej Sheptyczkyj. Nel periodo di difficoltà per la Chiesa cattolica ucraina, egli ha provato notevoli sofferenze e patimenti, ma non è crollato; anzi, come un eroe, ha resistito con dignità. Quando è tornato libero, è vissuto a Roma e ha continuato a lavorare con dedizione per il bene della Chiesa e del suo popolo. Come arcivescovo maggiore, ha visitato i vari gruppi di cattolici sparsi in tutto il mondo; ha curato le scienze, ha fondato il centro di studi superiori di San Clemente, ha pubblicato documenti e tante altre opere.

Nelle nostre preghiere invochiamo il Signore, perché lo premi per le sue sofferenze, per la sua fedeltà a Dio e alla Chiesa e per tutto il lavoro svolto. Sia di lui eterna memoria.

2. Come cattolici bizantini ucraini, voi avete ereditato una grande tradizione spirituale, che risale ad un migliaio di anni fa, al tempo di santa Olga e di suo nipote san Vladimiro. Chi poteva sapere, allora, come quella fede sarebbe cresciuta in maniera così armonica con la vostra cultura e quale grande impatto avrebbe avuto sulla vostra storia, tale da portare la grazia della redenzione nelle vite dei vostri antenati? Molto si potrebbe dire ancora sulla vostra storia non di rado legata a quella della mia terra natia; ma poiché il tempo stringe, devo limitarmi a ricordare solo alcuni momenti importanti del vostro difficile ma nobile passato.

Gli eventi di ogni tempo e luogo sono regolati dall’amoroso disegno di Dio, poiché Iddio è il Signore della storia. In modo particolare, la divina Provvidenza ha guidato il vostro sviluppo in Canada. L’archieparchia di Winnipeg, che è solo la terza sede metropolitana nella storia del popolo ucraino, fu eretta qui nel 1956, appena 44 anni dopo che vi fu dato il vostro primo vescovo. Questa provincia ecclesiastica, come quel piccolo granello di senape del Vangelo, ben presto crebbe e fiorì. Quando, per la prima volta, immigrati ucraini vennero in questa terra, essi portarono con sé una forte fede cattolica e un fermo attaccamento alle loro tradizioni religiose e culturali.

Essi diedero priorità alla costruzione delle chiese e delle scuole, desiderando preservare questa preziosa eredità e tramandarla ai loro figli. Essi affondarono le loro radici nel suolo canadese e ben presto divennero cittadini leali ed efficienti. Nello stesso tempo, alcuni generosi assistettero i nuovi immigrati. Non appena fu possibile, il vescovo metropolitano di Lwuow, il servo di Dio Andrej Sheptyckyj, mandò sacerdoti zelanti in loro aiuto. Egli stesso venne in visita nel 1910 e preparò la strada all’incarico del vescovo Budka, il primo dei vostri diligentissimi vescovi in questa terra. È importante ricordare anche i numerosi contributi dati dai locali vescovi e sacerdoti di rito latino, alcuni dei quali prestarono tanta cura e attenzione agli ucraini come ai fedeli del loro stesso rito.

La presenza qui oggi di vescovi di rito latino è un segno del perdurare di quell’armonia e collaborazione. “Ecco quanto è buono e quanto è soave che i fratelli vivano insieme!” (Sal 133, 1). I vostri sacerdoti bizantini, insieme ai religiosi, uomini e donne, hanno contribuito efficacemente al vostro insediamento e alla crescita in questa terra. Religiosi come i Basiliani, i padri Redentoristi e Studiti e le Ancelle di Maria Immacolata hanno riempito parrocchie, ospedali, scuole e molte altre istituzioni. Tutti hanno contribuito a proteggere e a rafforzare la vita familiare, a offrire assistenza ai malati e ai bisognosi e a realizzare il miglioramento della società.

3. Il nostro incontro di oggi, che ha luogo alla vigilia della solenne celebrazione del millennio del cristianesimo a Kiev e nell’intera Ucraina, riporta le nostre menti e i nostri cuori indietro attraverso i secoli della vostra gloriosa storia di fede. Sentiamo profonda gratitudine verso Dio, in modo particolare per la grazia di fedeltà alla Chiesa cattolica e di lealtà al successore di san Pietro che fu concessa ai vostri antenati.

Come arcivescovo di Cracovia sono venuto per conoscere e apprezzare questo prezioso retaggio del popolo ucraino, come è possibile rilevare particolarmente nei martiri di Cholm e di Pidlassia che seguirono l’esempio di san Giosafat, un grande apostolo dell’unità, e come anche si può rilevare nello zelo pastorale di tanti vostri vescovi, fino ad oggi. Questi grandi uomini e donne della storia ucraina vi incoraggiano oggi a vivere la vostra fede cattolica con eguale fervore e zelo. Essi vi ispirano inoltre a lavorare e a pregare senza sosta per l’unità di tutti i cristiani. Nei molti e svariati sforzi ecumenici della Chiesa i membri di rito bizantino come voi hanno un ruolo particolare nei confronti dei cristiani orientali che non sono in piena comunione con la Sede di Pietro.

Voi siete in posizione privilegiata per soddisfare quell’istanza del Concilio Vaticano II che è espressa nel decreto sull’ecumenismo, cioè: “Tutti sappiamo che il conoscere, venerare, conservare e sostenere il ricchissimo patrimonio liturgico e spirituale degli orientali è di somma importanza per custodire fedelmente la pienezza della tradizione cristiana e per condurre a termine la riconciliazione dei cristiani d’Oriente e d’Occidente” (Unitatis redintegratio, 15). Il vostro patrimonio ucraino e la vostra spiritualità, la vostra teologia e liturgia bizantine vi preparano bene a questo importante compito di favorire la riconciliazione e la piena comunione. Possano i cuori di tutti i vescovi, i sacerdoti, i religiosi e i laici essere colmi di un desiderio ardente che la preghiera di Cristo sia realizzata: “Perché tutti siano una sola cosa. Come tu, Padre, sei in me, e io in te, siano anch’essi in noi una cosa sola perché il mondo creda che tu mi hai mandato” (Gv 17, 21).

Ma questo desiderio di unità potrà essere realizzato soltanto se andrà di pari passo con un sincero e fraterno amore verso tutti, un amore come quello di Cristo che è senza limite o eccezioni. Siffatto amore cristiano aprirà i nostri cuori alla luce della divina verità. Esso aiuterà a capire le differenze che ancora dividono i cristiani, a favorire un dialogo costruttivo e una conoscenza reciproca e quindi la salvezza delle anime e l’unità di tutti in Cristo. E dobbiamo ricordare che questo amore cristiano è nutrito dalla preghiera e dalla penitenza.

4. Cari fratelli e sorelle: è bello essere qui con voi oggi. Gioisco nel vedere i vostri fanciulli vestiti nei bei costumi nazionali e sapere che la vostra gioventù cresce con la riconoscente consapevolezza delle sue radici etniche e religiose. Mi unisco a voi nel ringraziare il Signore per le molte istituzioni e tradizioni che aiutano e rafforzano i legami delle vostre famiglie, che costituiscono il fondamento della Chiesa e della società. Possiate conservare sempre col giusto orgoglio il retaggio della fede e della cultura che vi appartiene. Pongo questa intenzione, assieme con tutte le vostre preghiere, davanti alla Immacolata Vergine Maria, regina dell’Ucraina, chiedendole di proteggervi col suo amore materno e condurvi sempre più vicini al suo Divin Figlio, Gesù Cristo, il Redentore del mondo. Amici diletti: nelle parole dell’apostolo Pietro: “Pace a voi tutti che siete in Cristo” (1 Pt 5, 14).


Alla comunità ucraina (16 settembre 1984) | Giovanni Paolo II (vatican.va)

 

martedì 7 settembre 2021

Omaggio al Cardinale Josyf Slipyj (1892-1984), di padre Ewhen Nebesniak.


Omaggio al Cardinale Josyf Slipyj (1892-1984)

di padre Ewhen Nebesniak


 

«Per aspera ad astra» (ai cieli attraverso le prove)


Queste pagine sono un omaggio alla vita, al coraggio e all'esempio di una delle grandi figure del ventesimo secolo, Josyf Cardinale Slipyj, padre e capo della Chiesa Cattolica Ucraina, morto in esilio a Roma il 7 settembre 1984. Era un appassionato studioso. Un sacerdote e un vescovo che luminosamente guidava un gregge tormentato e disperso. E' stato certamente il piu' grande ucraino del suo tempo. Confessore di Cristo, imprigionato, torturato, affamato, esposto al freddo polare, deriso, svilito, ingiuriato: tutto sopporto' per l'unita' del Corpo Mistico. Era un vero principe della Chiesa e dette con la sua presenza piu' lustro al Sacro Collegio di quanto tale nomina potesse conferirne alla sua persona. Tuttavia, non e' solo per il suo ingegno, per le sofferenze e per la gloria che noi semplici cristiani volgiamo gli occhi verso di lui, noi che alla luce della sua vita vorremmo perfezionarci. No, il suo esempio ci insegna qualcosa di piu' grande e, al tempo stesso, piu' semplice: imitare Gesu' e diventare, cosi', simili a Lui.


Sacerdote e Professore

Il tuo nome e' Roman Kobernyckyj-Dyckowskyj, meglio conosciuto come Slipyj. Sei un ragazzo di Zazdrist, nell'Ucraina Occidentale. L'anno e' il 1897. Stai insegnando a leggere a tuo fratello Josyf. Passera' quasi un secolo e il tuo nome verra' conosciuto dal mondo intero quando Josyf ricordera' il tuo amore fraterno nel suo testamento spirituale. Egli diverrà infatti il più grande uomo del tuo paese. Sarà la luce che durante il ventesimo secolo risplenderà nelle tenebre del comunismo negatore di Dio. Sei stato tu, Roman, ad accendere in lui l'amore per lo studio che assicura oggi la continuità del rito e della cultura ucraina nella piccola Università di San Clemente a Roma, dopo che la tua Chiesa e la tua nazione parvero ormai sradicate dalla memoria degli uomini. 

Josyf Slipyj era nato il 17 febbraio 1892 da una famiglia profondamente cristiana. La sua educazione fu tale che sin dall'infanzia egli diede prova di un notevole amore per lo studio e per le cose di Dio. Era forte di costituzione, nobile e bello di aspetto. All'eta' di 19 anni ottenne il diploma di scuola secondaria a Ternopoli e, vivendo nel seminario diocesano, inizio' gli studi di filosofia presso l'universita' di Lviv (Leopoli). Temeva che il desiderio di diventare professore di universita' potesse pregiudicare la sua vocazione sacerdotale. Ma il pio metropolita di Lviv, Andrei Szeptyckyj, seppe liberarlo dalle sue apprensioni mandandolo a continuare gli studi a Innsbruck. Nel settembre del 1914 le truppe zariste occuparono l'Ucraina Occidentale e arrestarono il metropolita Szeptyckyj perche' aveva rammentato al suo gregge di rimanere fedele al Papa; rimase in prigione sino al marzo del 1917, quando il governo dello Zar fu rovesciato. Da sempre il regime zarista e la Chiesa Ortodossa Russa avevano calpestato i diritti dell'Ucraina e della sua Chiesa unita a Roma. Non avevano mai riconosciuta l'unione di Brest- Litovsk con la quale nel 1596 la Chiesa Cattolica Ucraina ristabili' la comunione con la Sede di Pietro. Il 30 settembre 1917 Josyf Slipyj fu ordinato sacerdote. Tornato ad Innsbruck nel 1918, si laureo' e ottenne la qualifica di professore; poi si reco' a Roma per ulteriori studi. Torno' in patria nel 1922 come professore di teologia dogmatica presso il Seminario di Lviv, e fondo' la rivista teologica Bohoslovia. L'anno 1925 lo vide Rettore di quel Seminario e quattro anni dopo venne nominato Rettore dell'Accademia Teologica di Lviv, dove rimase fino al 1944. Fu un periodo che lo appago' come sacerdote e come studioso. Non duro' a lungo.

Vescovo e Martire

Al di la' della quiete dell'Accademia Teologica di Lviv, la nazione ucraina attraversava un periodo turbolento. Nella scia delle rivoluzioni del 1917, l'Ucraina aveva per breve tempo riacquistato la sua indipendenza (1918-1922). Tale situazione permise la rinascita della Chiesa Ucraina Ortodossa Autocefala che si separo' dalla Chiesa Patriarcale Russa. Ma, all'inizio degli anni venti, i bolscevichi assunsero il controllo dell'est e del centro dell'Ucraina, mentre alla Polonia toccava l'occidente. Le potenze vincitrici abbandonarono la riemergente nazione al suo destino: divenne la Repubblica Sovietica Socialista Ucraina. Mentre la' dove comandavano i bolscevichi la Chiesa Ortodossa Autocefala venne praticamente annientata, la Chiesa Cattolica Ucraina sopravvisse in Galizia sotto la giurisdizione del metropolita Szeptyckyj. Nel novembre del 1939 questi chiese a Papa Pio XII di nominare Josyf Slipyj suo coadiutore con diritto di successione. Il Papa aderi' di buon grado alla promozione del “vostro amato discepolo che tante volte mi avete menzionato lodandolo”. Fu cosi' che il 22 dicembre 1939, festa dell'Immacolata Concezione secondo il calendario Giuliano, Josyf Slipyj venne consacrato vescovo dall'anziano metropolita. Il nuovo arcivescovo-coadiutore scelse come suo motto le parole «Per aspera ad astra» (ai cieli attraverso le prove) che presto divenne un'amara realta'. Da poche settimane lo stato polacco non esisteva piu' e l'Ucraina occidentale era stata annessa all'URSS. Ebbe inizio cosi' la persecuzione. Per fronteggiare il grave pericolo, il metropolita, nel settembre del 1939, convoco' un sinodo creando tre nuovi esarcati e proponendo quattro nuovi esarchi. Uno di questi era Josyf Slipyj che fu nominato esarca dell'Ucraina Orientale.

500 mila deportati

La persecuzione sovietica contro la Chiesa Cattolica venne interrotta dall'invasione tedesca nel giugno del 1941. A quella data i comunisti avevano gia' deportato 250.000 persone dalla sola archieparchia di Lviv e, dall'intera Ucraina, almeno il doppio. Erano stati uccisi, imprigionati e deportati molti sacerdoti. I sovietici ritornarono nel luglio del 1944. Il metropolita Szeptyckyj mori' il 1° novembre; ora il suo successore era alle soglie del martirio. Nel dicembre del 1944 il nuovo metropolita invio' una delegazione a Mosca per far accettare dal governo la posizione della Chiesa Cattolica Ucraina. I sovietici la riconobbero e chiesero a Slipyj di persuadere gli Ucraini insorti ad abbandonare la lotta per l'indipendenza. Egli non si ritenne in grado di farlo. Comincio' una terribile persecuzione.

Miracolosamente salvato

Gia' all'epoca della ritirata dei sovietici dinnanzi all'avanzata dei tedeschi, l'arcivescovo era stato miracolosamente salvato dalla fucilazione. Ora avrebbe avuto solo pochi mesi per esercitare il suo ministero. L'undici aprile del 1945 fu arrestato dalle autorita' sovietiche insieme agli altri vescovi. La cattedrale di Lviv fu perquisita. Anche molti sacerdoti furono arrestati e costretti a sottomettersi all’ortodossia russa, pena la condanna quali agenti del “fascismo universale”. Dopo l'imprigionamento di tutta la gerarchia ucraina, il patriarca di Mosca Alessio indirizzo' una lettera 'pastorale' ai cattolici dicendo che i loro pastori li avevano abbandonati. Trecento coraggiosi sacerdoti protestarono presso il ministro Molotov chiedendo la liberazione dei loro vescovi. Richiesta vana! I comunisti tradussero il metropolita Slipyj da Lviv a Kiev, isolandolo e sottoponendolo a lunghi interrogatori, per lo piu' a tarda notte, chiedendogli di separarsi da Roma e offrendogli la sede metropolitana di Kiev nella Chiesa Russa. Come Gesu' nel deserto, egli resistette e cosi' fecero tutti gli altri vescovi. I sovietici condannarono Slipyj a otto anni di lavori forzati. Divennero stazioni della sua Via Crucis: Makfakovo, Viatka, Novosibirsk, Boimy, Petschora, Inta, Krasnojarsk, Kamtschatka, Jenisseisk, Potma, Vorkuta e Mordovia. A questo esilio infernale si aggiunse il dolore di sapere distrutta la sua Chiesa. Gli ortodossi si impadronirono con la forza di tutte le parrocchie; essere cattolico era considerato un crimine; tutte le diocesi, istituti religiosi e scuole furono soppressi; meta' del clero venne imprigionato e un quinto esiliato.

Due encicliche

Pio XII intervenne ripetutamente in favore degli ucraini e del loro metropolita. Scrisse, nel 1945 e nel 1952, due encicliche sull'argomento: nella prima accuso' il patriarca Alessio di complicita' nella persecuzione. A Natale del 1957 invio' una commovente lettera al metropolita Slipyj in occasione del 40° anniversario della sua ordinazione sacerdotale. Ma le preoccupazioni del Santo Padre suscitarono appena una modesta eco nel mondo cattolico. Per descrivere le sue sofferenze, piu' dell'elenco delle date e dei luoghi della sua via crucis, valgono gli estratti dagli scritti di Slipyj e di quelli che ne condivisero la prigionia. Sono strazianti le parole del suo testamento: «Ho dovuto soffrire di essere arrestato di notte, tribunali segreti, interrogatori interminabili e sorveglianza continua, maltrattamenti morali e fisici, umiliazioni, torture e fame. Mi sono trovato di fronte a inquisitori e giudici perfidi, prigioniero inerme, silenzioso testimone che, fisicamente e psicologicamente esausto, testimoniava della sua Chiesa, essa stessa silenziosa e condannata a morte. Come prigioniero per la causa di Cristo, durante la mia Via crucis trovavo la forza sapendo che il mio gregge spirituale, il mio popolo, tutti i vescovi, i sacerdoti e i fedeli — padri e madri, bambini, la gioventu' militante come i vecchi inermi — camminavano al mio fianco. Non ero solo !".

Due volte, in punto di morte, fu salvato da altri prigionieri. Una volta,dopo un prolungato interrogatorio, quando la sua razione quotidiana era costituita da un piccolo pesce, egli ebbe un collasso. Gli altri carcerati si misero a scandire «dell'acqua calda per il vecchio» e continuarono cosi' per tre ore. Le guardie cedettero e la sua vita fu salva. Un'altra volta, quando il vice-presidente Nixon attraversava la Russia in treno, il metropolita si trovava in un vagone pieno di reclusi che l'ospite di riguardo non doveva vedere. Durante il passaggio di costui i prigionieri furono confinati in una stanza munita soltanto di una finestrella. Molti morirono soffocati ma ogni qual volta Slipyj sveniva, lo avvicinavano al pertugio e cosi' sopravvisse. Scontata la prima condanna, nel 1953 fu ricondotto a Mosca ma ben presto venne condannato ad altri cinque anni in Siberia. Durante questi anni qualcuna delle sue lettere raggiunse il destinatario. Talvolta chiedeva che non gli si inviassero ne' lettere ne' pacchi perche' cio' aumentava le sue difficolta'. Riportiamo qui la conclusione del suo messaggio natalizio del 1954. Subi' nel 1958 la terza e nel 1962 l'ultima condanna: venne deportato nel durissimo campo di Mordovia “da dove non si esce vivi” ma si muore di “morte naturale”.

Vestito di stracci

II padre gesuita Leoni, descrivendo gli orrori del campo di transito di Kivov, sporco e infestato di cimici, cosi' racconta: “Altri detenuti furono introdotti nella nostra cella. All'imbrunire udii vicino a me una voce sconosciuta che mi chiamava. In piedi, accanto al mio giaciglio, c'era un uomo barbuto che mi tendeva la mano dicendo: “Josyf Slipyj”. Fu allo stesso tempo una gioia e un dolore sapermi insieme al mio metropolita”. Ma le piu' dolorose descrizioni sono quelle di coloro che videro l'arcivescovo a Inta in Komi, vicino al circolo polare artico. Testimoni oculari lo descrivono vestito di stracci tenuti assieme da fasce intorno alle caviglie e alle ginocchia, i piedi coperti di fango, indifeso contro il freddo che raggiungeva i 45 gradi sotto zero. Un vero Ecce Homo. “Lo ricordiamo tuttavia sereno, comprensivo e persino generoso verso i sorveglianti e le spie che non mancavano neanche in quel luogo di tremende sofferenze”. Un Austriaco, il professor Grobauer, ricorda l'arrivo di Slipyj in un carro bestiame a Inta. Costretto a camminare nella neve alta ebbe, a tarda sera, un collasso e cadde. Il secondino lo spinse col calcio del fucile. Cadde ancora una volta e non riusci' a risollevarsi malgrado la brutalita' della guardia. Grobauer lo prese sottobraccio e sostenendolo lo aiuto' a camminare. Arrivarono a destinazione e il metropolita si sedette esausto sulla sua piccola valigia. Vennero due giovani che gliela rubarono e lo lasciarono nella neve con il sangue che gli colava dal naso e dalla bocca.

Interviene Papa Giovanni

Nel 1962, la polizia segreta fece un ultimo tentativo per corromperlo con il fasto dell'Ortodossia di Mosca. Gli venne offerto il Patriarcato di tutte le Russie. Egli si mantenne saldo, ancora una volta simile al suo Maestro nel deserto. Nel frattempo, Papa Giovanni XXIII stava tentando di ottenere la sua liberazione. Il leader sovietico Kruscev, infine, acconsenti'. Il cardinale Slipyj raccontera' in seguito come seppe della sua liberazione. Era gravemente infermo e uno dei sorveglianti gli chiese: “Come stai, vecchio?”. Gli dettero un piatto di minestra, un letto e lo portarono a Mosca. Giunse a Roma il 9 febbraio 1963 ed entro' zoppicando nell'abbazia di Grottaferrata, il piede destro congelato. Gli dettero del latte caldo...

Esule e Profeta

Il pensiero di abbandonare la sua Chiesa e il suo popolo non aveva mai sfiorato la mente del grande ucraino. Persino quando venne rilasciato, la sua prima domanda fu: “Questa mia liberazione implica anche la liberta' della Chiesa Greco-Cattolica ?”. Gli dissero soltanto che sarebbe andato a Mosca e li' ne avrebbe discusso. Gli venne una grave crisi di coscienza. Desiderava ritornare a Lviv: “non posso abbandonare il mio popolo. Ma per obbedire al Papa e per essere utile alla mia gente, se non mi permettono di ritornare in Ucraina, vedremo che cosa accadra' della mia vita”. A tal proposito scrisse nel testamento: “Papa Giovanni mi chiamo' al Concilio. Considerai questa chiamata un ordine, nel quale intuivo l'incomprensibile disegno di Dio. Non era forse questa una possibilita' per testimoniare per la nostra Chiesa? Per compiere quello che non avrei potuto da prigioniero?”. Aveva sperato che dopo il Concilio gli sarebbe stato possibile ritornare in Ucraina, ma cio' era in contrasto con gli accordi, a lui ignoti, stipulati per !a sua liberazione. Oltre cio' era stato promesso che la sua scarcerazione non sarebbe stata sfruttata propagandisticamente. Pertanto, egli fu impressionato dalla chiarezza con cui il ministro Andreotti deplorò il suo arrivo quasi clandestino a Roma: “Quando arrivò qui ella venne accolto da noi, cattolici di Roma, con un bizzarro silenzio. Il nostro e' uno strano mondo, nel quale si teme di onorare i perseguitati per paura che il persecutore compia mali maggiori di quanti ne ha finora compiuti. Avremmo desiderato salutarla con la stessa gioia prorompente con la quale i cristiani di Roma hanno accolto San Pietro”.

Una formazione granitica

Con serena energia l'arcivescovo Slipyj comincio' a svolgere il suo ministero in esilio. Apparve per la prima volta in televisione il 17 marzo in occasione della beatificazione di Elisabetta Seton. Una settimana dopo, predicando nel Collegio Pontificio Greco, disse agli studenti: “Potreste trovarvi facilmente nei nostri tempi in un ambiente completamente ateo nel quale la stragrande maggioranza...combatte l'esistenza di Dio, nega ogni religione e vi insulta come ingannati o ingannatori, oziosi e nemici del popolo. Chiunque non avrà acquisito una granitica formazione teologica può facilmente perdere la testa ed essere influenzato dal pensiero ateo”. A maggio scrisse una bellissimi lettera d'addio a Papa Giovanni morente; egli stesso, qualche settimana piu' tardi, si ammalò gravemente e il nuovo Papa Paolo VI si reco' al suo capezzale. Egli guari' e presiedette per undici giorni il capitolo delle suore Basiliane, visitò la Sicilia e parlò nel Concilio Vaticano II l'undici Ottobre 1963.

La sua universita'

Lo stesso anno comincio' l'opera che aveva piu' a cuore: l'8 dicembre fondo' a Roma l'Universita' Cattolica Ucraina. Questo modesto centro di rinascita per la Chiesa Ucraina si trova a Roma solo temporaneamente. Quando l'Ucraina avra' riottenuto la liberta' religiosa, sara' trasferita li', suo luogo naturale. L'anno seguente trovo' una casa per i suoi monaci Studiti, nei pressi del lago di Albano ed ebbe la gioia di poter presentare la comunita' a Paolo VI l'8 gennaio del 1965 .


Eravate gia' Cardinale


Una settimana dopo, il 25 gennaio 1965, Papa Paolo VI creò 27 cardinali e fra essi c’era Slipyj . Fu allora che il Cardinale Testa gli disse: “Eravate gia' un cardinale “inpectore” di Papa Giovanni!” confermando la diffusa supposizione che egli fosse stato uno dei tre cardinali i cui nomi non erano stati comunicati da Papa Giovanni nel suo concistoro del 28 marzo 1960. Slipyj chiese a Mons. Capovilla, gia' segretario di Papa Giovanni, perchè non gli avesse accennato prima della nomina. E Capovilla: “Perche' non mi era permesso dirlo”. Ma il Cardinale Testa aveva benevolmente rivelato il segreto. Fra le grandi opere compiute dal Cardinale Slipyj possiamo annoverare la costruzione in Roma della cattedrale di Santa Sofia, cioe' della Divina Sapienza. Questo “Sobor”— una chiesa dove la gente accorre da lontano in occasione di determinate festivita' — e' stata costruita fra il 1967 e il 1969 secondo le istruzioni del cardinale. Si tratta di una riproduzione della Santa Sofia di Kiev. E' stata consacrata il 27 settembre 1969 e il Papa vi ha solennemente portato reliquie di San Clemente Papa. Il Sobor e' un centro spirituale per tutti i cattolici ucraini sparsi attraverso il mondo e il Cardinale, nel suo testamento, lo ha lasciato al suo popolo con delle raccomandazioni piene di bontà.Vi sono altri tre punti nodali negli anni che il cardinale Slipyj ha vissuto in esilio. La sua ansiosa cura rivolta a tutte le Chiese di rito ucraino; il suo dolore per il rifiuto di riconoscere il carattere patriarcale della sua Chiesa; la sua incessante difesa di tutti coloro che sono perseguitati dai comunisti. Non gli era permesso di ritornare nella sua patria ma visitò le Chiese Ucraine in esilio con una serie di viaggi pastorali, malgrado numerosi ostacoli e grandi difficoltà. Viaggi e controversie Nel 1968 visitò gli ucraini delle Americhe, dell'Australia e della Nuova Zelanda. Nei due anni seguenti fu in Germania, Spagna, Gran Bretagna, Francia e Austria. A Lourdes egli ricordò con emozione le ultime parole dei morenti nei campi sovietici: “Mamma, mi ascolti?”. Nel 1976, l'ultimo grande viaggio lo porto' in Canada, Stati Uniti, Olanda e Germania. La controversia relativa al Patriarcato costituì il piu' profondo tormento di tutto il suo esilio. Avrebbe firmato il suo testamento “ l'umile Josyf, Patriarca e Cardinale” ma il titolo di Patriarca non venne mai riconosciuto per motivi che egli ritenne “profani e indegni”. Nei primi mesi della sua liberta', nell'agosto del 1963, egli scrisse a Paolo VI chiedendogli di riconoscere il Patriarcato: analoga richiesta la rivolse al Concilio l'undici ottobre. Spiego' ai Padri che era l'unico mezzo per salvaguardare l'unità e la sopravvivenza della Chiesa Cattolica Ucraina. Papa Paolo VI accolse in parte le sue richieste riconoscendolo Arcivescovo Maggiore, attualmente l'unico nella Chiesa Cattolica. Questo titolo conferisce diritti che corrispondono a quelli di un patriarca. Nel 1980 Papa Giovanni Paolo II estendeva ancora questi diritti e nel 1982 il Cardinale Slipyj scrisse il suo celebre “Pro memoria”, un ultimo appello diretto sempre ad ottenere il patriarcato. Morì senza raggiungere questa meta e soffrendo per la discordia seminata nel suo gregge su questa aspirazione.

Ferito il cuore paterno

II cuore paterno del patriarca era particolarmente ferito dalle sofferenze e dalle necessità pratiche dei suoi compatrioti in Ucraina e di quelle di tutti i credenti che soffrono sotto il comunismo. Perorando incessantemente la causa del suo popolo scrisse anche alle Nazioni Unite e al Presidente Carter. Drammatico fu, nel 1977, all'eta' di 85 anni, un suo intervento presso il Tribunale Sakharov. In quell'occasione affermo': “Sono qui per due motivi. Oggi si testimonia sulla persecuzione religiosa nell'Unione Sovietica e nella mia patria, l'Ucraina. La Chiesa della quale io sono capo e padre è vittima di questa persecuzione e là dove si parla della mia Chiesa io devo essere presente per difenderla. Il secondo motivo è che io sono il condannato: sono il testimone di questo Arcipelago, come un altro “condannato”, Solgenitsin, l'ha definito. Ne reco sul corpo le cicatrici”. Purtroppo, in Occidente, le voci di tali testimoni vengono soffocate da uomini che, vivendo al sicuro, lontani dai campi Sovietici, continuano a pensare — malgrado l'evidenza di quasi settant'anni di sofferenze terribili da parie di innumerevoli credenti— che i marxisti atei possono rispettare il popolo di Dio.

Onorare la sua memoria

II Cardinale e' morto novantaduenne il 7 settembre 1984: il modo migliore per onorare la memoria di questo imitatore di Cristo e' di dare ascolto ai suoi ammonimenti. La sua grande anima possa riposare nella pace di Cristo.


Cardinale Josyp Slipyj con Papa Giovanni Paolo II



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Fonte: https://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_academies/cult-martyrum/martiri/006.html
Testo italiano rivisto a cura della Redazione della webrivista Ucraina: religione-cultura-arte.

domenica 30 maggio 2021

L'icona miracolosa della Madonna di Chernivtsi "La Speranza dei disperati", incoronata il 30 maggio del 2021

 

L'icona miracolosa della Madonna di Chernivtsi 

"La Speranza dei disperati"

Incoronata il 30 maggio 2021

a cura di Yaryna Moroz Sarno


L'icona miracolosa della Madre di Dio "La Speranza dei disperati"

   L'immagine miracolosa della Madre di Dio di Chernivtsi si trova nella Chiesa dell'Assunzione della Beata Vergine a Chernivtsi. La Madre di Dio di Chernivtsi è venerata come patrona della famiglia, davanti a lei pregano per tutti i membri della famiglia, per la grazia di un'educazione saggia e buona dei bambini, per risolvere problemi difficili della vita. Per lo slogan dell'immagine miracolosa erano scelte le parole: "Attenti alla disperazione - rivolgiti alla speranza dei disperati". 
   Secondo l'analisi scientifica dei restauratori, l'icona è stata dipinta alla metà del XVII secolo, probabilmente per una cappella domestica o una piccola chiesa. L'icona della Madre di Dio è una replica dell'icona della Madre di Dio di Czestochowa, già famosa a quel tempo. L'icona è composta da due parti: l'immagine della Madre di Dio con il Bambino in braccio e la "corona di angeli" che elevano al cielo la Beata Vergine Maria. Gli Angeli furono dipinti molto più tardi, verosimilmente nella prima metà o verso la metà del XVIII secolo. 


Il viso della Madonna scoperto durante il restauro del 2020


  Le informazioni sull'origine dell'icona sono quasi assenti. Сi sono numerose leggende. Probabilmente, questa icona apparteneva alla famiglia molto devota alla Vergine Maria del famoso donatore bukoviniano e fondatore della chiesa Taddeo Turkul nel 1879, che  realizzò abiti dorati per l'icona. Nel 1879, copie stampate della Vergine di Chernivtsi furono ordinate a Cracovia e distribuite a numerosi pellegrini che si recavano al santuario per adorare la Madonna. I personaggi di spicco della cultura ucraina Olga Kobylyanska, Iryna Wilde, Stepan Smal-Stotsky e altri eminenti ucraini che erano parrocchiani della Chiesa dell'Assunta pregarono la Madre di Dio vicino a questa miracolosa icona. 



    Il 20 maggio 2021 il Santo Padre Papa Francesco ha benedetto la corona per l'icona miracolosa della Madre di Dio "Speranza dei disperati" e già il 30 maggio del 2021 Sua Beatitudine Sviatoslav Shevshuk insieme al vescovo di Chernitsi Josafat Moschych hanno incoronato l'icona mariana di Chernivtsi





Alla Signora Nostra invincibile, alla Vergine Maria, in onore della Tua maternità,
che ha partorito il Verbo del Dio-Uomo, Salvatore e Redentore,
noi peccatori cantiamo un canto di ringraziamento.
Chiediamo a Te, che sei diventata la Madre del mondo e la Madre di sterili.
Ti invochiamo, Madre di Dio - concedi la grazia a coloro che vogliono avere una famiglia,
affinché possiamo glorificarti con tutta la famiglia numerosa in ogni momento:
Rallegrati, speranza dei disperati - la protettrice della maternità!

Kondakion 13
O Madre piena di gloria, Tu sei la Speranza dei fedeli, il porto dei disperati, 
accogli la nostra parola sincera delle preghiere delle madri, porta a Dio Cristo Tuo Figlio,  
il sospiro del padre, porta nell'alto la richiesta, 
Te glorifichiamo Dio, sincero Alleluia: Alleluia!






giovedì 6 maggio 2021

La cattedrale di San Giorgio a Leopoli, patrimonio dell'UNESCO


La cattedrale di San Giorgio a Leopoli, patrimonio dell'UNESCO
 



   La Cattedrale di San Giorgio a Lviv, la sede del metropolita della Chiesa greco-cattolica, appartiene ad un complesso architettonico monumentale, che si compone da una cattedrale barocca (1743-1770) con il campanile (con la campana con l'iscrizione che risale al 1341), il palazzo metropolitano con i portici classicizzanti (1761-1762), il cortile, le case del capitolo e il giardino (1772). 
   Secondo la cronaca dei monaci basiliani, in seguito anche così scrisse un noto storico e borgomastro di Leopoli Bartolomey Zimorovich, nel XIII secolo il monte di San Giorgio era ancora coperto con una foresta vicino alla città. Fu il figlio del principe Leone (Lev Danylovych) Basilio (Vasylko), il discendente del re Daniel (Danylo Halytsky), il fondatore della città, il primo monaco che si stabilì nei sobborghi. Intorno al 1270, egli erige in questo luogo il monastero e la prima chiesa in legno dedicata a San Giorgio, che divenne il prottetore di Leopoli. E' molto verosimile che i monaci si stabilirono nelle grotte molto prima dell'apparizione della città di Leone.
    La costruzione della prima chiesa in pietra si edificò circa del 1363. I costruttori del nuovo edificio del XVIII secolo al posto della chiesa medievale furono il metropolita Atanasio e  Leone Sheptycki. Atanasio Sheptycki (18 agosto del 1727 - 12 dicembre del 1746) è stato il fondatore del nuovo edificio del Duomo di Leopoli.   

Il metropolita Atanasio Sheptycky
che iniziò nel 1744 la costruzione dell'edificio della cattedrale


Il metropolita Leone Sheptycky (1717-79)




 Santi Leone ed Atanasio di J. G. Pinzel sulla facciata della cattedra di San Giorgio a Leopoli  


     La costruzione del Duomo richiese quasi 20 anni. Gli edifici di stile rococo furono costruiti secondo il progetto di Bernardo Meretyn. Dopo la sua morte il complesso architettonico fu portato a termine da Martin Urbanek. 
    I lavori di finitura hanno richiesto molto più tempo. Sopra il portale principale della cattedrale sono due sculture dei vescovi: Atanasio il Grande, arcivescovo di Alessandria e il Papa Leone VI, che erano rispettivamente i patroni di Atanasio e Leone Sheptytsky e rappresentavano l'unione tra la Chiesa dell'Occidente ed Oriente.









   Sulla sommità della facciata emerge la figura del patrono della città nella composizione scultorea espressiva di San Giorgio vincitore del drago, creata negli anni 1759–60 dal famoso Johann Gregorio Pinsel, il migliore scultore del tardo barocco ucraino del XVIII secolo. Egli eseguì anche le figure di San Leone a Atanasio. 



 




    L'altare maggiore fu realizzato dallo scultore del XVIII secolo Sebastiano Fesinger. L'iconostasi è ricca di sculture e dorature. Sulle Porte Reali sono raffigurati i quattro evangelisti nei medaglioni; sopra è rappresentata la scena dell'Annunciazione. Sopra le porte reali, tra le colonne, si trova l'immagine scultorea di Cristo Pantocratore (Onnipotente). L'interno dell'altare si compone dell'icona centrale di Cristo Maestro, che raffigura il Sermone sul Monte di Gesù Cristo (artista - Francisco Smuglevich), e la composizione scultorea di Dio Padre. Le icone sono dipinte da Y. Radyvylovsky e Luca Dolinsky, un famoso pittore dell'epoca. Da Yuriy Radyvylovsky è stata dipinta l'immagine di Cristo vestito da vescovo (1770) e la cornice è stata realizzata dallo scultore Mikhailo Filevych.
 
 


       L'altare laterale della cattedrale accoglie l'icona mariana miracolosa della Madre di Dio di Terebovlia del XVII secolo. Nel 1663, una dichiarazione giurata nella città di Terebovlia affermò che il giovedì e il sabato prima di Pasqua l'icona della Vergine stava piangendo nella chiesa del Monastero della Trasfigurazione e salvò la città di Terebovlia e i suoi abitanti dall'invasione delle truppe tartare-turche.
      Nel 1673 il vescovo di Leopoli Josef Shumlyansky trasferì l'icona nella Cattedrale di San Giorgio in una cappella appositamente costruita. Durante la sua visita pastorale a Leopoli del 2001 Papa Giovanni Paolo II incoronò l'icona della Madre di Dio di Terebovlia con la corona d'oro.


L'icona Terebovlecka, coronata dal papa Giovanni Paolo II 


La cripta della Cattedrale, dove sono sepolti: card. Josyf Sembratovych, il cardinale Myroslav Ljubacivskyj, il metropolita Antrea Sheptycky, card. Josyf Slipy, metr.Volodymyr Sterniuk
Nella nicchia sul muro fu sepolto anche il principe Jaroslav Osmomysl. 






 



    Di fronte alla cattedrale si trova il palazzo del Metropolita, costruito dall'architetto Fessinger nel XVIII secolo in stile rococò con alcuni tocchi di classicismo.
 
 
 
Metropolita attuale Igor Vozniak 


 

          
 











    Il campanile fu costruito tra il 1828 e il 1829, aveva inizialmente (secondo le fonti scritte) sei campane. Oggi ne rimangono solo due: la più antica, datata 1341, e anche una grande campana, realizzata nel 1933 dal M. Brylinsky.










 


     
     
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    1. Січинський В. Архітектура катедри святого Юра у Львові. Львів, 1934
    2. Mańkowski T. Lwowskie kościoły barokowe. Lwów, 1932
    3. Александрович В.С., Ричков П.А. Собор Святого Юра у Львові. К., 2008

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